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La campagne pour les Élections locales à Tizi Ouzou s'est achevée
A la recherche des électeurs perdus
Publié dans El Watan le 23 - 11 - 2005

La campagne électorale pour les élections partielles de demain s'est terminée lundi par deux meetings du RCD et du FFS. Cette campagne a été marquée par l'investissement personnel des dirigeants des partis politiques engagés dans la course électorale et une affluence moyenne de la population aux rencontres organisées dans les chefs-lieux communaux.
La participation au scrutin renseignera sur l'impact produit sur l'opinion locale par un discours électoral qui s'est quelque peu détaché des préoccupations premières des citoyens. Hantés par la « recomposition de la carte politique locale », les animateurs des meetings n'ont pas su capter l'attention des électeurs qui, à l'occasion de simples élections locales, sont invités à revisiter l'histoire du pays ou à s'initier aux luttes feutrées dans le sérail. Il est rare qu'un candidat aux assemblées locales prenne la parole pour évoquer la vie de tous les jours des citoyens et prendre quelques engagements pour améliorer leur situation. Le commentaire du simple citoyen est très réservé. C'est Nacer, chômeur endurci et célibataire longue durée, qui résume la situation : « Les partis et les électeurs sont fatigués. Les partis par le pouvoir, et les électeurs par les partis. » Grand lecteur de la presse nationale, observateur à plein temps de la scène politique, Nacer porte un regard désabusé sur la campagne électorale qui s'achève : « Je viens d'assister à un meeting où le FLN était la cible privilégiée. On nous apprend rien sur la gestion de l'ancien parti unique. Qu'apportent en fait les partis d'opposition eux-mêmes ? On les a vus à l'œuvre lors des précédents mandats. Ils ont prouvé que les méthodes ne changent pas. Il y a eu autant d'incompétence et parfois même de corruption qu'au temps de l'ancien système. » Est-il fatigué par le chômage ou le discours des partis politiques qui n'ont rien pu prouver lors de leur passage aux assemblées locales ? Difficile de le savoir. Nacer replonge dans son journal et ne se sent plus concerné par les envolées électorales. Son combat est de vaincre la corruption et la bureaucratie qui lui barrent la route à un emploi stable. Nous sommes à Azazga, l'une des communes les plus importantes de la wilaya de Tizi Ouzou. Un débit de boissons géant où les carrefours sont transformés en parkings et les routes en rodéos. Un concentré de l'anarchie qui a pris racine dans la région. Quelques bars ont été fermés ou incendiés par des riverains pour cause de dérives intolérables, mais il en reste une bonne vingtaine pour occuper les jeunes matin et soir. Quinze ans après l'ouverture démocratique, que retient-on du passage des majorités successives aux affaires de la collectivité locale ? Le budget de la commune se compte en milliards, mais le bilan ne peut pas être qualifié de positif. C'est encore Nacer qui dit son sentiment : « L'argument des blocages bureaucratiques et du manque de moyens financiers ne tient pas. Il y a un minimum de moyens qui peuvent être mobilisés pour répondre aux besoins élémentaires de la population. Il suffit qu'il y ait une volonté et une disponibilité au travail. » Les élus locaux se sont révélés incapables de régler le problème d'assainissement des quartiers et des villages où l'on compte parfois trois fosses sceptiques à l'hectare. L'on préfère prendre le risque d'une épidémie de typhoïde que de se casser la tête à tracer et réaliser quelques tronçons d'assainissement. Que répondait le président de la précédente APC aux citoyens venus s'enquérir des projets de raccordement au réseau d'assainissement ? « Faites-le vous-mêmes. Inscrivez-vous sur une liste et on vous donne les matériaux ainsi que la machine. » « Mais, monsieur le Président, explique le citoyen, nous sommes les administrés et vous êtes l'administration, dotée de budgets et des services techniques. On ne peut pas se transformer en conducteurs de travaux, nous avons nos propres emplois ailleurs... »
Les vrais problèmes occultés
Le citoyen est dans le bureau du maire, mais il a l'impression de s'adresser au président du comité du village. Tout ce qu'il obtient de l'APC, c'est du sable et quelques buses pour évacuer ses eaux usées. La minimandature du FLN n'a pas convaincu. L'on ne comprend toujours pas pourquoi une niche à ordures a été construite contre le mur du dispensaire du chef-lieu et un poste transformateur de Sonelgaz bâti au centre-ville, dans le petit espace vert, entre des palmiers coupables de former la croix de Lorraine. Mais là, c'est une autre histoire. Le vieux parti révolutionnaire veut en finir avec le passé colonial, quitte à amocher la ville. Le RCD a été la première majorité à être aux commandes de la commune. Son passage n'a pas marqué les esprits. Un stade de football affecté à dix kilomètres du chef-lieu, le rendant inaccessible à la majorité des jeunes de la commune. Pas facile de comprendre les raisons de cet incroyable « choix de terrain ». L'un des élus avait-il confondu son quartier avec l'ensemble de la commune ? Possible. Le projet d'envergure a piétiné durant quinze ans et reste loin de constituer la destination préférée des jeunes. Les patrons des bars restent plus judicieux en matière de choix de terrains et connaissent un plus grand succès auprès des jeunes. A l'arrivée du FFS, la population n'a pas assisté à un dynamisme particulier. Il subsiste de son passage la carcasse d'un centre culturel, plus proche d'une ruine que d'un chantier. Pour se faciliter la tâche au maximum, l'assemblée locale avait affecté la dotation budgétaire PCD (projets communaux de développement) à la construction d'un centre culturel. A raison d'un milliard par an, l'infrastructure devait être terminée en cinq ans. Huit ans après, les parois de la bâtisse ont été construites, mais rien de plus. La précédente APW avait entrepris auprès du gouvernement d'intégrer le projet dans le chapitre sectoriel, afin de le sortir du bourbier communal, mais les citoyens ne voient pas le chantier redémarrer. En mettant toutes ses billes dans ce projet incertain, la majorité FFS voulait sans doute prouver que la culture n'était pas l'apanage d'un parti rival. A ce jour, l'ossature du centre culturel, à la périphérie de la ville, fait peur aux passants et, avec un peu de chance et de volonté du ministère de tutelle, il y aura un ersatz d'activité culturelle dans dix ans. L'unique infrastructure dans ce secteur dans la ville d'Azazga reste la maison de jeunes Mazri Mohand. Ce sont des hangars en préfabriqué construits il y a près d'un siècle pour des besoins militaires. La maison tourne avec un minimum de moyens et beaucoup de volonté de ses animateurs. La seule « salle de spectacles » de la ville, abritant en fait les réunions et les conférences-débat, est l'ex-église. Ayant servi quelques années de souk el fellah, cet ancien lieu de culte a été sauvegardé mais a tout de même été allégé de son paratonnerre, parce qu'il avait la forme d'un coq. Illustration du manque de confiance de la population en ses élus, les actions de protestation menées, ces derniers jours par les résidents de la nouvelle cité d'Azazga, sans attendre l'installation de la nouvelle assemblée. Ils ont occupé, à deux reprises, le siège de l'APC, sans élus, et réclamé l'intervention de l'administration de wilaya pour régler leur problème. Ils demandent la régularisation de leur situation dans cette cité où ils résident depuis des dizaines d'années. Ils maintiennent la pression sur les autorités sans prendre en compte l'échéance immédiate des élections locales. L'un des représentants des protestataires nous a indiqué que des candidats à l'élection partielle ont pris l'initiative de se rapprocher d'eux, mais sans réussir à attirer leur attention. Trop de promesses non tenues et seule compte, à leurs yeux, la signature du wali sur les décisions d'attribution des parcelles de terrain, même s'ils n'ignorent pas que l'Assemblée communale a ses prérogatives en matière d'aménagement du périmètre urbain. Dans les quelques conférences organisées par des candidats à l'élection du 24 novembre, l'on est frappé par la déconnexion entre le discours développé à la tribune électorale et les soucis de la vie quotidienne des citoyens. Chômage, alcoolisme, drogue, atteintes à l'environnement, manque d'eau, d'assainissement, de dispensaires, de routes... les problèmes ne manquent pas, mais les interventions sont résolument inscrites sur le terrain politique et politicien. Le PT parle de géostratégie, le RCD veut réaliser, contre vents et marrées, l'union sacrée avec le FFS, et celui-ci n'a pas oublié les massacres de 1997 et les disparus. Overdose politique, laissant les citoyens sur leur soif au sujet de la vie dans leur cité. La hantise des manœuvres du pouvoir et des « services secrets », réitérée par le RCD et FFS, rythme le discours de campagne devant des citoyens qui sont projetés à leur corps défendant dans les arcanes du pouvoir. Cette « redirection » de l'attention des citoyens sur le front de la lutte contre l'administration centrale travaille, paradoxalement, de l'avis des observateurs, en faveur du projet autonomiste du MAK, qui n'est pourtant pas l'allié des deux formations ancrées dans la région. « Le vrai défi est de trouver une stabilité dans les assemblées locales, en finir avec les tiraillements partisans, afin de résoudre les problèmes des citoyens », entend-on du côté des électeurs. Sortir de l'engrenage infernal des « bars et des barricades », comme le dit un slogan d'un parti en gestation, celui-là même qu'on accuse de vouloir « torpiller » les partis traditionnels de la région. Dans cette laborieuse campagne électorale, les archs ont adopté une position de réserve. Donnés comme parrains de listes indépendantes, ils menacent d'exclure les délégués engagés dans la course électorale. Soupçonnés d'aider à la recomposition forcée de la scène politique locale, ils ont décidé de se démarquer totalement de la campagne électorale, laissant les candidats seuls face à leurs électeurs. Client majoritaire des brasseries nationales, tête de liste du chômage et des suicides, terre d'élection de gangsters de tout poil, la Kabylie aspire à des lendemains meilleurs. Les dirigeants des partis politiques, à l'occasion des rencontres avec la population, ont-ils pu mesurer le désarroi profond des jeunes, dont on ne prévoit jamais l'explosion de la colère ?


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