Les régions du sud et de l'extrême sud du pays sombrent toujours dans l'isolement. Les dessertes d'Air Algérie, qui a le monopole sur le transport aérien domestique, deviennent de plus en plus rares, en plus du prix du billet qui est loin d'être à la portée des petites gens. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a tenté, jeudi à l'APN, de répondre aux questions des députés. Ainsi, le premier responsable du secteur des transports a exclu toute éventuelle suspension de vols d'Air Algérie vers le Grand Sud, sans toutefois parler du renforcement de certaines lignes. « Tous les vols vers Béchar, Tamanrasset, Illizi ou autres seront maintenus par Air Algérie en dépit de taux de remplissage assez faibles. Le déficit sera supporté par l'Etat qui continuera à subventionner les tarifs des billets d'avion vers cette vaste partie du pays », a-t-il attesté. Selon lui, le taux d'occupation moyen des avions à destination du Sud est de 33,44 %. Il s'agit donc d'une destination qui n'est pas rentable pour Air Algérie, mais elle sera maintenue, car il s'agit du seul moyen de transport viable pour cette région. S'agissant du prix des billets vers le Sud et son extrême, M. Maghlaoui préfère défendre la compagnie : « Les tarifs pratiqués par Air Algérie ne couvrent que 56 % des coûts réels d'exploitation. » Il a évoqué cependant la possibilité de revoir les tarifs des billets vers l'Extrême Sud. Il a parlé ainsi d'un dossier spécial « tarifs Sud » qui sera bientôt examiné au niveau du ministère des Transports. Cela « dans le but de trouver des solutions adéquates aux besoins des habitants du Sud », a précisé le ministre. En revanche, certaines lignes de l'intérieur du pays ont disparu, comme par exemple Laghouat, Mécheria et Tiaret. La raison ? « Ce sont des lignes qui ne sont pas rentables pour la compagnie. A titre illustratif, en 2004, la ligne aérienne Alger-Laghouat a enregistré un taux de remplissage moyen de 18 %, soit un déficit de 6,5 millions de dinars. Plus significatif encore, les vols vers Mécheria étaient assurés avec trois passagers en moyenne, engendrant un déficit de 2,7 millions de dinars. Air Algérie ne pouvait plus supporter ces déficits », a expliqué M. Maghlaoui.