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Comment sauvegarder l'outil de production
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Publié dans El Watan le 09 - 01 - 2012

La restructuration -privatisation et redressement - des entreprises publiques est retardée par deux préoccupations légitimes : l'emploi et la sauvegarde de l'outil de production. Il y a comme un consensus national pour stipuler que les entreprises publiques performantes peuvent garder leur statut. Même si les libéraux purs et durs pensent que ces mêmes entreprises seraient encore plus performantes et créeraient plus de richesses et d'emplois avec un management privé, tant qu'elles ne vivent pas aux dépens du Trésor leur maintien en tant que tel peut se justifier.
Mais celles qui vivent des crédits bancaires qu'elles ne remboursent jamais et des assainissements sans fin doivent être viabilisées, privatisées ou tout simplement mises en faillite. Mais les deux objections de fond concernent l'avenir des travailleurs et de l'outil de production. Que vont-ils devenir ? Le débat sur la privation est laborieux et complexe. Il n'est pas question d'expliciter ses nombreux contours dans ce contexte. Nous avons expliqué dans des chroniques passées que l'on peut sauvegarder tout l'emploi à l'aide d'un fonds de restructuration des entreprises.
Ce dernier permettra aux ressources humaines éjectées de disposer de ressources pour créer leur propre entreprise, se former et se placer dans de nouvelles entités ou bénéficier d'un appui social jusqu'à se procurer un autre emploi durable. Aucun cadre ou travailleur ne doit être laissé sans ressources. A long terme, ce fonds récoltera pour le Trésor plus de ressources qu'il n'en coûte, en plus d'avoir facilité la restructuration. Cette cagnotte existe dans de nombreux pays. Mais il reste la deuxième objection que nous n'avons pas traitée. Nous allons perdre l'outil de production et l'output, diraient les adeptes du maintien du statu quo.
Alternatives de Récupération de l'Outil de Production
Il est vital de résoudre ces questions qui demeurent les plaies incurables de notre économie. Les assainissements sans fin et les crédits de complaisance jamais remboursés par une vaste majorité d'entreprises publiques sont vécus comme une fatalité. L'argent des citoyens est dilapidé quotidiennement, alors que les besoins de financement des entreprises efficaces (publiques et privées) sont énormes et que la situation sociale est pénible pour beaucoup d'entre nous. Quelle malédiction nous condamne à financer sans fin des entreprises boiteuses, alors que les plus performantes (publiques et privées) manquent d'appui et que des citoyens souffrent de conditions sociales difficiles ?
C'est pour mettre fin à cette dérive que les entreprises budgétivores doivent être passées à la loupe. De nos jours, avec les outils de management dont nous disposons, il est relativement facile de dire si une entreprise peut être viabilisée et à quelles conditions ou si une faillite est inévitable. Les diagnostics et les simulations à entreprendre sont à la portée de nombreux consultants ou bureaux d'études algériens. Dès lors que l'on opte pour un redressement, nous devons disposer de mécanismes et de structures expertes et autonomes pour appliquer sur terrain, en toute transparence, toutes les mesures d'accompagnement retenues. Parmi les plus importantes figure la thérapie préconisée pour les ressources humaines : aucune personne ne doit être libérée sans lui garantir des ressources jusqu'à la création de son entreprise ou l'obtention d'un emploi durable ailleurs. Nous avons un ensemble de pratiques qui aident énormément en ce sens (essaimage, formation/reconversion, appui d'incubateurs, etc.).
La seconde objection concerne l'outil de production. Que doit-on faire avec les équipements ? Dans ce domaine également, le diagnostic (surtout technologique) permettra de décider et d'agir. Si l'option du redressement est retenue, alors des investissements de réhabilitation, un meilleur plan de maintenance, une réorganisation de la production et une qualification des ressources humaines seront entrepris. Si les mesures d'accompagnement sont respectées -l'administration et la politique ne viennent pas polluer les travaux d'expertsb- alors, l'entreprise pourrait être sauvée. Mais les conditions d'un tel sauvetage sont plutôt minces avec l'organisation et le mode de fonctionnement actuel du secteur public.
Sauver l'outil, en pratique
Dès lors que l'entreprise ne peut pas être redressée, sa mise en faillite devient inévitable. Ses équipements seraient vendus à crédit à ses cadres et travailleurs afin de monter de nombreuses entreprises sur les ruines de l'entité mère. Pour améliorer les chances de succès des nouvelles entreprises, il est nécessaire, dans les premières phases, de les faire accompagner par des professionnels afin de former et conseiller les nouveaux managers. On peut penser que la probabilité de réussite de ce genre d'opération est souvent faible. Mais ce n'est pas grave. On débloque le processus. On peut toujours, si échec il y a, récupérer l'outil et le réaffecter.
La solution de la dernière chance serait de vendre ces équipements aux enchères et permettre leurs emplois par les nouveaux acquéreurs. Ainsi, pour une entreprise de bâtiment, plusieurs groupes de travailleurs peuvent acquérir des lots de gros engins pour constituer de nombreuses entreprises de réalisation, d'autres disposer des moyens de transport et créer des entreprises dans ce domaine, les matériels informatiques peuvent donner naissance à des entreprises spécialisées en TIC, etc. Ainsi, des cendres de l'entreprise mère naîtront des dizaines d'entreprises qui, dans quelques années, produiront et emploieront quatre à cinq fois plus. L'outil de production n'est jamais perdu. Il est automatiquement recyclé, sauf s'il est d'une obsolescence prononcée.
Les citoyens ont raison de se préoccuper de l'avenir de l'outil de production en cas de restructuration profonde. Il est du devoir des pouvoirs publics d'expliquer leur manière de faire et les tranquilliser sur le devenir de moyens matériels des entreprises. Ils ont été payés par leurs taxes. Ils leur appartiennent. Mais lorsqu'on fait des restructurations où aucun travailleur ne perdra son emploi et/où l'outil de production va mieux fonctionner, personne n'y perdra. C'est une situation de gagnant-gagnant. Alors, on peut commencer à adhérer au processus. Mais la communication débutera avec les partenaires sociaux d'abord. Le patronat et les syndicats seront appelés à plancher et à participer à améliorer le dispositif. L'état démarre le processus avec une ébauche et le finalise au fur et à mesure. Rien n'est plus dangereux que d'élaborer des schémas dans des bureaux sans les soumettre aux analyses et aux critiques des parties prenantes.
Mais il y a mieux et plus encore. Pour éviter des erreurs à grande échelle, qui sont parfois trop coûteuses, il vaut mieux tester le mécanisme sur un échantillon limité. Il serait donc utile de prendre une dizaine d'entreprises dans un secteur donné et leur appliquer la thérapie. Les résultats et les réactions permettront d'ajuster le dispositif, l'améliorer ou parfois même l'abandonner si les conséquences imprévues sont catastrophiques. Nous avons là les lignes directrices qui permettraient de mieux approfondir les mutations qui restent à réaliser. Il est clair que nous ne pouvons pas donner les détails techniques des opérations à réaliser. La mise en œuvre devient une question de professionnels, dès que les décisions politiques et administratives sont prises. Les managers, l'ensemble du personnel, mieux formés, mieux motivés et dotés d'une vision claire sont à même de mener à bien ces opérations.
L'essentiel dans ce genre de programme est de fixer les grands principes de base que l'on devrait respecter dans la conduite des politiques économiques. Le reste devient l'affaire des experts, des managers, des membres de l'entreprise, des administratifs et des parties prenantes. Les principes de base qui guident ces mesures sont :
1. L'Etat met à la disposition des entreprises publiques et privées performantes des financements, sans discrimination basée sur la nature du capital ;
2. Les entreprises publiques non stratégiques, non performantes et dont les diagnostics concluent à leur non-viabilité, sont soit scindées et cédés aux cadres et travailleurs, soit mises en en vente ;
3. Le fonds de restructuration des entreprises assurera que les ressources humaines bénéficieront de la création d'entreprises, de formation reconversion ou de prise en charge jusqu'à la mise à disposition d'un emploi stable ;
4. L'outil de production sera mis en situation d'utilisation à pleine capacité, sauf s'il est en obsolescence avérée.
Ainsi, avec ces principes, on cessera de jeter de l'argent par les fenêtres. On financera l'emploi, la production nationale, la sauvegarde de l'outil et non des entités déstructurées qui ne seront jamais performantes. On aura un retour sur investissement appréciable. Pour la plupart des cas d'assainissement actuel, on n'aura non seulement zéro retour sur investissement, mais on ne récupèrera même pas la mise.


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