Le maire de Hassasna a finalement jeté l'éponge face au durable blocage de son APC, une APC très mal partie à sa naissance parce que mal élue, le vote s'étant éparpillé au gré d'un clientélisme électoral et tribal du fait de l'absence d'une liste pouvant attirer sur elle une majorité de suffrages. En effet, sur les sept élus, deux étaient des indépendants et les autres sont du FLN, RND, MSP, AHD 54 et PRP, soit un élu pour chaque parti. Si la légalité de l'accession à la présidence d'un élu indépendant, en fait un transfuge du FLN, était incontestable, celle de sa légitimité posait problème, selon ses pairs. Ainsi, plusieurs motions de défiance sont successivement votées contre lui alors que des accusations de détournement sont propagées. Depuis plusieurs mois, à l'instar d'autres maires, il travaillait pratiquement seul malgré le blocage de la municipalité. Selon l'édile démissionnaire, ce qui l'a décidé à céder la place, c'est le fait que ni le compte administratif, ni le budget supplémentaire n'avaient été avalisés par l'administration de tutelle, les élus ne siégeant plus pour le voter. Il indique que le BP était excédentaire de 2,38 millions DA au chapitre fonctionnement et de 1,3 au chapitre équipement. « Le compte administratif apporte tous les éclaircissements sur la situation comptable » assure-t-il. « Sans budget, il était impossible de faire quoi que ce soit. J'ai alors déposé ma démission le 12 octobre dernier ». Mais ce qui réconforte le déjà ex-maire, c'est la revanche que le sort semble lui avoir accordé. « Mes adversaires avaient cru qu'en obtenant l'exclusion de mon colistier, la présidence de l'APC allait leur tomber dans l'escarcelle. Mon adjoint avait en effet été condamné à un mois de prison avec sursis pour une altercation avec un administré. Ils tablaient sur le recours par l'administration à la nomination du plus âgé des membres de l'assemblée à la tête de l'APC. Ils avaient oublié que mon adjoint devait d'abord être remplacé par le candidat suivant sur ma liste. De la sorte, liste majoritaire oblige, c'est le nouveau colistier qui occupera ma place ». Celui-ci est, de son état, un artisan soudeur.
