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La plus grande centrale algérienne à cycle combiné en construction à Skikda
Technologie de pointe et écologie
Publié dans El Watan le 14 - 11 - 2005

La première centrale électrique à cycle combiné du pays entrera en production au cours du premier semestre de l'année prochaine. D'une puissance globale de 825 MW (deux fois 412,5 MW), elle constituera l'une des plus importantes centrales algériennes. Elle est également plus économique (meilleur rendement) et surtout la plus écologique.
C'est le premier projet conclu après la promulgation des nouvelles lois relatives à l'ouverture du secteur de l'énergie à l'investissement privé. Il s'inscrit dans la planification gouvernementale visant à augmenter la puissance installée du pays qui devra passer des 5800 MW actuels à plus de 6000 MW d'ici à 2010. La nouvelle centrale électrique de Skikda est implantée dans l'enceinte même de la plateforme pétrochimique de Skikda. Elle est détenue par Sharikat Kahraba Skikda (SKS), maître de l'ouvrage. SKS est une coentreprise de trois sociétés publiques qui a été créée le 11 mai 2003. Elle est détenue, jusqu'à la mise en service de la centrale, par trois sociétés : Sonelgaz (50%), Sonatrach (30%) et Algerian Energy Company (AEC) (20%). L'option du partenariat reste par ailleurs envisagée puisque Sonatrach et Sonelgaz auront à céder, éventuellement, une partie de leurs actions à des sociétaires étrangers et/ou nationaux. Le projet initié par l'AEC s'est vu concrétiser au mois de juin 2003 après l'ouverture des plis des offres techniques formulées par quatre grandes firmes internationales : SNC Lavalin (Canada), Siemens (Allemagne), Sofresid (France) et Iberdrola (Espagne). Le constructeur canadien avait alors été retenu après le désistement d'Iberdrola et la non-recevabilité des offres de Siemens et de Sofresid pour des considérations liées au "défaut de dépôt de la caution de garantie de bonne exécution du protocole de prise de participation d'un montant de deux millions de dollars US et de réserves sur le contenu du protocole d'accord de prise de participation", comme l'avait mentionné dans le temps un communiqué de l'AEC. La firme canadienne SNC Lavalin a ainsi décroché son premier projet du genre (centrale à cycle combiné) alors qu'en Algérie elle était beaucoup plus connue pour ses travaux dans le secteur de l'hydraulique. Son intérêt pour le secteur énergétique reste lié à sa fulgurante expansion qui a été ponctuée en 2002 par l'acquisition de l'américaine Nepco (National Electric Power) qui faisait auparavant partie intégrante de l'empire Enron, un autre géant américain. Cette expansion dote désormais Lavalin d'un savoir-faire indéniable en matière d'installations énergétiques. Lavalin en décrochant le contrat pour un montant global estimé à 600 millions de dollars devra ainsi honorer ses engagements et mener à terme le projet dans un délai de 32 mois. Aujourd'hui, on estime l'avancement des travaux de réalisation à plus de 70% d'achèvement. Un taux jugé très satisfaisant et on prévoit la réception provisoire du projet d'ici le premier semestre de l'année prochaine. Aujourd'hui, la première turbine à gaz est techniquement achevée et les longs essais effectués à ce jour se sont montrés concluants. Quelque 230 MW peuvent déjà êtres injectés dès à présent dans le réseau national pour appuyer la production en attendant la réception provisoire du projet dans sa globalité.
Un accroissement de 10% de la capacité de production nationale
Une centrale à cycle combiné à gaz associe une turbine à gaz et une turbine à vapeur pour produire alternativement de l'énergie électrique. C'est le mode de production retenu pour celle de Skikda qui est sommairement composée de deux trains de 412,5 MW chacun. Chaque train est formé d'une turbine à gaz de 235 MW et d'une turbine à vapeur de 177,5 MW ainsi que d'autres accessoires (chaudières, condenseurs...). En 2003, M. Samy Bébawi, alors vice-président directeur du groupe SNC-Lavalin au temps de la signature du contrat, avait déclaré que "l'entrée en production de la centrale de Skikda aura à accroître d'au moins 10% la capacité de production de l'Algérie tout en étant moins polluante que les installations existantes". C'est là une confirmation qui consolide la volonté affichée par les décideurs nationaux de répondre au mieux à la demande en énergie appelée à enregistrer une très forte demande. Plus de 12 milliards de dollars ont été investis par les pouvoirs publics dans le secteur énergétique, dont 5,4 milliards de dollars pour la seule production électrique. Cet intérêt est justifié, selon des experts, par la croissance de la demande en électricité estimée à 4%/an et qui est appelée encore à s'intensifier à moyen terme pour dépasser les 7%. Ceci d'une part. D'autre part, et selon Sonelgaz, d'ici l'année prochaine, la consommation d'électricité en Algérie atteindra 29 TWh contre les 23 TWh actuels et la consommation par habitant verra la même croissance en atteignant la barre des 841 Kwh/an alors qu'actuellement elle ne dépasse pas les 720 KWh/an. Selon une récente étude réalisée par le Conseil mondial de l'énergie (CME), l'Algérie risque au cas où la croissance économique venait à s'accentuer d'enregistrer de fortes demandes de consommation qui seront de l'ordre de 5,05% pour la période de 2010-2020. La même étude prévoit par ailleurs que l'Algérie aura à garantir l'implantation d'une "puissance additionnelle pour satisfaire la demande d'énergie électrique prévue sur la période 2000 et 2020" et qui sera comprise "entre 13 200 MW et 16 200 MW", ce qui représente aux termes de l'étude "un volume d'investissement compris entre 4,1 et 5,1 milliards de dollars (coûts actualisés à l'année 2000)". La centrale de Skikda, en plus du fait qu'elle aura à "booster" la production de l'énergie électrique nationale, constitue aussi une option économiquement stratégique en ce sens qu'elle inaugure une nouvelle vision quant aux paramètres du futur parc de production. D'abord, cette option s'inscrit totalement dans les orientations nationales en matière de configuration du futur parc, ensuite ces orientations sont basées exclusivement sur "les ressources primaires nationales, particulièrement le gaz". Au niveau du Conseil mondial de l'énergie, on estime que pour l'Algérie, l'option du cycle combiné est une "solution considérée comme la plus favorable en matière d'économie de combustible (utilisation d'équipements à haut rendement)" et de rajouter : "En effet, avec les coûts et rendements annoncés pour les équipements à cycle combiné et turbines à gaz de grande taille, la solution optimale pour le développement du parc de production est essentiellement à base de cycle combiné et turbines à gaz." Les déductions du Conseil mondial s'articulent sur la disponibilité du gaz devant couvrir la période allant jusqu'à l'année 2020, bien qu'il faudra en plus "mobiliser une quantité additionnelle comprise entre 350 et 400 milliards de m3".
L'option écologique
En plus de leur haut rendement, les centrales électriques à cycle combiné à gaz sont écologiquement les plus sûres. Du moins c'est ce qui ressort des différentes analyses et études faites sur ce sujet. La centrale de Skikda ne devrait pas faire exception à la règle verte. En plus des critères propres au process lui-même, elle est sujette à un suivi minutieux chapeauté par deux instances des plus réticentes en matière de protection de l'environnement, EDC et Exim Bank en l'occurrence. Lors d'un entretien, M. Isber Bitar, directeur de construction du groupe canadien SNC-Lavalin et premier responsable de la construction de la centrale de Skikda, a tenu à insister sur ce sujet en déclarant : "Les banques qui soutiennent ce projet ont élaboré des audits d'environnement à tous les produits chimiques d'ingénierie qui viennent en amont." Il a aussi fait part de l'existence d'un système de neutralisation systématique de toutes les huiles. "Cette centrale sera écologiquement parfaite", a-t-il conclu. Une déclaration qui est confortée par l'implication de la société d'Etat Exportation et Développement Canada (EDC) dans le projet en garantissant des services de financement de 190 millions de dollars d'appui aux services de construction. L'implication d'EDC a d'abord été conditionnée par l'aspect environnemental qui constitue l'un de ses fondements, comme l'a mentionné M. Eric Siegel, vice-président directeur d'EDC, en affirmant qu'"EDC a jugé important de s'impliquer dans ce projet qui respecte l'environnement, appuie des exportateurs canadiens tels que SNC-Lavalin et contribue de façon tangible au développement de l'Algérie". Dans le même contexte, dans un rapport annuel établi en 2004, l'EDC révèle : "EDC a classé le projet dans la catégorie A (...) Dans le cadre de son contrat, SNC-Lavalin a rédigé un rapport d'évaluation des incidences environnementales pour le projet comprenant des engagements à respecter les directives de la Banque mondiale sur l'environnement. Conformément aux exigences de l'ERD, EDC a demandé à Stantec Consulting Ltd. de procéder à un examen indépendant du projet". Par la suite, en 2004, EDC revient dans un communiqué sur le projet en rapportant : "Avant de décider d'appuyer le projet, EDC s'est assurée qu'il satisfaisait aux exigences de sa directive en matière d'évaluation environnementale, et les incidences environnementales du projet ont fait l'objet d'une évaluation dont le rapport a été vérifié par un consultant indépendant." L'implication de l'américain Export-Import Bank (Eximbank), qui a accordé un prêt à long terme de 192 millions de dollars, est motivée par les mêmes considérations écologiques.
Pourquoi Skikda ?
L'option retenue pour l'implantation de la nouvelle centrale à Skikda, qui dispose déjà d'une autre centrale de moindre envergure, semble être insufflée par des raisons propres au devenir du deuxième pôle hydrocarbure national. Elle aura à accompagner les grands projets qui seront implantés dans la zone, à l'exemple du toping condensat, du complexe de dessalement de 100 000 m3, l'usine d'hélium... La politique initiée par Sonatrach en 2004 en vue de donner un nouvel essor à la plateforme pétrochimique de Skikda ne pourra se faire sans garantir au préalable les bases de tout investissement, encore moins intéresser d'éventuels investisseurs. Avec le complexe de dessalement, la centrale électrique constitue un gage certain de développement de la zone et dont les répercussions aussi bien sur le marché local de la consommation que sur l'investissement ne sauraient tarder à se manifester. La centrale emploiera à sa mise en production plus de 50 employés compte tenu de la mise en place d'ordinateurs industriels. Elle sera exploitée et entretenue durant les douze premières années par Lavalin.


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