Les luttes intestines qui rongent la maison FLN refont surface à Boumerdès. Hier, une bagarre a éclaté entre les partisans et les opposants du mouhafedh, le sénateur Mokhtar Si Youcef. Les hostilités ont eu lieu au cours d'une réunion tenue au siège de la mouhafadha en prévision des prochaines élections législatives, et qui a été reportée à une date ultérieure à cause des incidents. Un militant, muni d'un gourdin, s'en est pris violemment à un membre de la mouhafadha, M. Zahouf, qui est également P/APC de Oued Aïssa, selon des témoins oculaires. Les incidents sont survenus suite au refus exprimé par Si Youcef quant à la participation du sécuritaire de la kasma des Issers à la réunion. N'ayant pas apprécié la décision, certains militants ont réagi pour soutenir leur «allié» et dénoncer l'abus d'autorité du mouhafedh. Le «conflit» a failli prendre d'autres tournures après l'intervention inopinée d'autres militants qui étaient à l'extérieur du siège de la mouhafadha. Ces derniers nous ont confié qu'ils se sont déplacés de Bordj Menaïel jusqu'à Boumerdès pour soutenir le mouhafedh. Ces hostilités interviennent quatre mois après le saccage du siège de la mouhafadha par des militants réclamant le respect des statuts et du règlement intérieur du parti. L'usage de la force s'est imposé comme la seule et unique solution à laquelle recourent les militants de l'ex-parti unique pour régler leurs comptes et atteindre leurs objectifs. Apostrophés sur les lieux, certains militants, dont un élu à l'APW, accusent le mouhafedh de «vouloir imposer ses fidèles à la tête des kasmas, notamment celles qui sont bloquées depuis des années comme celles des Issers, Tidjelabine, Cap Djinet, Dellys, etc.». De son côté, Si Youcef justifie «ces affrontements» par l'entêtement de ses opposants qui réclament le poste de chargé à l'organique comme condition sine qua none pour le dénouement des conflits qui rongent le parti au niveau local. Mais ces agitations, semble-t-il, ne captent plus l'attention des Boumerdassis, eux qui s'interrogent sur le sort des promesses des députés de la région et le bilan de leur mandat, précisant qu'aucun d'entre eux n'a ouvert une permanence pour répondre à leurs doléances.
