TICAD 2025: Ouadah souligne l'engagement de l'Algérie à faire de l'Afrique une force économique de premier plan    Famine à Ghaza: Guterres dénonce une "catastrophe d'origine humaine"    Algérie Poste: une nouvelle carte de paiement électronique pour les nouveaux bacheliers    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 62.263 martyrs    CHAN 2024: première séance d'entrainement de la sélection algérienne à Zanzibar    De nouvelles réformes législatives pour renforcer la culture et les arts en Algérie    Les enfants de Ghaza risquent tous la mort si l'aide ne leur parvient pas en urgence    Khenchela : la dépouille mortelle du moudjahid Belkacem Hagass inhumée au cimetière de la commune d'El Hamma    Haltérophilie/Championnat d'Afrique (cadets/juniors): l'Algérie termine sa participation avec 23 médailles dont six en or    L'avis dans le JO de la France sur la suspension de l'Accord de 2013: Une source du MAE souligne le caractère mensonger de l'assertion française    Assainissement: l'ONA lance une campagne nationale de nettoyage des réseaux et canalisations    Lancement de la 5ème édition des caravanes médicales à destination des Hauts Plateaux et du Grand Sud    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025): la sélection algérienne à pied d'oeuvre à Zanzibar    Secousse tellurique de 3,0 degrés dans la wilaya de Tébessa    Transport universitaire: Sayoud insiste sur la disponibilité des bus et le renouvellement de la flotte    Le ministre de la Culture et des Arts préside l'ouverture des "Journées du film révolutionnaire" à Alger    Khenchela: Ouverture de la 2ème édition du festival culturel de la chanson et de la musique chaouies    Des dizaines de colons prennent d'assaut Al-Aqsa    Après la défaite, l'effondrement ?    Ouverture à Oran de la deuxième partie de la manifestation    22 foyers enregistrés à travers plusieurs wilayas    Report de la rentrée des enseignants au 14 septembre prochain et du personnel administratif au 7 septembre    Sonelgaz a eu recours à l'utilisation des nouvelles technologies    Le message du Général d'Armée Saïd Chanegriha    EMS Algérie, 14e mondiale et leader au Maghreb dans la livraison express    70 morts en moins de 170 heures    L'ONSC organise une rencontre interactive de concertation à Ouled Djellal    Encore un journaliste assassiné    Accompagnement des jeunes porteurs de projets touristiques    L'Algérie remporte six médailles, dont deux en or, à Santiago du Chili    Ligue 2 : La JSM Tiaret prépare la nouvelle saison à Oran    Championnat de Libye : Kheïreddine Madoui, nouvel entraîneur d'Al-Nasr    Conférence sur «la dimension unitaire dans le Congrès de la Soummam»    Une stratégie coloniale répressive après le congrès de la Soummam    Merad rend visite à des familles de victimes à Biskra et Ouled Djellal et leur présente ses condoléances    Chute d'un bus dans l'Oued El Harrach Les dépouilles mortelles de 3 victimes inhumées au cimetière de Biskra    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



2500 ans d'altitude
Publié dans El Watan le 29 - 12 - 2005

Eté 2003. Balade dans la Souika. Entre le début et la fin de la promenade qui va durer trois heures, beaucoup de choses changeront : les cellules tapissant la rétine s'habituent à épouser les siècles des murs en ruine, l'ouie est submergée par le flots des bruits suspendus à la falaise, les pas s'entraînent à apprivoiser les pentes en dédales, les arrêts devant tel fronton de porte portant le numéro 13 sur une main de Fatma.
Le guide accidentel qui nous accompagne dit aimer sa ville. La chaleur qui écrase le rocher ne décourage pas la passion naissante du visiteur. Visiteur dans le sens mystique également. « Constantine n'est pas une ville. C'est une situation », s'accordent à constater les sens déstabilisés par l'absence de centritude, par l'urbanisme en altitude et la majesté des ponts rongés par la solitude. Mais la ville se meurt. Les bâtisses, comme celles de La Casbah algéroise, jumelle d'infortune, s'effondrent l'une après l'autre, happées par l'autorité locale et le ravin creusé par le Rhumel. Ce sont toutes ces perspectives de beauté et de détresse que l'on retrouve dans l'ouvrage Constantine, citadelle des vertiges(1), dont les textes sont signés par le journaliste-sociologue Abdelmadjid Merdaci et l'illustration assurée par le photographe Kouider Metaïr. Le texte de Merdaci réussit le pari de l'universalité et du partage : son attachement viscéral à l'antique Cirta se traduit par une approche qui lie sensibilité et rigueur. Mais aussi sens du partage de sa passion en revisitant les lieux et les noms de sa cité. Il explique le sens de « la prise de la ville », idée matricielle de la lutte nationaliste, mais aussi de la découverte pierre par pierre de cette « île aérienne ». L'histoire est convoquée sans ambages : faire parler Flaubert et évoquer Massinissa, rappeler Malek Haddad et appeler la regrettée Najia Abeer, citer Ben Badis et prendre le temps d'écouter Cheikh Raymond. Le texte est sonore. Plein de bruits et de rumeurs. Constantine en univers connaissant une série de big-bang depuis plus de 2500 ans conforte, écrit Merdaci, « la thèse récurrente du mythique Sphinx renaissant de ses cendres ». Cendres dont on retrouve les traces dans la moindre parcelle de la souika menacée de mille ruines. La ville envoûte et enchante ; Kateb Yacine dans le ventre de la falaise, dans ce foundouk underground, l'aura vu et compris, saisi et magnifié. Bémol de l'ouvrage : les photographies qui semblent pécher par un langage conventionnel qui contredit l'intrépide fantasmagorie quotidienne de la ville. Peut-on porter un regard strict sur une cité décentrée, ouverte sur le vertige des siècles, slalomant entre plusieurs niveaux de conscience ? Mais l'ouvrage est là et participe déjà au corps textuel de la cité des horizons suspendus. Espérons juste que la Souika lui survive. Eternellement.
Constantine, citadelle des vertiges, de Madjid Merdaci- Photos de Kouider Metaïr éditions Edif 200, Media plus et Paris Méditerranée


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.