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L'ANEM, ça me connaît. Depuis 2006, j'y vais tous les jours
Kamel. H*. Chômeur, 26 ans
Publié dans El Watan le 07 - 10 - 2011

Je me lève tous les jours à 6h. Un peu de sport et ma journée commence !
Je suis entré dans la vie active à ma sortie de l'école en 2001 ; j'étais en 9e AF. Mes frères et sœurs étaient plus doués pour les études, j'ai donc décidé d'être là pour eux. Divorcée, ma mère roulait le couscous. Je me postais aux quatre chemins de Beni Thour pour avoir un job en manutention ou maçonnerie. Manœuvre en génie civil, maçon, marchand, chauffeur, j'ai pillé des palmeraies, volé des moutons, vendu du kif – je servais de médiateur entre les consommateurs et de grands dealers pour gagner 1000 DA. Le kif t'introduit dans un autre monde, fait taire ta faim et efface ta misère. Un monde d'illusions. Dès que tu arrêtes, tu retombes dans l'horreur.
Mais j'ai pu m'en sortir et j'attends toujours mon tour à l'ANEM. L'automne me permet de travailler dans un atelier de tri de dattes pour 400 DA jour. Je m'en contente et refuse de sombrer dans la toxicomanie pour alléger le fardeau de ma mère. Un jour, j'ai décrété que je ne voulais plus voir de sac de semoule à la maison. Elle a arrêté. L'ANEM, ça me connaît. Depuis 2006, j'y vais tous les jours pour regarder les offres et m'inscrire comme agent de sécurité ou manœuvre. Je maîtrise la mécanique et l'électricité, mais je n'ai pas de diplôme à faire valoir. Avec mon niveau et mon âge, les seuls métiers auxquels je peux prétendre. Enfin, la majorité de ceux qui pointent à l'ANEM sont dans mon cas.
Une galère qui dure depuis des années sauf que moi, j'arrive à décrocher de petits boulots. Mais certains refusent ce train de vie et veulent un véritable poste. On est avertis à l'avance de l'arrivée de nouvelles offres grâce aux SMS et le tout-Ouargla se rue vers les bureaux communaux, même quand les postes sont réservés à une certaine catégorie de demandeurs. Il y a ceux qui connaissent quelqu'un à l'ANEM, ceux qui ont un proche influent et ceux qui menacent ou soudoient les agents de l'ANEM. Ils cèdent devant l'intimidation ou l'argent. On le sait tous et des passe-droits sont accordés, sauf pour nous. Moi, personne ne me recommande et je suis une grande gueule. Je n'ai personne là-bas hormis un voisin policier que je respecte et qui m'observe toujours de loin quand je suis devant cette maudite porte blindée qui m'a blessé le poignet à force d'y frapper.
Des connaissances, des voisins, j'en connais des tas qui sont recrutés, soit au café du coin où ils reçoivent leurs bulletins, soit carrément chez eux. Ceux-là, on les supplie de venir travailler, on les appelle au téléphone ou par simple SMS pour les informer qu'une embauche les attend à Hassi Messaoud. Dans ma catégorie, le lot quotidien est constitué d'attente, d'attitude arrogante et de portes closes. Comment voulez-vous qu'on respecte ces lieux délabrés ? Voyez ces escaliers érodés, ces murs en ruine et ces barreaux repoussants. Notre salle d'attente se réduit à un palier d'escalier et nos interlocuteurs sont pourris, corrompus, travaillant à leur guise et selon leurs intérêts. On ne sait même pas quelles sont leurs qualifications. La police m'a arrêté deux fois parce que j'ai osé entrer à l'ANEM avec les agents. Je n'ai rien abîmé sinon je serais en taule, comme certains qui n'ont rien fait et que des policiers accusent à tort d'avoir cassé du mobilier.
A la police, j'ai dit que je ne voulais plus m'inscrire aux offres par les barreaux d'une petite fenêtre. Une offre a été déposée par la société de gardiennage 2SP et ils ont refusé de nous recevoir pour postuler aux quatorze postes d'agent de sécurité. Des bulletins ont été distribués, les privilégiés sont déjà à Hassi Messaoud et seront recrutés. Je n'ai pas de bulletin, ils ont perdu ma carte de main-d'œuvre. Vous savez ce que j'ai fait ? J'ai remis mon permis à un agent et j'ai dit : «Je veux soit un bulletin, soit ma carte.» Il la cherche depuis.
*Le prénom a été changé. En raison du caractère illicite de ses activités, notre témoin a préféré garder l'anonymat.


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