A part le talent, tout manque : pas de statut pour l'artiste, pas de couverture sociale, pas de marché de l'art… Du 17 au 19 décembre, la maison de la culture Redha Houhou abrite la 3è édition du Salon national des arts plastiques de Biskra. Une cinquantaine de tableaux, embrassant plusieurs genres picturaux et modes de conception, traitant d'une multitude de thèmes, travaillés avec différents matériaux, et réalisés par 25 artistes peintres, venus de tout le pays, sont exposés au regard du public. Outre cette exposition, des conférences sur «L'histoire de l'art», «L'art et l'esthétique», «L'impact de l'art sur la socialisation des individus et sur la situation socioéconomique des artistes algériens», ponctueront ces 3 jours, a indiqué M. Zemmouri, directeur de la maison de la culture et organisateur de cet événement. Des randonnées touristiques qui permettront aux participants de visiter les gorges d'El Kantara, le village troglodyte de Gemina et les palmeraies de Tolga sont aussi au programme de cette rencontre dont le coup d'envoi a été conjointement donné, hier, par le secrétaire général de la wilaya, le directeur de la culture et le président de l'Union nationale des arts culturels (UNAC). «Biskra est une pépinière d'artistes talentueux. Ce genre de rencontres les encourage à persévérer dans leurs recherches et créations artistiques et leur donne l'occasion de soumettre leurs œuvres au regard du public mais aussi de leurs pairs dont l'œil est plus aiguisé. Exposer son travail, est pour l'artiste une sorte de consécration», a déclaré le président de l'UNAC, Abdelhamid Aroussi. Allant plus loin, notre interlocuteur pense que art, respect de la dignité et de la vision de l'artiste et apogée des civilisations, ne font qu'un. Et d'ajouter: «Toutes les sociétés modernes, où l'artiste est considéré à l'aune de son talent, sont développées. Les artistes algériens ont besoin de multiplier de telles activités, d'une couverture sociale et d'un statut à la mesure de leurs attentes, et aussi d'être aidés et soutenus par des mécènes pour pouvoir continuer à créer. Ce n'est pas à l'artiste de vendre ses œuvres et de mettre en place un marché de l'art.» Profitant des vacances scolaires, des dizaines de jeunes, parfois accompagnés de leurs parents, ont visité cette exposition dès son premier jour. Ce qui est en soi, déjà, une réussite. Le but étant, selon les initiateurs, de faire venir le plus grand nombre de visiteurs possible.