Le rapport est accablant : le nombre d'enfants touchés par le virus du sida est en constante augmentation. L'accès gratuit aux soins et à l'enseignement continue de constituer un cheval de bataille à l'aube du XXIe siècle. Les enfants enlevés, maltraités et exploités à des fins industrielles ou sexuelles peuplent la planète. Si l'écart de revenu entre les riches et les pauvres engloutit davantage l'enfant vers des situations incertaines, les pays pauvres, comme les pays industrialisés ont tous leur quota d'enfants en souffrance. Si dans les pays du Moyen-Orient, on utilise la petite fille de moins de dix ans pour l'accomplissement journalier des tâches ménagères, au Népal, c'est le petit garçon qui fera la vaisselle, préparera le repas, nettoiera la voiture de monsieur.... sans salaires ni rétribution d'aucune sorte. Le rapport sur la situation des enfants dans le monde 2006 fait par l'Unicef est un recueil de 143 pages. Chaque page ouvrant sur un type d'exclusion, chaque article illustrant la misère mondiale des moins de 18 ans. Et que dire de ces moins de 5 ans qui, à défaut de naître avec un handicap pour cause de malnutrition de la mère lors de la grossesse, ont toutes les chances, selon le pays de naissance, de mourir du sida, de malnutrition, de maladie. Et quand l'enfant arrive à dépasser son cinquième anniversaire sans qu'aucune bougie soit soufflée sur un gâteau gigantesque, il viendra s'ajouter au nombre croissant d'enfants utilisés lors de conflits armés. Pour peu qu'il s'agisse d'une petite fille, elle pourra contribuer à la croissance économique de son pays par le tissage de tapis ou en s'offrant, dès l'âge pubère, sur les trottoirs de son village. La prolifération de petites filles prostituées constituant ainsi une tournée dans la définition du tourisme. « Exclus et invisible » titre l'UNICEF son rapport 2006. Et son slogan « Pour chaque enfant, santé, éducation, égalité, protection. Faisons avancer l'humanité ». Quatre grandes actions à poursuivre ou à mener : assurer l'accès aux soins et à l'éducation. Enjoindre les Etats à assurer ces actions tant à l'égard des filles que des garçons. Et protéger les enfants des risques extérieurs par la pérennisation de la cellule familiale ou d'une prise en charge étatique palliative. Les slogans tels que « L'enfant est l'avenir » ou encore il est « le soutien économique de demain » ou encore « C'est l'écolier de demain qui paiera nos retraites » n'ont plus l'effet incitateur d'autrefois. Face à l'ampleur du phénomène et au nombre d'enfants en danger, l'UNICEF s'ingénie, dans son rapport 2006, à démontrer, preuves et calculs scientifiques à l'appui, que l'exploitation des enfants n'est pas un plus financier pour le pays. Qu'en rien sa main-d'œuvre vient constituer de la valeur ajoutée au PNB. Que l'absence de soins coûte à l'Etat. Une campagne de vaccination coûte cher aujourd'hui pour certains pays, mais diminue sensiblement les dépenses de soins de demain. Ne vaut-il pas mieux vacciner contre la rubéole que de la soigner ? N'est-ce pas moins cher ? Ne vaut-il pas mieux instruire nos enfants pour en faire des cadres susceptibles d'apporter capital et prospérité que d'exploiter ses petites mains au tissage ? L'Algérie n'est pas exempte de reproches ou de remarques. Du travail reste à faire et le chemin vers la protection de tous les enfants algériens est encore sinueux et semé d'embûches. Répertorié parmi les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, le rapport met en évidence les carences, l'inaction de l'Etat, mais également de la société civile. Des chiffres inquiétants Pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord Taux annuel de mortalité des moins de 5 ans : 2,6 Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes :220 Pourcentage de nouveau-nés présentant une insuffisance pondérale à la naissance :15 Estimation du nombre d'enfants (0-14 ans) vivant avec le VIH/sida :22 000 Pour les pays industrialisés Taux annuel de mortalité des moins de 5 ans : 3,6 Taux de mortalité maternelle pour 100000 naissances vivantes :13 Pourcentage de nouveau-né présentant une insuffisance pondérale à la naissance :7 Estimation du nombre d'enfants (0-14 ans) vivant avec le VIH/sida :17 000
