Pour les institutions et ONG internationales en charge des réfugiés, l'année 2010 aura été celle de tous les records et ce, depuis le début du 3e millénaire. Les guerres et les conflits qui l'ont particulièrement marquée ont poussé pas moins de 43,7 millions de personnes à l'exil, et forcé d'autres à quitter leur domicile. Ainsi, le nombre de déplacés internes a augmenté de 400 000 par rapport à 2009 et celui de réfugiés de 100 000, est-il indiqué dans un rapport de l'ONG Conseil Norvégien pour les Réfugiés (CNR), transmis hier à notre rédaction. Sur les 43,7 millions de personnes déplacées, 27,5 millions le sont dans leur propre pays. Les 16,2 millions autres ont dû fuir leur pays, détaille le document. La Colombie, le Soudan, l'Irak, la République démocratique du Congo et la Somalie sont les cinq pays où se concentrent la moitié des déplacés internes. En revanche, 60% des réfugiés viennent des territoires palestiniens, d'Afghanistan, d'Irak, de Somalie et de la République démocratique du Congo, ajoute l'organisation norvégienne. «Nous n'avons aucun motif d'optimisme. Les chiffres montent et rien n'indique que cela va s'arrêter», prédit Elizabeth Rasmusson, secrétaire général de l'organisation norvégienne CNR. En 2010, même la nature s'est particulièrement retournée contre l'homme, plusieurs parties du monde ayant été frappées par des catastrophes d'une rare violence. De nature climatique, des inondations et tempêtes pour la plupart, les catastrophes naturelles ont, elles aussi, provoqué le déplacement de plus de 42 millions de personnes en 2010, un chiffre 2,5 fois plus élevé qu'en 2009, relève le même rapport.
