Une noble initiative initiée par l'APW qui demeure par la même occasion un signe d'encouragement et d'émulation dans le domaine littéraire et artistique. Cette manifestation culturelle, par laquelle une vingtaine de personnes ont été gratifiées, a reçu un accueil enthousiaste du public. Parmi les différentes personnes nominées, Abdelkader Djennah, homme de théâtre, au goût artistique raffiné, a été primé pour ses mérites. Animé d'une passion dévorante et d'une sève intarissable, celui-ci n'a pas baissé pavillon depuis 1974. Après les pires moments de la décennie rouge et ses forces obscures destructives, Djennah et sa troupe ont cependant repris les planches où cet artiste pétillant d'esprit semble avoir retrouvé sa jeunesse et une pleine participation à tous les aspects de la vie citoyenne. Il nous avouera sans préciosité que « le théâtre est le seul élément, la seule chose qui met de la couleur à mon existence ». Pendant des années, Djennah et sa troupe avaient des relations suivies et cordiales avec les grandes figures du théâtre, notamment feu Abdelkader Alloula, Bouziane Benachour, M'hamed Djelid et bien d'autres artistes de renom. Devenu une personne ressource, il assume à présent la responsabilité esthétique et organisatrice du montage des pièces et du spectacle. Ce qui l'a conduit à des formes les plus traditionnelles, renforcé assez souvent par un ensemble d'anciens comédiens liés jadis à un théâtre ambulant. Son association Tram act (théâtre de la renaissance et de l'art moderne et son Atelier des Compagnons du Théâtre) qui avait pris naissance en 1974, à l'ombre des eucalyptus juste à l'orée du ksar de Sidi Boutkhil, recèle présentement un fonds de répertoire qui rassemble une dizaine de pièces qui s'enrichit de temps à autre. Il est à souligner que cette troupe théâtrale a effectué plusieurs représentations à travers le pays, notamment à Alger, Tiaret, Saïda et primée au 13e Festival de Mostaganem pour la pièce Khelifa khelifa. Aussi par l'atelier Les compagnons du théâtre, son association se consacre aussi, sans aucune aide matérielle ni financière, à la création de pièces d'art dramatique destinées à être jouées par les enfants. Ce qui, nous dira Djennah, nécessite pour la mener à bien des efforts et des moyens matériels considérables. C'est une éducation, ajoute-t-il, qui vise non seulement l'intégration de l'enfant à l'art mais également son enseignement, qui est un élément primordial pour sa culture.