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«Un séisme dans l'analyse politique et culturelle dominante des sociétés de la région»
Mohammed Hachemaoui.Docteur en sciences-po, Paris, professeur invité à l'université Paris VIII.
Publié dans El Watan le 23 - 09 - 2011

El Watan et l'Institut Maghreb-Europe de l'université Paris VIII organisent, à la salle Cosmos de Riadh El Feth à Alger, à partir d'aujourd'hui jusqu'à dimanche, le colloque «Printemps arabe, entre révolution et contre-révolution». Le chercheur Mohammed Hachemaoui, un des initiateurs de cet événement scientifique, décortique pour El Watan Week-end les objectifs scientifiques de ce colloque.
-Comment renouveler les paradigmes pour une meilleure compréhension de ce qui s'est passé et se passe dans la région ?
Les soulèvements populaires arabes n'ont pas seulement causé la chute des autocrates comme Ben Ali et Moubarak ; ces soulèvements ont aussi provoqué un séisme dans l'analyse politique et culturelle dominante des sociétés de la région. En effet, le «printemps des peuples» bat en brèche les paradigmes consacrés dans l'étude des sociétés de la région, tels «l'exceptionnalisme arabe», le «clash des civilisations» et celui du «cercle vertueux de l'économie de marché et de la démocratie». Les «révolutions» actuelles prennent à contrepied ces paradigmes dominants et dévoilent leurs points aveugles respectifs.
L'action protestataire, politique, pacifique et civique, des sociétés du Maghreb et du Machrek révèle les apories de ces lectures, celles-ci décrivant qui une «rue arabe» – pour reprendre ce vocable dégradant –, dévorée par la «rage de l'islam», qui des «sociétés bloquées» sous un «autoritarisme dit arabe», qui des «communautés» ayant pour horizon indépassable l'éternelle dialectique du «djihad» et de la «fitna»... Les peuples révoltés, en revendiquant pacifiquement la liberté, la démocratie, la justice sociale, la lutte contre la corruption, montrent de façon éclatante qu'ils ne sont ni culturellement réfractaires à la démocratie, ni politiquement immatures, ni socialement amorphes.
Les mobilisations protestataires font apparaître l'impasse analytique du paradigme qui prétend que la rente «achète» la paix intérieure et la dissidence. Le Bahreïn, l'Egypte, le Yémen et la Syrie sont de ce point de vue des contre-exemples insolents. Par ailleurs, les recettes néolibérales appliquées du Maroc à l'Egypte en passant par la Tunisie n'ont non seulement pas apporté la démocratie promise mais creusé les inégalités sociales et aggravé la corruption politique. Last but not least, ces révoltes populaires ont permis de tirer un enseignement capital : la technologie de la répression ne suffit pas à assurer la durabilité de l'autoritarisme.
-Est-ce que les études multidisciplinaires avaient prévu ces explosions politiques ?
Plusieurs travaux ont souligné – à contrepied des «expertises» sur le «djihadisme», «l'apocalypse» – la crise de la représentation politique, l'étendue de la corruption politique, l'étroitesse des bases sociales des régimes, l'avènement du post-islamisme, la montée de nouveaux registres de la contestation, la mise en œuvre de nouveaux idiomes de mobilisation. Marginalisées jusque-là, les études axées sur la sociologie des mobilisations, les bases sociales de la politique, les arrangements institutionnels entre dispositifs autoritaires et corruption politique, le post-islamisme, méritent d'être approfondies à la lumière des révoltes populaires arabes.
-A quel bouleversement historique peut-on comparer ces révolutions ?
Les avis sont partagés sur la question. Certains, partant du constat que ces révoltes sont sans leadership et sans idéologie, parlent de «révolutions post-modernes», quand d'autres, focalisés sur les rôles des médias et des réseaux sociaux, défendent l'hypothèse d'une «révolution 2.0». D'autres, attentifs à la dimension populaire et sous-prolétaire de ces mouvements, comparent ces soulèvements avec les révolutions européennes du XIXe siècle. D'autres, partant du constat que les révoltes actuelles ne sont pas phrasées dans un discours religieux, parlent comme Asef Bayet et Olivier Roy de «révolutions post-islamistes». Les disciples de Talal Asad, partant de ce même constat, se voient confortés dans leur entreprise de déconstruction du couple binaire «islamisme vs sécularisme». Il faut porter l'attention sur l'évènement, c'est-à-dire sur le brusque surgissement de possibilités nouvelles, l'invention d'un ordre nouveau. Une chose est sûre : on ne peut plus ni enseigner ni analyser le «monde arabe» comme avant.

Mohammed Hachemaoui publiera bientôt son ouvrage La corruption politique en Algérie : structures, acteurs et dynamiques d'un système de gouvernement.
Programme complet du colloque en page 12 et sur www.elwatan.com


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