La Suisse a gelé 31,8 millions de dollars (21,9 millions d'euros) d'avoirs liés au régime syrien, a annoncé hier le secrétariat d'Etat suisse à l'Economie, confirmant une information publiée par un journal dominical en langue allemande, ZentralSchweiz am Sonntag. On ignore, cependant, si cette mesure concerne les avoirs appartenant au chef de l'Etat syrien, Bachar Al Assad, a souligné de son côté l'agence de presse suisse ATS. La Suisse avait déjà adopté en mai des sanctions – financières et touchant à la mobilité des personnes – à l'encontre de 23 hauts dignitaires du régime de Damas, dont le chef des services de renseignements, Ali Mamlouk, et le ministre de l'Intérieur, Mohammad Ibrahim Al Chaar, pour «leur implication dans la répression des manifestants» sur le territoire syrien. Les établissements financiers sont depuis lors tenus, selon ATS, d'annoncer aux autorités les montants des avoirs dont ils disposent et qui sont liés à des personnes «sous peine de poursuites pénales». Plus de 1360 civils ont été tués et des milliers d'autres arrêtés par les forces de sécurité depuis le début, en mars, des manifestations pro-démocratiques en Syrie, selon diverses organisations des droits de l'homme. La Suisse a gelé, depuis le début de l'année, 1,436 milliard de dollars (988,6 millions d'euros), en particulier dans certains pays du monde arabe en proie à des soulèvements en faveur de la démocratie. A préciser, par ailleurs, que l'armée syrienne a intensifié sa répression des opposants dans le nord-ouest du pays, procédant à de nouvelles arrestations hier et déployant des troupes dans le centre de la ville de Hama, un des noyaux de la contestation du régime. Les soldats ont aussi procédé à des arrestations dans la région de Jabal Al Zawiyah dans la province d'Idleb.