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René Gallissot, historien : «C'est la fin des Etats post-coloniaux»
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Publié dans El Watan le 24 - 09 - 2011

René Gallissot, professeur à l'université Paris VIII, met en garde contre la puissance de feu des Etats militaro-policiers.
Spontanée et à haut débit, la conférence de l'historien René Gallissot, professeur émérite à l'université Paris VIII – l'un des rares, selon Harbi, à n'avoir pas abandonné, après 1989, «le terrain de l'analyse sociale» – décortique le «nouveau mouvement social» qui répond, à ses dires, «de la majorité de la société, une société jeune» et le pourquoi de son «épaisseur». Intitulée «Moment de rupture : signification sociale et succession politique et succession de générations intellectuelles», la communication de l'historien français traite par ailleurs de «la fin» des Etats post-coloniaux et néocoloniaux au Proche-Orient (les sultanats). «C'est même la fin du sionisme isolationniste, car l'Etat d'Israël n'a pas d'avenir dans sa forme actuelle, sinon une forme suicidaire.»
«Ces caricatures d'Etats, explique-t-il, arrivent à leur fin. Nous entrons dans la phase de la fin des Etats établis dans la phase de la décolonisation et de la recolonisation néocoloniale. Leur chute devient possible, car ces Etats se sont usés, parce qu'ils ont poussé à l'extrême la concussion et l'accaparement des richesses, à l'image de Ben Ali.» Le professeur à Paris VIII met en garde toutefois contre la puissance de feu de ces Etats militaro-policiers. «En plus de la rente pétrolière, ces Etats possèdent une puissance militaire. Et on a tort de penser que les Etats militaires policiers sont fragiles, ils ont pour eux la puissance, la force de la violence, cela explique leur durée. Et ils durent par tous les moyens.»
L'époque est bel et bien celle de «la succession» avec «l'irruption» d'un mouvement social qu'il est difficile, selon lui, de qualifier, travaillé par les internautes et les réseaux sociaux. S'il y a une analyse à faire, c'est celle se rapportant à la génération majoritaire de la société, la «génération du hors travail», dit M. Gallissot. «Ou qui est dans un travail dissimulé, dans des formes de business, de l'accaparement de l'Etat, les diplômés chômeurs, ceux qui sont instruits et n'ont pas de travail, les lycéens qui sont dans le temps de suspens avant le travail… ce sont eux qui manifestent.» Cette génération, poursuit l'historien, est «déconnectée» des syndicats et des partis réputés être des organisations «rentières».
L'historien passera en revue les différents «âges idéologiques» des sociétés du Maghreb post-indépendance, à commencer par la génération de l'indépendance. L'âge du nationalisme indépendantiste, «développementiste», axé sur un développement «autocentré», mais qui «n'a plus cours aujourd'hui». «C'est aujourd'hui impensable, souligne-t-il. Les dépendances mondiales l'interdisent, ce qui est possible, c'est de coordonner les mouvements et d'essayer de rompre cette pesanteur, cette absence d'issue dans le développement. Ce discours anime encore les exilés, les élites réprimées durant le deuxième âge idéologique, à savoir l'âge de l'idéologie islamiste qui est aussi une forme de nationalisme sous des apparats transnationaux».
Cet âge, l'âge islamiste, n'est pas tout à fait fini puisque, remarque le conférencier, «on l'a vu sur la place Tahrir, tout le monde s'accroupit pour la prière du soir». La question est de savoir aujourd'hui quel est le projet idéologique de cette génération qui fait irruption ? Conclusions de M. Galissot : «L'exception algérienne tient à la force du régime qui a fait le vide, éliminé la solution politique, intéressé le plus de monde à l'Etat et supprimé toute alternative. Et quand il n'y a pas d'alternative, c'est l'immobilisme perpétué avec une vie associative nulle. La seule intelligentsia est celle de l'envers de la génération islamiste, c'est celle, minoritaire, qui se battait pour les droits de l'homme, les droits des femmes, les détenus etc. C'est cette génération qui a été en peloton de contestation au Maghreb en début d'année.»
René Galissot constate le retour au bercail de la génération d'intellectuels développementalistes, avec eux ceux qui se sont tus pendant l'âge islamiste ou ont disparu pendant. «Les vieux intellectuels du nationalisme developpementaliste croient encore que les masses laborieuses peuvent faire l'histoire. Ils en appellent aux peuples, aux travailleurs et pensent renouveler le développement dans un seul Etat, l'enfermement dans un seul Etat.» Et de mettre en garde que le retour du nationalisme peut vouloir dire le retour de l'arabisme sous de nouvelles formes.
«Peut-être que cette génération jeune est transnationale de par ses moyens d'expression et d'information. Peut-être qu'il faut poser la question de l'enferment, de l'autarcie nationale... C'est peut-être la grande question d'aujourd'hui», conclut l'historien.


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