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L'investissement français en Algérie
Nouvelle procédure de décollage pour 2005
Publié dans El Watan le 28 - 11 - 2005

La France a vendu pour plus de 5 milliards de dollars à l'Algérie en 2005, mais les entreprises françaises rechignent toujours à venir sur le marché algérien, moins de 40 millions de dollars d'investissement en moyenne annuelle, ces cinq dernières années. Ces dernières semaines peuvent être les signes avant-coureurs d'un décollage en 2006.
Le mirobolant contrat pluriannuel « remporté », il y a deux semaines, par le groupe Suez - 200 millions d'euros par an pour « la gestion déléguée » du réseau d'eau potable (AEP) d'Alger - est-il le dernier de ce type politiquement accordé au chapitre de l'amitié algéro-française ? La question peut légitimement se poser si l'on garde à l'esprit que la mise en œuvre de la négociation sur le réseau AEP d'Alger est fille de la nuit de miel entre Alger et Paris de l'année 2003 marquée par le triomphal voyage d'Etat du président Chirac à Alger. Depuis, le groupe Alsthom a certes le premier bénéficié d'un contrat important pour l'électrification du réseau ferroviaire de la région d'Alger, mais surtout sont apparus au printemps 2005 les premiers nuages dans le ciel jusque-là bleu de la Méditerranée, avec la crispation autour du passé de la France en Algérie. Le mot d'ordre « le gré à gré, c'est fini » qu'agite le gouvernement algérien devant les délégations du FMI et de la Banque mondiale en gage de « bonne gouvernance » a pris alors des résonances particulières. Le temps du traitement préférentiel pour les entreprises françaises paraît, à défaut d'être révolu, promis à la suspension. Dans un séminaire coorganisé, il y a quelques jours à Paris, par Ubifrance et le Medef International en présence d'une forte délégation du forum des chefs d'entreprise algériens (FCE), le chef de la mission économique française en Algérie, M. Pierre Mourlevat, s'est efforcé d'expliquer aux investisseurs français qu'effectivement la règle désormais pour les marchés publics en Algérie serait l'appel à concurrence, et l'exception le gré à gré. Cette démarche concernera également les privatisations pour lesquelles le ministre des Investissements et des Participations de l'Etat, M. Temmar, a décidé de faire un forcing particulier en direction de l'Hexagone en entamant au mois d'octobre une tournée dans les grandes villes françaises pour présenter avec les sociétés de gestion des participations (SGP) à des parterres d'investisseurs locaux les fiches détaillées par entreprise publique à privatiser. « Le problème est que nous n'avons pas encore le sentiment que les entreprises françaises regardent vers l'Algérie comme vers une destination où l'on peut s'établir et faire des affaires, c'est toujours l'approche fournisseur qui domine dans le regard de la France vers l'Algérie », estime un des patrons adhérent au FCE. Les chiffres le confirment encore à la fin 2005, si la France reste le premier fournisseur de l'Algérie avec toujours environ le quart des importations, il faut revenir et cumuler le stock des investissements à partir de 1998 pour faire monter la France sur le podium des investissements directs en Algérie derrière les Etats-Unis et l'Egypte. Le flux annuel de ces investissements, inférieur en moyenne à 40 millions de dollars, demeure ridiculement bas si on le rapporte au niveau des exportations vers l'Algérie, deuxième client de la France derrière la Chine, avec, en 2005, probablement plus que 5 milliards de dollars.
Breton plus efficace que Sarkozy ?
La faiblesse de l'engagement des entreprises françaises en Algérie a été, il ne faut pas l'oublier, l'autre motif du « désamour » entre Alger et Paris en 2005, le précédent ministre des Finances, M. Abdelatif Benachenhou, a reproché, parfois vertement, plus d'une fois à Paris de rester en dehors de la nouvelle donne de l'investissement en Algérie. Les officiels Algériens ont, en effet, longtemps attendu, en vain, lors du premier mandat de Bouteflika, un investissement français retentissant en Algérie afin de pouvoir déclarer à leurs autres partenaires économiques l'ouverture solennelle d'une « nouvelle saison des affaires ». Le message que distille aujourd'hui avec beaucoup de « civilité » Alger - adossé il est vrai à un coffre-fort de 55 milliards de dollars - est que « Paris a laissé passer sa chance » et qu'il faudra désormais pour les entreprises françaises « se retrousser les manches pour être le plus concurrentiel ». Message que pondère beaucoup le ministre des Finances actuel, M. Mourad Medelci, sensible aux efforts de Bercy pour créer un flux d'affaires vers l'Algérie. Il n'en demeure pas moins que l'idée est forte aujourd'hui à Alger que « les entreprises françaises ne sont pas sorties du paradigme originel, celui où l'Algérie achète plutôt qu'elle n'accueille de l'investissement et choisit - dans les grands contrats - plutôt la France qu'un autre partenaire », commente un ancien ministre algérien. Les 200 millions d'euros annuels de Suez qui en tant qu'exportation de service vers l'Algérie, iront renforcer les recettes commerciales françaises, ne sont pas de nature à indiquer que « les choses ont vraiment changé en Algérie ». Pour autant, personne ne s'aventurera à pronostiquer un statu quo dans l'approche actuelle (dynamisme commercial, frilosité de l'investissement) de la coopération économique entre Paris et Alger. « L'Algérie s'ouvre et se modernise au prix fort. Cela ne va pas être sans conséquence sur le paysage de son partenariat économique, et les investisseurs français le comprennent, ils devront être plus présents dans l'économie algérienne et non plus seulement dans le marché algérien », déclare l'ancien ministre. Lors du récent séminaire de Paris, les patrons français se sont beaucoup inquiétés de la percée chinoise en Algérie. La dernière visite en Algérie, les 11 et 12 novembre dernier du ministre français de l'Economie, M. Thierry Breton, a peut-être laissé transparaître « une évolution pragmatique » qui ferait enfin prendre résolument le virage de l'investissement en Algérie aux entreprises françaises. Le ministre français était entouré de grands patrons (Total, Gaz de France...) au sein d'une importante délégation. Il a montré des gages d'efficacité plus nets finalement que ceux de l'ex-ministre de l'Economie et surtout présidentiable d'avant-saison, Nicolas Sarkozy, passé à Alger avec dans son sillage une constellation de médias. Pour M. Pierre Mourlevat, « nous sommes dans une période de transition, un entre-deux qui n'est plus la situation de réserve des entreprises françaises qui observaient l'évolution du pays, mais qui n'est pas encore le grand décollage de leurs engagements en Algérie ». Signe avant-coureur de cette évolution, le nombre croissant de bureaux d'ingénierie français et de petites filiales de grands groupes qui prennent leurs quartiers à Alger ces derniers mois comme des éclaireurs.
Algérie télécom, CPA, SNVI... à la recherche de l'investissement français de référence
Une série de petites évolutions viendraient donc dans le courant de l'année prochaine concourir au décollage de l'investissement français direct en Algérie. M. Thierry Breton a insisté à la fin de sa visite sur la décision prise conjointement avec son homologue algérien pour réserver en priorité aux PME françaises la seconde tranche de la conversion en investissement de la créance, 288 millions de dollars, détenus sur l'Algérie. Ce capital issu de la conversion, disponible en Algérie - sous forme notamment d'actifs d'entreprises à privatiser - devrait montrer un avantage à être utilisé pour une PME française qui a besoin d'être accompagnée dans ses premiers pas en Algérie. La négociation va bientôt s'ouvrir entre Alger et Paris sur le montant de cette seconde tranche à convertir et sur celui de la décote que la France va accorder à l'Algérie sur cette dette : « Il est déjà acquis que cette seconde tranche ne sera pas inférieure à la première, 61 millions de dollars, qui a été totalement consommée », assure M. Mourlevat. Les montants pressentis demeurent modestes comparés aux attentes de capitaux étrangers, mais seulement 10% de la dette rééchelonnée est éligible à la conversion selon une règle du Club de Paris. L'Algérie et la France souhaitent élever cette part à 30% et attendent le règlement du sort de la dette russe sans doute à l'occasion de la prochaine visite de M. Poutine en Algérie pour introduire une requête dans ce sens auprès du club des créanciers de l'Algérie. Toutefois, tout le monde perçoit bien que ce n'est pas de ce côté-là du mécanisme « lourd et procédurier » de la conversion de la dette que viendra l'investissement référence annonçant un engagement fort des entreprises françaises en Algérie. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom, la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), celle de certaines filiales de la SNVI, le lancement de la grande distribution en Algérie sont plus attendus comme les premiers grands rendez-vous au bout desquels les entreprises françaises auront construit un palmarès d'investissement digne de leur rang. Dans le même temps, la flambée des prix du pétrole a brutalement donné une autre importance à l'investissement dans la prospection en vue de la production de pétrole. Thierry Breton, chargé avec son homologue britannique Gordon Brown par le G8, de faire la tournée des pays producteurs de brut a évoqué le sujet avec le président Bouteflika. Le souhait officiellement exprimé est d'avoir plus de lisibilité dans le marché pétrolier, notamment grâce à une meilleure prévision de la production et des réserves. En réalité, la France est demandeuse d'un renforcement de la coopération pétrolière « central dans la relation bilatérale ». La sécurité des approvisionnements est redevenue un thème brûlant. Les champs sont ouverts à la concurrence, mais Total, qui a échoué dans sa dernière soumission en 2004, espère rétablir toutefois un retour dans la filière pétrolière en Algérie où elle distribue déjà des lubrifiants. Total pourrait investir dans le raffinage et s'étendre vers la distribution. Ce ne sont donc pas les domaines d'intérêts qui manquent pour « aspirer » les entreprises françaises en Algérie, mais peut-être plus un signe, « un détonateur » plus fort que les expériences pourtant en réussite de Danone-Algérie, Sanofi-Aventis ou Michelin.


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