Le correspondant à El Tarf du quotidien arabophone En Nasr a été convoqué et entendu lundi 28 novembre par la police judiciaire à la suite à une plainte du directeur de l'éducation pour un article paru le 30 octobre qui relate un mouvement de protestation de 25 enseignants vacataires devant la direction de l'Education. Les professeurs revendiquaient un droit de priorité pour le recrutement à de nouveaux postes octroyés à cette wilaya. Le journaliste a également rapporté les propos du secrétaire général de la DE qui donnait quelques clarifications sur cette question. Le papier, équilibré, ne contient ni accusations ni propos déplacés. Pourtant, le lendemain, à sa grande surprise, le journaliste apprend du directeur de l'Education qu'il a reçu instruction de sa tutelle pour le traîner devant les tribunaux et qu'il ne devait pas lui en tenir rigueur pour cela, car il ne faisait qu'obtempérer à ses supérieurs. Un état de fait difficile à admettre dans la mesure où il n'y a pas la moindre trace de diffamation dans l'article incriminé.Le recours à la justice pour diffamation est devenu systématique à El Tarf dès que des responsables ou leur administration sont mis en cause. C'est même devenu une menace que l'on brandit pour intimider et museler la presse locale. La directrice du commerce vient de s'illustrer à ce propos en menaçant un journaliste de le traîner devant les tribunaux s'il lui venait l'idée de publier un seul mot sur les raisons de la présence d'une commission d'enquête de sa tutelle dans ses services. Rappelons au passage que le correspondant d'El Watan est également sous le coup de poursuites pour une plainte du directeur des domaines qui l'accuse de diffamation pour avoir rapporté ses écarts de langage avec des citoyens qui réclament leur titre de propriété depuis 20 ans.
