Le processus de privatisation en cours en Algérie intéresse de plus en plus les entreprises allemandes, dont certaines sont en négociations très avancées pour la reprise d'entreprises publiques économiques algériennes (EPE). Ainsi, selon le directeur général de la Chambre algéro-allemande du commerce et de l'industrie, Andreas Hergenröther, il est même question du rachat par le groupe allemand Knauf d'une entreprise algérienne spécialisée dans les matériaux de construction. La cérémonie de signature du contrat devrait avoir lieu le 28 novembre à Berlin à l'occasion du forum des affaires algéro-allemandes. Cette rencontre sera ponctuée par la présence du secrétaire d'Etat du ministère de l'Economie allemand, M. Phaffenbach, et du ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar qui va justement y intervenir pour donner des indications sur le plan de consolidation de la croissance économique et le processus de privatisation de 1200 EPE. Il sera accompagné d'une importante délégation composée de représentants d'entreprises publiques et des sociétés de gestion des participations, dont la SGP Equipac, la SGP Indelec et la SGP Gephac. D'après Andreas Hergenröther, d'autres entreprises allemandes étudient la possibilité d'entrer dans le capital d'EPE algériennes. Il en est ainsi du groupe de l'industrie gazière, Linde, qui est intéressé par l'Entreprise nationale du gaz industriel (ENGI). D'ailleurs, des représentants de cette entreprise ont séjourné en Algérie la semaine dernière pour s'informer sur la privatisation de l'ENGI. Le groupe Linde a déjà conclu deux joint-ventures, dont l'une avec la compagnie pétrolière nationale Sonatrach pour la production d'hélium en y investissant 85 millions d'euros, et l'autre avec l'ENGI à Hassi Messaoud pour la production de gaz industriel. Notre interlocuteur soulignera que les investisseurs allemands sont particulièrement intéressés par le secteur ferroviaire (les filiales de la société nationale de transport ferroviaire) et le machinisme hydraulique. Le forum des affaires algéro-allemandes sera précédé par la deuxième édition de la conférence sur le secteur de l'eau en Algérie qui sera organisée par la Chambre du commerce et de l'industrie de Frankfurt et la banque Arab-Bank. La Chambre du commerce et de l'industrie, qui a été mise en place récemment, œuvre pour que la coopération bilatérale se développe des deux côtés, a-t-il soutenu. Aussi, pour aider les sociétés algériennes à promouvoir leurs produits, un expert de CIM a été sollicité, a-t-il signalé. Les produits de l'agroalimentaire et de l'artisanat notamment sont susceptibles de se frayer une place dans le marché allemand, a-t-il assuré. L'organisme qu'il représente en Algérie va essayer d'aider les producteurs algériens à placer leurs produits dans les foires allemandes, a-t-il poursuivi. Aussi, la situation sécuritaire n'est plus un écueil pour les investissements. D'après lui, le regain de confiance des entreprises allemandes implantées en Algérie, dont le nombre est passé d'à peine une vingtaine il y a trois ans à plus de cent cette année, en est le meilleur indicateur. Il cite également pour preuve l'augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Les importations vers l'Allemagne en provenance d'Algérie ont augmenté de 218% durant le premier semestre 2005 et les importations ont enregistré une hausse de 22% par rapport à la même période en 2004. Le montant des investissements allemands en Algérie a atteint 300 millions d'euros, mais devrait connaître une augmentation substantielle avec la concrétisation des projets de partenariat en cours de négociations, insiste Andreas Hergenröther.
