La seconde intercalaire est le nom scientifique donné à cette seconde qui va être rajoutée lors du passage au nouvel an. Le 31 décembre 2005 à 23 h 59 mn et 59 s, il sera 00:00:00. Parce qu'on ajoutera une seconde intercalaire. Egalement appelée saut de seconde ou seconde additionnelle, une seconde intercalaire est un ajustement d'une seconde du temps universel coordonné (TUC) pour qu'il reste à moins de 0,9 seconde du temps universel (TU) défini par l'orientation de la Terre. Si le TUC est extrêmement régulier, mesuré par un ensemble d'horloges atomiques se trouvant dans plusieurs pays, la durée d'un jour solaire, liée à la rotation de la Terre, ne l'est pas totalement. Et cela pour plusieurs raisons naturelles internes et externes. Afin de synchroniser le TUC et le temps astronomique (TUL), qui est plus irrégulier du fait de l'influence de la Lune sur la Terre, les scientifiques sont obligés parfois d'ajouter ou de supprimer une seconde intercalaire. Ce système a été introduit en 1972 et permet de tenir compte du ralentissement de la rotation de la Terre sous l'effet des marées. Une seconde intercalaire est ajoutée quand la différence entre TUC et UT1 approche de 0,9 s. A la date prévue, TUC reste deux secondes à 23:59:41. Si la rotation de la Terre s'accélérait, il serait également possible d'enlever une seconde en passant de 23:59:58 à 00:00:00 mais ce cas ne s'est jamais produit. Les secondes intercalaires sont ajoutées ou retranchées à la fin de la dernière minute du dernier jour du mois précédant le 1er juillet ou le 1er janvier. Pour le 31 décembre 2005 ou lors de la passation au premier jour de l'année 2006, les chercheurs ont estimé qu'il faut rajouter une seconde intercalaire. C'est le bureau central du service international de la rotation terrestre (IERS en anglais), installé à l'Observatoire de Paris, qui définit ces secondes intercalaires et les annonce à l'avance par un bulletin d'information publié tous les 6 mois. Depuis la création de ce système, il y a eu 22 secondes intercalaires. La dernière correction a eu lieu le 31 décembre 1998. La journée du 31 décembre 1998 a donc duré 86 401 secondes au lieu des 86 400 habituelles. En Algérie, l'organe chargé de concrétiser l'ajout de la seconde intercalaire à l'heure nationale est le service de l'heure qui se trouve actuellement au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) à Bouzaréah à Alger. « Cet ajout ne va pas se faire au niveau du centre », affirme le responsable de ce service, Fodil Maâmar, qui explique que le service de l'heure, le seul au niveau national, est défectueux. D'après ce responsable, l'Algérie n'a pas de temps national exact qui correspond à sa position GPS. Car l'heure nationale algérienne est le temps universel coordonné (TUC) plus une heure. « Mais il faudrait du matériel précis pour calculer l'heure exacte », a-t-il avancé. Autrement dit : une horloge atomique et un récepteur GPS performants que le centre possède déjà. Depuis 2001, le récepteur GPS est en panne. Envoyé aux Etats-Unis, on a estimé les coûts de sa réparation à 10 000 dollars. « Il est abandonné sur place », affirme M.Fodil. Quant à l'horloge atomique que possède toujours le centre, M. Fodil admet l'avoir lui-même arrêtée pour éviter qu'elle tombe à son tour en panne, « à cause des interruptions répétitives du réseau électrique ». Le service de l'heure du CRAAG se devait d'être un laboratoire de temps et de fréquence afin de synchroniser l'heure nationale. Il est possible de le remettre sur pied. « Il faut juste de la bonne volonté », conclut M. Fodil.
