La FNSA, qui sera soutenue par des représentants de 25 unions de wilaya des sourds d'Algérie, compte interpeller vivement les pouvoirs publics. La Fédération nationale des sourds-muets d'Algérie (FNSA) organisera un rassemblement de protestation «pacifique» le 25 septembre devant le ministère de la Solidarité nationale à Alger, selon Mohamed Abdoun, premier vice-président de la fédération. Une manière symbolique de «célébrer» la Journée mondiale des sourds-muets, le 24 septembre de chaque année. La FNSA, qui sera soutenue par des représentants de 25 unions de wilaya des sourds d'Algérie, compte interpeller vivement le ministre quant à «la prise en charge réelle et effective» des revendications de cette frange de la société laissée sur le carreau. L'une des principales doléances des sourds d'Algérie, l'insertion professionnelle, reste un vœu pieu. «Le président Bouteflika a voté en 2005 une loi consacrant 1% des postes d'emploi aux handicapés. On constate aujourd'hui que ce texte n'a pas été appliqué ne serait-ce que dans les établissements étatiques», déplore M. Abdoun dans une déclaration à El Watan. Autre revendication : la politique d'intégration. «Le modèle actuel d'intégration est un échec. Le sourds et les malentendants rencontrent de nombreuse difficultés dans leur vie quotidienne», ajoute notre interlocuteur, citant l'exemple de l'accès au logement. Dans le même ordre d'idées, le vice-président de la FNSA appelle les autorités à la création d'un centre national de formation en langue des signes ainsi qu'à l'officialisation de cette langue. «La langue des signes est reconnue dans beaucoup pays du monde, ce qui n'est pas le cas en Algérie», regrette-t-il.Le nombre de sourds-muets en Algérie est estimé à plus de 400 000 personnes réparties sur tout le territoire national, selon les chiffres officiels. Evoquant par ailleurs la situation interne à la FNSA, M. Abdoun reproche au président de cette association de n'avoir «rien fait» pour les sourds et de fouler au pied les statuts de la fédération. «Le président n'a pas appliqué les statuts pour le renouvellement du bureau. Il n'y a pas eu d'assemblée générale depuis 2002. Son mandat de 4 ans a expiré. C'est pourquoi les deux tiers des membres du bureau fédéral, avec le soutien de la majorité des unions de wilaya, lui ont retiré leur confiance», affirme M. Abdoun. Le président de la FNSA a «bâclé» une assemblée générale, selon ses propos, après avoir reçu une injonction du ministère de l'Intérieur le sommant de se mettre en conformité avec les statuts de la fédération. Contestant cette procédure, la majorité des membres du bureau de la FNSA ont déposé, en février 2011, une plainte contre lui, conclut M. Abdoun.