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Abecedarius : Africains, à vos plumes !
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Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2010

Il y a quelques années, lors d'une rencontre, à Alger, entre écrivains d'Afrique et d'Asie, j'ai posé la question suivante à un poète du Sénégal : «Vous chantez dans quelle langue, mon cher poète ? ». «En français, me répondit-il, et il m'arrive de le faire en wolof, ma langue maternelle». «Et à quoi s'apparenterait le wolof», lui demandai-je encore ? «A la langue arabe», dit-il. «Donc, vous le transcrivez en caractères arabes !» «Non, dit-il en hochant la tête en signe de désaveu, la modernité galopante m'oblige à faire usage des caractères latins. Quand j'éprouve le besoin d'un ordinateur, eh bien, je le trouve en Europe, non pas en Afrique du Nord, encore moins au Moyen-0rient».
J'ai trouvé sa réponse des plus logiques, de même que j'ai trouvé mon ignorance de ce qui s'écrit dans toute l'Afrique comme un aboutissement logique de la situation sociopolitique africaine d'une manière générale. Si je fais exception des quelques romans africains que j'ai lus en français, en anglais ou en arabe, je pourrais me déclarer d'une ignorance crasse en matière de littérature africaine. A mon avis, rien ne filtre de cette littérature, sinon quelques écrits de certains auteurs qui ont la chance de s'exprimer en français, en arabe ou en anglais.
Des milliers de dialectes se parlent en Afrique, mais, rien ne nous parvient de ce magma linguistique, comme si le continent n'avait jamais quitté le stade de la vieille Babylone, comme s'il ne parvenait pas à tisser de véritables liens dans les domaines de l'émotion et de la raison par le truchement de l'écrit cela s'entend. J'ai mis du temps pour savoir qu'Alan Paton, le fameux auteur de Cry my beloved country (Pleure ô pays bien-aimé), était un blanc d'Afrique du Sud, un homme d'église ou proche de l'église.
En m'interrogeant sur le statut de ce même écrivain dans le monde africain, je fus surpris, comme tant d'autres lecteurs, qu'un auteur américain du nom de William Styron, ait publié, en 1968, un roman époustouflant, titré Les Confessions de Nat Turner, pour prendre la défense des hommes de couleur dans son propre pays. J'ai eu le plaisir de voir le grand film Le Mandat de Sémbène Ousmane, avant de lire ses écrits littéraires.
De même que j'ai eu l'occasion de lire, entre autres, L'Enfant noir, de Camara Laye, Things fall apart de Chinua Achebe, et quelques poèmes de Léopold Sédar Senghor. J'attends avec impatience d'avoir entre les mains les pièces théâtrales de Wole Soyinka, les romans d'Alain Mabanckou, de Nadine Gordimer, de John Maxwell Coetzee, d'André Brink et d'autres.
Les écrivains africains qui s'expriment dans leurs dialectes auront-ils la chance de se faire connaître ailleurs que dans leurs pays respectifs ? Aurons-nous l'occasion de les lire, un jour, dans leurs propres dialectes, ou dans des traductions vers les langues hautement véhiculaires ?
Ou bien, faut-il toujours écrire directement en anglais et en français pour pouvoir enjamber les pays et les continents, et se faire connaître ailleurs ?Sur ce point précis, je me permets de dire à la suite du grand romancier khirguize, Chinguiz Aitmatov (1928-2008), que l'homme, qui n'est plus en mesure de donner naissance à de nouvelles langues, devrait préserver celles qu'il a entre les mains. Ne serait-il pas donc du devoir de l'Afrique de se regarder beaucoup plus intelligemment?

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