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Profession d'avocat : Relever le défi de la dignité ! Idées-débats : les autres articles
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2010


Plus de 25 000 avocats sont appelés à élire leurs représentants aux conseils de l'ordre, et ce, pour un mandat de 3 ans. C'est l'occasion de tirer la sonnette d'alarme pour se pencher sur une corporation à l'agonie, qui suscite suspicion et rejet après avoir été l'objet d'admiration et de respect.Sans entrer dans le détail du fonctionnement des barreaux, des questions lancinantes interpellent les consciences. Comment une profession, qui fut noble et digne, s'est-elle discréditée au point de tomber dans la clochardisation ? Peut-elle prétendre encore à la défense des libertés garanties par la Constitution, et contribuer à la construction d'un Etat de droit ? Pour l'opinion publique, un avocat engagé dans sa mission de défense des libertés, à l'image de ceux du FLN de la guerre de Libération nationale, relève d'un passé révolu. Référence des nouvelles générations, ces maîtres du verbe et du droit, exemplaires par leur courage, serviront de modèle aux différents collectifs constitués, dans l'Algérie indépendante, dans les procès politiques. Le dernier de ces collectifs de résistance remonte au printemps 2001, lors des tragiques événements de Kabylie. Dans un sursaut de dignité face aux arrestations massives et à l'assassinat de jeunes manifestants pacifiques, les robes noires ont spontanément décidé de devenir les avocats d'une cause, et non les tâcherons d'un dossier.Pourquoi la régression a-t-elle transformé la plus noble des professions, en réceptacle de l'affairisme le plus débridé, ouvert au tout-venant ? Une formation au rabais Un fossé de plus en plus profond sépare deux catégories inconciliables d'avocats. D'un côté, ceux qui ont choisi le barreau par vocation et par idéal. De l'autre, ceux qui y sont arrivés par cupidité, par accident ou par dépit. S'il est rarement question des premiers, les seconds défraient souvent la chronique et alimentent les rumeurs, pas toujours injustifiées, qui feront de l'avocat l'incontournable intermédiaire dans des arrangements qui défient le droit et la morale. La profession qui fut jadis un sacerdoce exigeant une éducation rigoureuse, une bonne formation, une solide culture générale, une moralité irréprochable, et surtout un incontestable amour du métier, est aujourd'hui aux abois. Des bâtonniers, censés donner l'exemple et veiller à l'éthique, sont parfois les premiers à déroger aux principes déontologiques. Pour sortir du marasme, la corporation doit se soumettre à une autocritique sans concession. L'échec a commencé par la formation dans les universités. Le droit est la seule filière qui compte jusqu'à 1000 étudiants. C'est aussi la seule filière qui garantit 100% de réussite, déversant chaque année des milliers de postulants à la profession d'avocat. Et pour paraphraser un célèbre humoriste, quatre années de droit ouvrent la porte pour faire tout le reste de travers. Il suffit d'obtenir une licence, de réussir la formalité du CAPA, de trouver un directeur de stage, de passer 9 mois de stage pratique qui échappe, souvent, à tout contrôle, pour endosser la robe noire et s'adonner au métier d'avocat, au prix parfois de graves entorses déontologiques. Comment accepter l'inscription d'un millier de stagiaires par session, sans se soucier ni de leur formation ni de leur devenir professionnel ? Pourquoi aucune évaluation de niveau ne sanctionne le stage, réduit à une simple formalité ? Si les textes ne le prévoient pas, l'intérêt de la profession, voire sa pérennité, l'exige. Mettre fin à la clochardisation Il est de notoriété publique que des bâtonniers n'hésitent pas à «héberger» jusqu'à 40 stagiaires dans leurs bureaux, sans pouvoir leur assurer la moindre formation. Après avoir encaissé les frais d'inscription, ils renvoient les stagiaires à leurs lieux de résidence, en leur donnant rendez-vous dans 9 mois, pour leur remettre l'attestation sanctionnant un stage virtuel qu'ils n'ont pas accompli. Comment peut-on, dans ces conditions, prétendre à une justice forte avec une défense aussi handicapée ? N'est-il pas temps de concevoir un code de déontologie qui mettra fin à la clochardisation de la profession, au lieu d'être obnubilés par la trésorerie ? Constituée des frais d'inscription, d'installation, de transferts et surtout des cotisations des avocats, cette cagnotte pourrait servir à améliorer le niveau professionnel des robes noires et à leur offrir une formation équivalente à celle des magistrats. Neuf mois d'un stage approximatif dans des conditions qui défient l'entendement peuvent-ils suffire pour former une défense digne de celle de nos aînés qui ont marqué l'histoire ? Pouvons-nous encore prétendre au rôle de rempart pour la défense des libertés qu'ils ont érigées, y compris durant les années sombres du parti unique, contre l'arbitraire ? En passant devant les portraits de ces aînés accrochés aux murs des bâtonnats d'Alger, de Blida, d'Oran et d'ailleurs, j'éprouve un sentiment de malaise, avec l'impression, à chaque fois, qu'ils nous reprochent d'avoir dilapidé leur héritage. De leur temps, l'enquête de moralité était incontournable pour tout postulant au métier d'avocat ; de nos jours, un simple casier judiciaire suffit pour admettre le plus véreux, non encore condamné, des escrocs. De l'autonomie aux tentations d'allégeance A qui profite ce qu'il faut bien appeler un crime ? Il profite d'abord au pouvoir politique qui veut domestiquer une profession rebelle. Même durant la triste période de «l'article 120», qui exigeait la carte du parti pour prétendre aux postes de responsabilité publique, les avocats avaient réussi à sauvegarder une relative autonomie. A défaut de nationaliser le barreau, on en fera une éponge chargée d'absorber le chômage des licenciés en droit. Dans l'opinion publique, la justice est détestable. Cette image négative résulte de la soumission du judiciaire à l'exécutif, qui s'ingère dans les dossiers sensibles par des instructions verbales pour ne pas laisser de traces. La complicité d'avocats, notamment des bâtonniers, rongés par une ambition pathologique et rivés à leurs privilèges au détriment des principes qu'ils sont censés défendre, fera le reste pour la discréditer. La tentation d'allégeance au pouvoir politique, symbolisée par ce pitoyable «baisemain» d'un bâtonnier au chef de l'Etat, réduira l'avocat au rôle d'opportuniste avide et servile. Son statut social s'est tragiquement détérioré, passant de «défenseur de la veuve et de l'orphelin» à celui «d'escroc», que la proximité du «milieu» a fini par corrompre. Avec un effectif de plus de 25 000 avocats, la corporation aurait pu constituer une force non négligeable, mais cette mutation quantitative a engendré la médiocrité. Des bâtonniers ont proposé un projet de loi visant à modifier la loi régissant la profession. Elaboré par d'anciens bâtonniers et revu par des bâtonniers en exercice, ce projet vise à modifier les modalités d'accès à la profession et à garantir une meilleure formation juridique en créant une école nationale de l'avocat, à l'instar de l'Ecole des magistrats ou des greffiers. Ce projet, resté dans les tiroirs depuis 1999, n'a même pas été soumis à la commission juridique du Parlement. Pourquoi ce blocage ? Qui a peur de ce projet ? Qu'attendent les représentants des avocats pour réagir ? Isoler les brebis galeuses La profession croule sous le nombre, car son accès est incontrôlé. En Tunisie et au Maroc, tout postulant doit passer un concours d'accès au stage, sanctionné par un examen final. En Algérie, le métier est offert à la demande. Les représentants des avocats doivent prendre conscience de la lourde responsabilité qui leur incombe pour restaurer la noblesse des robes noires au lieu de défendre leurs intérêts. Il ne s'agit pas de faire ici le procès d'individus, et encore moins celui de l'ensemble du barreau, mais de dresser sans complaisance un état des lieux pour pouvoir rebondir. Parce que nous sommes tous responsables de l'état de déchéance de la corporation. Nous sommes tous interpellés pour redresser la barre, notamment les avocats – et ils sont nombreux – qui défendent encore des causes avec passion, et non des dossiers avec froideur. Cette contribution n'est pas une déclaration de guerre contre tous les confrères, dont beaucoup méritent respect et admiration, mais un appel à la mobilisation pour un sursaut de dignité qui isolera les brebis galeuses. Car, on ne peut avancer sans reconnaître ses torts et rectifier ses erreurs. Lors des événements de la Kabylie, le collectif d'avocats avait organisé une marche dans les rues de Tizi Ouzou pour dénoncer la violence de la répression. Sur le trottoir, un jeune résume la grandeur de notre profession : «C'est beau d'être avocat, ils n'ont pas peur, car ils ont raison.»

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