Naples est revenu sur le devant de la scène européenne en se qualifiant pour les 8ee de finale de la Ligue des champions, 21 ans après sa dernière apparition à ce niveau, grâce à une équipe joueuse organisée par Walter Mazzarri et transcendée par son buteur Edinson Cavani. On n'avait pas vu ça depuis Maradona. En 1990, le Napoli de Diego avait été éliminé à Moscou par le Spartak, aux tirs au but après deux 0-0, dans l'ancien format de la Coupe des champions, où il ne s'agissait que du deuxième tour. Depuis plus rien, ou presque, en Europe, et le déclin jusqu'en troisième division en Italie. C'est à cette profondeur qu'en 2004, le président Aurelio De Laurentiis est allé pêcher le Napoli, qui jouait parfois devant 50 000 spectateurs en série C. Ce producteur de cinéma au look de cliché de mafioso, cheveux gominés, lunettes de soleil et cigares, a redressé le club, l'a assaini financièrement, une gageure, pour le ramener en série A en quatre saisons. Grand bateleur, capable de parler des demi-heures entières de son Napoli avec tous les médias, De Laurentiis opère un recrutement décisif en 2009 : il va chercher l'entraîneur Walter Mazzarri à la Sampdoria Gênes. Le Toscan n'a pas seulement, lui aussi, un look de personnage de cinéma populaire italien (il ressemble au chanteur de variétés Al Bano Carrisi), c'est un excellent technicien qui tire le meilleur de son groupe et ramène Naples en Europa League dès sa première saison. Il enchaîne par une magnifique troisième place, qualificative pour la Ligue des champions et accomplit un nouveau petit miracle cette saison en éliminant notamment l'ogre Manchester City. Le président a bien géré sa barque, l'entraîneur est malin, mais sans ses joueurs, le Napoli ne serait pas revenu dans l'élite européenne. Le premier d'entre eux est l'Uruguayen Edinson Cavani, buteur des grandes occasions et idole des tifosi, au point que sa popularité approche quelquefois celle de Maradona, le mythe du club (le n°10 n'est plus porté à Naples). Son début de saison a connu des ratés, mais il s'est réveillé au meilleur moment, avec 5 buts lors des quatre derniers matches (il n'a pas marqué contre Villarreal). Cavani est la pointe de ce que toute l'Italie du football appelle le «tridente», avec deux milieux excentrés, le Slovaque-Iroquois Marek Hamsik, et le tatoué argentin Ezequiel Lavezzi.
