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Elections législatives : représentativité ou abstention
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Le maître mot qui tient en haleine, voire obsède, la classe politique à la veille des prochaines élections législatives est incontestablement l'abstention.
Etymologiquement, s'abstenir c'est refuser, se désintéresser. L'abstention telle qu'exprimée avec crainte et parfois désarroi par les organisateurs du scrutin (l'administration, à sa tête le ministre de l'Intérieur) et les participants (les partis politiques et indépendants) monopolise toutes les attentions, car le vote massif ou le fort taux de participation donnera au scrutin sa crédibilité à l'intérieur du pays et au plan international. C'est en un seul mot la seule alternative pour exprimer un prélude à la réussite des réformes présidentielles dans l'atmosphère politique régionale et un gage de bonne volonté pour le changement souhaité. L'abstention dont tout le monde parle, et voudrait combattre, a des allures de bête indomptable qu'apparemment personne ne peut affronter avec les artifices juridiques et politiques existants. Aussi, en désespoir de cause, tous se mettent à qui mieux mieux appeler le corps électoral à aller aux urnes. Tous rivalisent en formules du genre «Nous demandons aux citoyens d'aller voter», «Le vote est un acte responsable et de citoyenneté», ceci pour les responsables organisateurs du scrutin. Du côté des partis politiques, ce sont des appels à la limite pathétiques pour aller au vote du genre «Nous invitons les citoyens à venir voter massivement pour un véritable changement», «Ces élections sont celles de la dernière chance», «Nous appelons les jeunes à venir voter en masse».Ces exhortations, quels que soient leur contenu et leur forme d'expression ont un dénominateur commun, c'est celui d'exprimer l'impuissance de l'administration et des partis politiques à attirer les citoyens avec des moyens efficaces pour aller voter. Cette impuissance révèle et met à nu le fossé qui existe entre la société civile, d'une part, et les partis censés le représenter, et les pouvoirs publics censés l'administrer, d'autre part. Des dérives multiformes ont depuis l'indépendance poussé le citoyen à s'écarter progressivement jusqu'à la rupture de ce qui le lie à son administration, à son parti, puis à ses partis. Le citoyen ne s'intéresse plus à la chose politique et est complètement déconnecté de son administration qu'il appréhende avec suspicion quand ce n'est pas avec dédain. L'administration «jure» que le scrutin sera équitable et transparent au regard des nouveaux amendements apportés à la loi électorale essentiellement en termes de contrôle du scrutin. Le président de la République lui-même se montre extrêmement rassurant en invoquant lors de l'ouverture de l'année judiciaire la fin des élections à la «Naegelen», caractérisées par le bourrage des urnes et les tricheries à ciel ouvert. Le même président de la République initiateur des réformes en cours a, à l'occasion de la commémoration de la Journée du chahid, appelé les Algériens à voter «pour honorer la mémoire des chouhada». A elles seules, ces deux déclarations traduisent l'extrême détermination du premier magistrat du pays à réussir une consultation populaire équitable et sans équivoque à même de donner un nouvel élan au processus démocratique. Malgré ces déclarations plus que rassurantes, d'autres responsables ne sont pas pour autant rassurés, ils rivalisent dans des déclarations qui ne laissent aucune place à l'assurance. Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur appréhendent tellement l'abstention qu'ils versent dans des incompréhensions sémantiques du genre : «Nous redoutons que l'abstention soit l'invité non désiré d'un scrutin transparent qui doit être mobilisateur».
Ces propos sont empreints de peur et d'incertitude et même de contradiction devant la force du «parti de l'abstention», et ce, malgré leur conviction affichée sur la transparence du scrutin, présumé être dénué de toute fraude suite aux derniers amendements introduits dans la loi électorale. Toutes ces déclarations sont-elles suffisantes pour rassurer le citoyen pour exercer son droit au vote ? L'annonce des réformes qui, dit-on, «sont demandées par le citoyen» et les différentes protections édictées pour mener à bien l'opération électorale dans la transparence et l'équité, sont-elles suffisantes pour rétablir la confiance de l'électeur pour exprimer son choix de citoyen en toute responsabilité ? Deux autres questions viennent à l'esprit : est-ce que les garanties de transparence affichées par les pouvoirs publics, les appels répétés pour aller voter en masse sont de nature à convaincre le citoyen d'aller voter et d'exprimer son choix sur ses représentants qui réellement bénéficieront de sa voix au moment du dépouillement et de la répartition des sièges ? Les candidats choisis par l'électeur seront-ils ses représentants à l'APN ? Ce qui amène à poser une autre question. Est-ce que le citoyen convaincu par l'organisation d'un scrutin transparent va exprimer son choix par conviction partisane ou intuité personnae pour un ou plusieurs candidats de la liste choisie ? La réponse à ces questions renverrait à appréhender inévitablement la relation électeur-élu dans son sens politique et affectif profond, et poser en conséquence le problème de la représentativité effective des élus. Ainsi, s'il est vrai que les nouvelles dispositions peuvent limiter dans une large mesure la fraude, s'il est loin de toute personne dénuée d'arrière-pensée, de douter des engagements du président de la République de réussir un scrutin équitable et transparent, il n'en demeure pas moins que les nouveaux artifices juridiques de la loi électorale amendée ne sont pas suffisants pour mettre l'électeur dans une situation psychologique qui l'inciterait à aller aux urnes. L'électeur attend beaucoup plus pour se sentir un véritable acteur et un acteur déterminant du scrutin. Il apparaît en clair que la loi électorale amendée, et précisément dans ses dispositions relatives au mode de scrutin, n'apporte pas des ouvertures suffisantes qui inciteraient l'électeur à voter, à choisir son ou ses candidats qui vont bénéficier de son vote, et être rassuré que son suffrage reflétera l'expression de son choix sur un ou plusieurs candidats dans une liste partisane et non la liste partisane uniquement. En clair, en sus du dispositif législatif régissant actuellement le mode de scrutin et la protection du vote des électeurs, il y a lieu peut-être d'aller encore plus loin car le citoyen a un besoin impératif de voir rétablir le lien affectif qui devrait exister entre lui et ses représentants, à défaut de rétablir un lien politique qui en fait n'a jamais ou peu existé. Ainsi, si notre propos n'est pas de remettre en cause le mode de scrutin de listes consacré par notre loi électorale et qui au plan politique est le plus indiqué pour assurer une large représentativité de toutes les opinions et de toutes les expressions sociales du pays, il n'en demeure pas moins qu'il y a lieu de lui donner plus de sens juridique, social et politique pour que l'électeur s'exprime et se rassure que son expression (à travers son bulletin de vote) est utile, a un sens et est surtout déterminante pour le résultat du scrutin. C'est à ce titre que se pose donc naturellement le problème de la représentativité des élus en tant qu'élément cardinal dans une élection qui, par définition, doit engendrer des élus choisis par le corps électoral par le truchement du choix des listes partisanes d'une part, mais aussi par le choix des candidats à l'intérieur de ces listes partisanes.Comme énoncé ci-dessus, si le mode de scrutin de listes est actuellement le plus indiqué, il faut à notre sens le renforcer pour accroître la représentativité des élus et rétablir le lien affectif et pourquoi pas ensuite politique entre l'électeur et son élu. Pourquoi pas alors, et il n'est pas trop tard pour le faire, agrémenter le mode de scrutin de listes avec un vote de préférence sur le ou les candidats de la liste partisane choisie ? Ainsi, l'électeur choisira la liste partisane comme il est d'usage, mais ce qui sera nouveau, il choisira sur la liste le ou les candidats qu'il souhaite être son ou ses élus à l'Assemblée. Ce système de scrutin de listes avec vote de préférence à l'intérieur de la liste a beaucoup d'avantages.
1)- Le classement dans les listes partisanes n'aura plus aucun sens puisque les sièges éventuellement gagnés par la liste ne seront plus affectés en fonction du classement sur la liste, mais en fonction du nombre de voix de préférence obtenues par les candidats de la liste.
2)- La course aux premières places sur les listes électorales ne sera plus l'objet de disputes à «couteaux tirés», car être classé en 1re ou dernière position sur une liste ne signifierait plus grand-chose et les candidats susceptibles d'être élus seront ceux qui auront sur une liste la préférence des électeurs.
3)- L'exercice de la politique sera plus sain. Le militant qui aspirerait à une élection va s'imposer par son travail politique, ses valeurs en tant que personne et militant apprécié par ses pairs et les citoyens, et non pas par son portefeuille et ses interventions intéressées (pour figurer sur une liste) qui gangrènent l'action partisane pour en faire une place d'affaires où l'élection est principalement assurée aux affairistes et aux candidats non désirés par les électeurs.
Le marchandage des places « jouables » auquel se livrent pratiquement tous les partis politiques à l'occasion de chaque élection n'aura plus court. Le siège ne pourra plus être acheté avec de l'argent, mais seulement avec le militantisme, les valeurs morales, sociales et politiques des candidats.
4)- Les candidats qui seront élus seront ceux qui seraient réellement choisis par les électeurs sur la liste, quel que soit leur classement. Les candidats placés aux avant-postes des listes ne pourront plus profiter pour être élus de la qualité et de la crédibilité des véritables militants placés en queue des listes et qui drainent généralement les électeurs et qui les déterminent à voter pour telle ou telle autre liste.
5)- Les véritables représentants des citoyens seront élus à la place des affairistes de la politique qui en fait ne représentent que leurs affaires.
6)- Les partis politiques seront indirectement obligés de faire figurer sur leurs listes des candidats crédibles au sein de la société, ce qui permettrait aux scrutins d'avoir de la valeur aux yeux de la population et minimiser ainsi l'abstention.
Il est clair que la véritable représentativité est l'élément social et politique déterminant seul à même d'assurer la crédibilité d'un scrutin aux yeux des citoyens. Donc, en sus du dispositif législatif amendant la loi électorale destiné à rendre le scrutin plus transparent, plus équitable, il y a lieu peut-être d'aller plus loin pour conforter ce dispositif. Et pour ce faire, le président de la République dispose des attributs légaux nécessaires.
Aussi, tout en gardant le scrutin proportionnel de listes par wilaya, il faut donner encore plus d'assurance au citoyen pour aller voter et faire de son vote un acte politique réfléchi et responsable. A ce titre, rien n'empêche le président de la République à disposer par voie réglementaire pour donner un sens politique à l'acte de vote sans remise en cause du mode du scrutin et sans porter atteinte à la légalité. Ainsi, nous aurons un mode de scrutin de listes avec voix de préférence. Les voix de préférence recueillies sur les listes partisanes par les candidats seront celles qui détermineraient le choix des élus aux assemblées. La chance d'être élu sur une liste ne tiendrait plus au classement sur la liste, mais au nombre de voix de préférence obtenues par chaque candidat indépendamment du classement sur la liste. Ainsi, en plus de la transparence et de l'équité du scrutin sur lesquels les pouvoirs publics tentent de nous rassurer, nous nous rassurons en tant que qu'électeurs que le vote exprimé bénéficiera au(x) candidat(s) choisi(s) sur la liste quel que soit le classement des candidats établi sur la liste choisie. Nous irons ainsi vers plus de représentativité, plus d'encouragement pour voter et sans doute moins d'abstention car, assurément le scrutin proportionnel de listes avec voix de préférence dégagera des élus représentatifs de la société et permettra probablement de combler le fossé qui s'est créé depuis longtemps entre la chose politique et la société civile, car la représentativité est l'élément moteur de la vie sociale et de l'action politique, c'est le liant socio-politique qui assure une vie politique saine. La représentativité suscite le vote et conforte le citoyen de faire de sa participation au scrutin un acte politique et d'implication directe dans la vie sociale par le biais de véritables représentants qu'il a réellement choisis. L'intérêt porté à la véritable représentativité incite le citoyen au vote et combat par voie de conséquence l'abstention qui ne serait plus source de «tourments» ni pour les gouvernants ni pour la classe politique qui, elle, s'évertuera à présenter sur ses listes les candidats les plus crédibles, les plus compétents et les plus représentatifs.En conclusion, si le scrutin proportionnel de listes par wilaya est à notre avis le plus adapté eu égard à la conjoncture politique actuelle, il n'en demeure pas moins que le renforcer et l'expliciter par voie réglementaire (ce qui ne remet pas en cause l'esprit de la loi) par l'adjonction du vote de préférence sur les listes choisies, poussera les partis politiques à présenter les candidats porteurs crédibles et représentatifs, éliminera de la course aux listes les affairistes à la recherche de mandats contre «la chkara», sachant que les premières places des listes ne voudraient plus rien dire avec le décompte des voix de préférence qui seules serviront à l'affectation des sièges gagnés par la liste. Enfin, le vote de préférence pour les candidats de la liste conforterait les pouvoirs publics dans leur recherche d'une large participation au scrutin, car il s'agit-là d'un moyen politique imparable qui persuadera l'électeur à aller voter sachant qu'il choisira réellement ses représentants sur la liste. Ainsi, la course des candidats ne sera plus pour les premières places des listes mais plutôt pour faire réellement de la politique, sachant que la valeur des candidats ne sera plus estimée qu'en fonction du travail politique fait au sein de leur parti et de la société en se mettant à l'écoute continue de leurs électeurs qui seuls décideront du choix de leurs représentants. Le parti qui voudrait alors faire de la politique n'a d'autre choix que de présenter sur ses listes des candidats porteurs sans aucune autre interférence, surtout lorsqu'on peut affirmer sans ambages que la quasi-totalité des électeurs en dehors des militants «n'ont rien à cirer» des partis politiques qui ne représentent pour l'électeur que des sigles sans plus. Si le mode de scrutin proportionnel de liste par wilaya est assorti du vote de préférence, la représentativité des citoyens au sein de l'hémicycle sera plus palpable. L'assemblée sera plus légitime pour connaître à la place du citoyen (qui habituellement est saisi par voie référendaire) la refonte constitutionnelle. Ce n'est qu'à ce titre que l'on pourra affirmer que les élections législatives seront la pierre angulaire des réformes, car la composante parlementaire sera beaucoup plus représentative de la société et décidera pour la société qu'elle représentera véritablement. Entre représentativité et abstention, il faut choisir. Le scrutin de listes avec voix de préférence a fait ses preuves dans plusieurs démocraties du monde occidental pour assurer aux scrutins une participation optimale.
Monsieur le président de la République duquel nous sollicitons une réaction par voie réglementaire, fera-t-il du vote de préférence l'invité surprise des prochains scrutins ? Le chamboulement des mœurs politiques en matière électorale sera assuré, et ce, dans l'intérêt d'une construction démocratique saine. A. A.


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