Les arbitres ont décidé d'annuler le match pour inadéquation de licence. Les «dirigeants» ne voient pas la différence entre le rugby à 13 et à 15 joueurs. Les merguez, les frites et les sodas, il y en avait en abondance au stade Racine de Clichy, en France, vendredi dernier. Un match de rugby opposant l'équipe nationale d'Algérie à la célèbre équipe du Stade Français allait s'y dérouler, et toutes les conditions étaient réunies pour que la fête soit belle. Le public, alléché par la présence du Stade français, pour les uns, et par l'équipe nationale, pour les autres, des élus locaux français, des journalistes de la presse française et nationale étaient présents, et, bien sûr, quelques VIP des deux côtés de la Méditerranée, tel le rugbyman Thomas Lombard, ou l'ancien keeper des Verts, Lounes Gaouaoui. «L'équipe nationale de rugby» et les guillemets ne sont pas fortuits, était composée de joueurs de division 3 française venus des six coins de l'Hexagone, entraînés par «le sélectionneur national», monsieur Djemaï Tebani. Le chef de cette petite délégation étant le «président de la Fédération algérienne de rugby», M. Benhassen. Si nous avons mis des guillemets, c'est qu'officiellement la Fédération algérienne de rugby n'a aucune existence légale, puisque, malgré son autoproclamation en juin dernier, dérogation de la Fédération internationale de rugby à l'appui, elle n'a toujours pas reçu l'agrément du ministère de l'Intérieur. Tout était bien huilé et bien ficelé, les deux équipes sont rentrées sur le terrain quand, patatras, les minutes passaient et le match ne démarrait pas. Alors que les joueurs des deux équipes faisaient des mouvements d'assouplissement pour s'échauffer et que M. Benhassen s'agitait dans tous les sens, nous apprenions que les arbitres refusaient d'arbitrer ce match, car c'est un match de rugby à XV et dans le groupe algérien il y avait 4 joueurs qui avaient une licence de rugby à XIII, qui est une autre discipline à part entière. Derrière cette erreur arithmétique se cache un problème d'assurance, les arbitres ont donc décidé d'annuler le match. Sur insistance des Algériens, l'arbitre central a consenti à faire un dernier geste, il a appelé la Fédération française de rugby pour avoir le cœur net, et là, c'est un autre imbroglio, plus politique que juridique qui va apparaître. La Fédération française dit qu'elle est la seule habilitée à recevoir une sélection nationale et à chapeauter son match en territoire français. Elle ajoute qu'il ne peut pas y avoir d'EN algérienne de rugby puisqu'il n'y a pas de fédération nationale de ce pays affiliée à l'IRB, et que toute personne dépendant d'elle, si ce match était amené à se dérouler, en aurait à répondre, car on ne peut pas organiser un match international comme un tournoi de quartier. Cette piqûre de rappel de la FFR a sonné le glas de ce match, le nombreux public présent et les deux équipes sont rentrés chez eux laissant des tonnes de merguez qui n'avaient pas eu le temps d'être vendues. Tout cela parce que les «dirigeants» du rugby algérien ne font pas la différence entre le rugby à 13 et à 15.
