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Mehenna Mahfoufi. Ethnomusicologue
« Le patrimoine musical kabyle est menacé de disparition »
Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2005

Brève rencontre avec l'ethnomusicologue Mehenna Mahfoufi, l'auteur dont chaque empan de ses pérégrinations se traduit par une récole (en matière de patrimoine musical kabyle) arrachée à la patrie de la déperdition.
Dans votre recherche, vous avez concentré votre intérêt sur 8 genres musicaux, sachant que le nombre de ces genres est plus conséquent. Sur quels critères vous êtes-vous basé quant au choix de ces cas d'études ?
Ce sont en fait des contextes rituels accompagnés de chants qui forment à leur tour des genres musicaux nommés dans la langue kabyle. Les contextes sont nommés aussi. Il y a des genres musicaux qui sont communs à deux circonstances ; c'est l'exemple de tibugharin pour la naissance d'un garçon et le mariage. Quant aux critères ayant obéi au choix de ces cas d'étude, ils se résument à la réalité culturelle de la société qui est la mienne. Un éthnomusicologue est un témoin et un observateur de la réalité culturelle de la société.
Quelle est la dimension espace-temps de ces chants et rites ?
Les Kabyles ne chantent que dans un espace ritualisé. En ce qui concerne les chants collectifs, l'espace est privé (la maison) ou communautaire (tajmayt ou assemblée du village). Il y a des espaces pour chaque quartier. Le temps est celui du rite qui ponctue le rituel. Dans l'espace privé sont exécutés des chants en solo, comme la berceuse ou les chants de la méditation.
Chanter dans la société kabyle d'antan relève de l'opprobre. Néanmoins, on constate que cette société possède un riche répertoire musical où la femme joue un rôle important, côtés création et exécution. N'est-ce pas une situation paradoxale ?
Il y a une règle sociale qui régit les comportements des individus au sein de la société. Elle se résume au mot « amsethi », ou la relation mutuelle de respect. Dès lors où elle est transgressée, il y a sanction. C'est relatif à toute transgression qui touche une règle de la même nature. Il y a certes paradoxe, mais résolu par la situation rituelle qu'autorise l'expression musicale.
Quel est l'impact des mutations sociales sur les rituels et les genres musicaux qui les accompagnent ?
Les mutations sociales commencent à se ressentir depuis les années 1980. Certes elles étaient en état de balbutiements, mais ont entraîné une déperdition du volume des chants. Ainsi, les chants ayant trait aux naissances sont réduits parce que les femmes accouchent dans des hôpitaux, heureusement. Et dans un hôpital, il n'y a pas d'espace musical. La télévision empêche les femmes d'endormir leurs bébés en chantant et de transmettre ce répertoire à leurs filles. Aujourd'hui, lors des fêtes, on invite des artistes pour créer de l'ambiance, lesquels sont payés en conséquence. Ce qui empêche aussi la production de ces chants rituels et les menace de disparition. C'est un constat que je fais. Ce patrimoine est menacé de disparition, d'hybridation et de métissage. Il est urgent de prendre des initiatives pour sauver ces rituels et les chants qui les accompagnent. Je rends hommage aux femmes qui continuent à nous transmettre ces traditions musicales qui sont d'une grande richesse.


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