Le mouvement de protestation amorcé avant-hier par l'Union générale estudiantine libre (Ugel) donne l'impression d'avoir réussi à entraîner dans son sillage l'ensemble des autres organisations estudiantines présentes à l'université du 20 Août 1955 de Skikda. Le même renforcement a également concerné les revendications des étudiants qui sont passées des « manques matériels et de professeurs de haut rang, de la propreté, du chauffage... » à la demande « du départ du recteur ». Hier, 200 étudiants environ se sont rassemblés devant le siège du rectorat pour manifester leur « courroux » et exiger le départ du recteur. Ce mouvement a été suivi dans l'après-midi d'hier d'un communiqué signé par sept organisations qui fait part d'une « grève générale ouverte jusqu'à ce qu'une solution globale et rapide à l'ensemble des problèmes soit trouvée ». Les étudiants mentionnent que l'appel au débrayage est motivé par « le blocage total et les promesses non tenues par le rectorat », avant de signifier leur indisponibilité à rencontrer le rectorat en affirmant qu'ils boycottent le recteur. Pour sa part, le recteur de l'université du 20 Août 1955, tout en réaffirmant son entière disponibilité à discuter avec les organisations, précise : « J'ai déjà rencontré les représentants de l'Ugel, il n'y a pas longtemps. Quant aux autres organisations qui se sont jointes à ce mouvement, elles ne m'ont adressé aucune revendication auparavant. » Il exhibera même une correspondance de l'Ugel datée du 13 novembre, dans laquelle cette organisation fait part de sa volonté d'organiser une journée d'études pour « expliquer les grands acquis et le développement pédagogique vécus par l'université de Skikda depuis l'arrivée du recteur... ». Il conclura que ce mouvement ne serait en fait qu'une pure manipulation orchestrée par ceux « à qui on a barré la route des appétits et qui appréhendent le nouvel organigramme ».
