Dans la ville de M'sila, plusieurs tentatives de suicide ont été enregistrées ces derniers jours. Le lifting opéré lors du dernier Conseil des ministres sur les différents dispositifs de soutien à l'emploi des jeunes et moins jeunes s'est avéré être un leurre dans la mesure où cette catégorie de la population continue à faire face à une féroce bureaucratie. Les jeunes continuent à galérer à la recherche d'un emploi, d'une situation stable, d'un avenir meilleur. Par désespoir, ces jeunes ont eu pour seul recours le suicide. La preuve en est que durant la semaine écoulée, trois tentatives de suicide ont été enregistrées au niveau de la seule ville de M'sila. Un quinquagénaire, père de famille, subissant depuis des mois les affres d'une terrible bureaucratie pour profiter du dispositif de l'Agence nationale d'assurance chômage (CNAC), a tenté de mettre fin à ses jours en se jetant, pendu à une corde, du haut de la passerelle qui enjambe l'avenue de la Liberté, située à quelques mètres du siège de la wilaya. Ce père de famille n'a eu la vie sauve que grâce à la réaction rapide des citoyens et des voisins qui ont vite fait de décrocher la corde. La victime, qui se trouvait dans une profonde crise de dépression nerveuse, sera évacuée en urgence à l'hôpital Zahraoui. Ce citoyen, ayant déposé depuis des mois son dossier pour bénéficier du dispositif de la caisse du chômage et promouvoir son projet, s'est rendu plusieurs fois au niveau de cette caisse pour s'enquérir de sa demande. Mais c'était compter sans l'incontournable bureaucratie qui a fait qu'à chaque fois il est renvoyé sous prétexte que son projet est en phase d'étude. Un jour, ce malheureux qui venait à peine de dépassser la cinquantaine, s'est présenté à la cnac pour s'enquérir de l'avancée de son dossier. Il aura la désagréable surprise d'apprendre que son dossier a été rejeté sous prétexte qu'il n'entrait plus dans la catégorie qui ouvre droit aux avantages de la Cnac. D'aucuns diront que son acte se justifie pleinement du fait de cette bureaucratie paralysante qui, n'en finissant pas de faire des ravages parmi les jeunes, a eu pour conséquence deux autres tentatives de suicide en une semaine à M'sila. En effet, outre ce quinquagénaire, la semaine passée un jeune de 32 ans, pour un problème d'emploi, s'est aspergé d'essence dans le couloir du cabinet du wali, avant que les agents de sécurité n'interviennent. L'autre cas, c'est celui d'une jeune fille de 22 ans qui s'est jetée par-dessus le pont de Oued Ksob, haut de 10 m, qui traverse la ville de M'sila. Evacuée à l'hôpital Zahraoui avec plusieurs blessures, ses jours ne sont pas en danger.