Du lundi 5 au samedi 10 décembre, France Culture rend hommage à Frantz Fanon, disparu il y a cinquante ans. France Culture revient sur la vie, l'œuvre et les engagements de l'auteur de Peau noire, masques blancs (1952), L'An V de la Révolution algérienne (1959) et Les damnés de la terre (1961), «l'un des fondateurs de la pensée tiers-mondiste qui laisse une œuvre d'une étonnante actualité». Toute la semaine à 9h, une Histoire des mouvements noirs en France dans La fabrique de l'histoire d'Emmanuel Laurentin, avec notamment un documentaire de Séverine Liatard, Racisme et Culture. En 1956, Frantz Fanon participe au premier congrès des écrivains et artistes noirs organisé par la revue dirigée par Alioune Diop, Présence africaine. Près de 600 personnes se pressent pour assister à ce congrès qui se tient à la Sorbonne. Frantz Fanon appartient à la délégation martiniquaise, mais sa position est inconfortable. Alors qu'il est engagé auprès du FLN en Algérie, il n'a pas encore pris position publiquement sur le conflit algérien. De fait, le congrès lui-même garde le silence sur l'Algérie. Cependant, ses positions développées dans son intervention, «Racisme et culture» s'inspirent également de son expérience vécue de la société coloniale-raciste algérienne. Le documentaire sera suivi d'une discussion et d'une analyse de ce discours avec Matthieu Renault, auteur de Frantz Fanon, de l'anticolonialisme à la critique postcoloniale (Amsterdam) et Rafik Chekkat, auteur de Race rebelle (Syllepse). Dans le feuilleton Pages arrachées à Frantz Fanon, des extraits choisis par Daniel Maximin tous les soirs à 20h30. Cinquante ans après sa mort, la pensée de Frantz Fanon est toujours vivante. Et si le monde n'est plus à l'heure des illusions de l'ère des indépendances, les structures de la domination et de l'aliénation restent fondamentalement inchangées. Vendredi 9 décembre à 10h, Philippe Petit lui consacre un numéro des Nouveaux chemins de la connaissance. Avec Magali Bessone, maître de conférences en philosophie morale et politique, auteure de l'introduction des Oeuvres de Frantz Fanon (La Découverte), Françoise Vergès, présidente du Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, auteure de L'homme prédateur : ce que nous enseigne l'esclavage sur notre temps (Albin Michel) et Matthieu Renault (op cit). Une vie une œuvre revient samedi 10 décembre à 14h sur Frantz Fanon, L'homme qui interroge par Françoise Estèbe, avec Gérard Chaliand, spécialiste des problèmes politiques et stratégiques du monde contemporain, Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, auteure de Frantz Fanon (Seuil), Romuald Fonkoua, rédacteur en chef de Présence africaine, Benjamin Stora, historien, Michel Wieviorka, sociologue. Un autre hommage sera rendu à Frantz Fanon à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition et de l'année des «Outre-Mer», par l'organisation «Plate-forme, migrants et citoyenneté européenne (PMC)» et le collectif «Mon Avenir», demain soir au siège de la délégation Wallonie-Bruxelles à Paris. La manifestation se déroulera en présence de Mmes Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco (pressentie), Anissa Boumediene (veuve du président Boumediene), Yvette Galot (marraine de l'action et vice-présidente du Conseil régional de Martinique), Bariza Khiari (vice-présidente du Sénat), Janine Maurice Bellay (conseillère régionale Ile-de-France), Gilles Catoire, (secrétaire général de l'Association des maires d'Ile-de-France), Georges Lafare (président du Cercle de Frantz Fanon), Doudou Diène (ancien rapporteur de la lutte contre les discriminations aux Nations unies) et Raymond Césaire, président de l'AROM (Amitié, Réalité, Outre-Mer) Seront également présents, Nassif Hitti, ambassadeur de la Ligue des Etats arabes en France, Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France, Gabriella Brattaini-Dragoni, directrice générale du Conseil de l'Europe, Patrick Braouzec, président de la Communauté d'agglomération Plaine Commune, Claude Bartolone, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, Mme Pascale Boistard, adjointe au maire de Paris.
