Selon certains intervenants, les nouvelles dispositions en matière d'abattement des charges patronales et de sécurité sociale n'ont pas boosté le marché de l'emploi. C'est sous le thème «Sensibilisation sur les relations entre l'économie et la promotion de l'emploi» que la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a organisé, hier à l'hôtel Mermoura de Guelma, un séminaire national regroupant plus de 300 opérateurs économiques venus de l'ensemble du territoire national. Juste après l'allocution de bienvenue de Yousfi Habib, président de la CGEA, et de son vice-président, Lakhal Mohamed (CGEA-Guelma), Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, convié à cet événement, ne manquera pas de déclarer à l'assistance: «Nous sommes leaders en matière de dialogue social depuis la première tripartite de 1991. 20 années après, nous sommes toujours fidèles à nos engagements.» Et d'ajouter: «Nous n'accepterons aucune directive d'un pays étranger et nous réglerons nos problèmes internes comme nous l'avons fait durant la décennie noire.» En clair, le secrétaire général de l'UGTA croit dur comme fer que le dialogue constructif entre Algériens (chômeurs, patrons, syndicats et administrations) fera repousser toute tentative de déstabilisation. Hors sujet pour certains, Sidi Saïd n'a pas convaincu. Pour la directrice de l'Organisation internationale du travail (OIT) pour les pays du Maghreb, dont le bureau est à Alger, le problème est plus simple d'approche. Elle dira à ce sujet: «Les demandeurs d'emploi en Algérie ont connaissance de l'aisance de leur pays, mais ils n'en profitent pas pleinement.» La situation est rendue plus complexe encore par le représentant du directeur général de l'emploi qui a déclaré: «La main-d'œuvre qualifiée est une denrée rare en Algérie. Nous avons dû faire appel à des travailleurs étrangers.» Et de poursuivre: «L'ANEM ne parvient à placer que 20 % des demandeurs alors que le taux de chômage a dépassé à l'échelle nationale 10%.» Selon le même intervenant, les nouvelles dispositions en matière d'abattement des charges patronales et de sécurité sociale (CNAS, CACOBAT) n'ont, en réalité, pas boosté le marché de l'emploi. Mais comment vaincre le chômage ? Dans sa communication, Mohamed Nemamcha, recteur de l'université 8 Mai 1945 de Guelma, adopte une approche basée sur une formation à la carte, selon les besoins exprimés des entreprises. Quoi qu'il en soit, chacun a essayé d'apporter une réponse, une solution à ce problème dans une conjoncture délicate. En marge de ce séminaire, Abdelmadjid Sidi Saïd, nous a affirmé: «Le dialogue social n'a pas atteint ses limites. Fin septembre nous organisons la tripartite. A l'ordre du jour: les revendications salariales des travailleurs. La revalorisation du SNMG et bien sûr le pouvoir d'achat.»