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Un acte barbare
VIOLENCE DANS LES ECOLES
Publié dans El Watan le 18 - 02 - 2006

Un passage à tabac en direct à la télévision nous a été servi en boucle ces derniers jours. Il a eu pour théâtre un quartier de Baghdad où des militaires de Sa Gracieuse Majesté, la reine d'Angleterre ont agi de la façon la plus sauvage qui soit.
Sous les coups de brutes déchaînées, des jeunes Irakiens ont souffert le martyre. L'image a ému le monde entier, à commencer par les Algériens toujours prompts à réagir au malheur d'autrui. Cela a été le cas du petit collégien de la commune de Raouraoua à 40 km de la ville de Bouira, à une encablure des sièges des médias nationaux. Ses cris de douleur et sa souffrance n'ont pas trouvé écho similaire. A l'exception de notre confrère Le Soir d'Algérie, qui, lui, a consacré sa une du lundi 13 février, pas un seul média n'a relaté le passage à tabac barbare, dont a été victime cet adolescent dans l'enceinte même de l'établissement. Les auteurs ? Non, ce ne sont pas les vilains et les méchants étrangers, mais ses supposés éducateurs. Des adjoints de l'éducation l'ont roué de coups jusqu'à lui faire courir le risque de perdre un de ses testicules. Une enquête serait ouverte à ce sujet, et le ministère aurait réagi avec fermeté. Au-delà des supputations autour de cet acte délictuel, c'est l'éternel problème de la violence en milieu scolaire qui reste posé. Et sur ce plan, il y a lieu de relever l'indifférence généralisée de la société et des autorités concernées. Faut-il attendre que des bagarres rangées avec des morts à la clé surviennent pour les faire réagir ? Nous parlons ici de réaction à la hauteur de la gravité de la situation : s'adresser à l'opinion publique, rassurer, sensibiliser et enfin prendre des mesures préventives - et elles existent. L'exemple nous est venu de France - parabole oblige - où le ministre en personne se déplace à chaque fois que « le feu se déclare ». Marches, pétitions, mobilisation médiatique toutes tendances politiques confondues, tables rondes sur les plateaux des télévisions, parole donnée aux différents partenaires du système éducatif, engagement des spécialistes etc. Chez nous, c'est le calme plat : à part des entrefilets dans les nouvelles locales des journaux et la douleur des parents des victimes. Silence, on tabasse ! A l'origine de ce fléau que représente la violence en milieu scolaire, il y a plusieurs facteurs, et d'éminents spécialistes se sont exprimés sur ce sujet. A ce jour, rares sont les contributions qui mettent en avant les ingrédients purement scolaires : l'évaluation sélective stressante et source de tensions, les rythmes scolaires démentiels, qui enchaînent la journée durant l'enfant et l'adolescent entre les quatre murs de la classe, sans parler des programmes et des méthodes. Un tel contexte ne peut que favoriser des comportements anormaux et alimenter la mal vie scolaire. Que faire ?
Une charte de l'éthique scolaire
Il n'y a que les défaitistes pour affirmer que la violence est une fatalité. Elle l'est, lorsque les bras des adultes restent croisés - aveugles et sourds qu'ils sont à la détresse des élèves. N'est-il pas aberrant de continuer à penser que l'établissement scolaire ne saurait être autre chose qu'un lieu où l'élève engrange à la force du jarret des connaissances - souvent dépassées et abstraites - en vue non pas de s'épanouir, mais de collectionner des diplômes et des notes ? Attaquer de front la violence, revient à transformer l'école en milieu de vie animé et sécurisé. Pour qu'elle soit attractive, la vie scolaire a besoin d'une codification par des textes aérés ouverts sur la vie collective et en adéquation avec les besoins et les attentes des principaux acteurs : les élèves et les enseignants. Il est connu que dans toute communauté, la cohésion n'est assurée que lorsque chaque individu connaît ses devoirs et est conscient des limites de ses droits. Les droits et les devoirs des élèves, des enseignants, de l'administration et des parents constituent l'essence de la vie scolaire. Ils sont - à condition de leur offrir les espaces pour se déployer - les garants les plus sûrs de la confiance, donc de la sécurité (au sens affectif du terme). Il est temps de réfléchir à l'élaboration d'une véritable charte scolaire au cours d'un grand débat - pour éviter la précipitation et l'injonction hiérarchique. Que de réunions et d'assemblées générales se tiennent dans tous les établissements scolaires autour d'un même thème : l'élaboration d'un document référence où seront consignés les droits et les devoirs de tout un chacun. Véritable constitution de cette mini- république que doit être l'établissement, cette charte pourra formaliser dans la réalité - et non en théorie comme c'est le cas - l'existence d'une communauté éducative avec ses organes délibérants élus démocratiquement. Aborder la lutte (et la prévention) contre la violence scolaire sous l'angle du fonctionnement démocratique de l'établissement scolaire passe obligatoirement par une refonte totale de la fonction sociale assignée à l'école. Sa fonction traditionnelle de sélection et de filtre - avec les avatars que l'on connaît - doit laisser place à une fonction d'éducation formatrice de la citoyenneté et d'épanouissement de tous les élèves qu'elle accueille. C'est à partir de ce cadre théorique que l'on pourra concevoir et élaborer une stratégie éducative qui empêchera l'apparition de ces dysfonctionnements préjudiciables à la sérénité et à la cohésion de la grande famille scolaire. Dans cette logique, il va sans dire qu'elle (la stratégie) sera servie par des positifs pédagogiques appropriés.
Les sports et les arts
En réalité, nous payons là le prix fort d'une fausse conception de l'éducation. Celle héritée du système français qui accorde à l'éducation intellectuelle l'essentiel des activités des élèves. A titre d'information, la France et l'Algérie sont les rares pays où l'horaire de l'éducation physique et sportive est resté inchangé depuis un siècle. Les deux heures hebdomadaires - moins les deux quarts d'heures du début et de la fin de la séance - sont nettement insuffisants pour assurer à cette discipline l'impact bénéfique que lui reconnaissent tous les spécialistes de l'enfance. En Algérie, l'EPS est totalement absente du cycle primaire. Le même sort est réservé - en pire - à l'éducation artistique. Et pourtant, les sports et les arts constituent les deux vecteurs d'une éducation à la citoyenneté. Ils adoucissent les mœurs et socialisent l'enfant. Et quand on connaît l'attrait qu'elles ont sur la population juvénile, on ne peut que militer pour une revalorisation de leur statut scolaire. Une animation régulière dans ces deux domaines offre aux élèves l'opportunité de canaliser leur énergie et leur agressivité. Elles permettent de requinquer le tonus et d'éliminer la fatigue nerveuse générée par le travail intellectuel. Des études spécialisées ont, depuis longtemps, mis en lumière l'apports positif des activités extrascolaires sur le rendement des élèves. Les systèmes éducatifs, qui caracolent en tête du classement établi par l'OCDE (pour l'Europe), sont ceux des pays qui ont compris les enjeux d'une éducation scolaire équilibrée. Dans leurs établissements scolaires, les après-midi sont consacrés aux sports et aux activités artistiques. La France se retrouve à la traîne de ce palmarès. C'est de la sorte que l'on pourra - non pas infantiliser les élèves et les enseignants - mais les responsabiliser à une citoyenneté bien comprise. Une citoyenneté qu'ils pratiqueront par l'exemple vivant et quotidien, à travers les différents espaces conçus à cet effet : le foyer, les clubs sportifs, les ateliers artistiques, les conseils de délégués, la coopérative etc. Un tel cadre de travail stimule et encourage le collectif et crée entre tous ses membres des liens solides. L'identification à son établissement ne sera plus un vain mot. L'enfant ira à l'école avec le sourire parce qu'il aime ce milieu. Il y retrouvera des adultes recrutés - pour leurs compétences certes - mais aussi et surtout pour leurs qualités humaines faites de tolérance, de don de soi et d'amour pour le travail éducatif. L'amour n'est-il pas l'antidote de la violence ?
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