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Précisions à Rédha Malek
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Le début de lecture de l'entretien accordé à l'occasion du 19 mars 1962 par monsieur Rédha Malek à votre journal, recueilli par S. Tlemçani, me fait réagir sur le point des contacts secrets avant 1962.
Mais avant cela, M. Rédha Malek, qui est, si je ne m'abuse, un bon francophone, tient des propos quelques peu légers, voire méprisants à l'égard de chouhada ; à moins que ses propos aient été mal rapportés, auquel cas la responsabilité de la «faute morale» (?) serait imputable à la journaliste qui sera alors considérée comme «bouc émissaire», comme savent bien faire certains politiciens et diplomates. A la question de savoir si «l'avis de cessez-le-feu locaux était partagé uniquement au sein de la Wilaya IV, il dit : «Il était (avis de cessez-le-feu) restreint à la Wilaya IV... Mais cela n'a pas pu se réaliser. L'affaire s'est arrêtée net après l'exécution des types.»
Les types, dans la bouche de Rédha Malek, sont les commandants Si Lakhdar, Halim et le capitaine Abdelatif, exécutés par le commandant Mohamed ; Si Salah devant se rendre à Tunis pour être entendu et jugé par le GPRA. Il convient de préciser que dans la démarche de la Wilaya IV, il ne s'est jamais agi de cessez-le-feu local comme nous le verrons plus loin. C'est, chez l'interviewé, de la diffamation et de la manipulation de l'histoire. Ces maquisards n'étaient pas des gueux.
Votre langue a fourché, monsieur Malek.
Ce ne sont pas ceux-là «les types», mais plutôt ceux qui, planqués à l'extérieur, loin du feu et des combats... attendaient patiemment que l'ALN soit exterminée, que la guerre n'ait plus cours, pour rentrer en Algérie prendre le pouvoir et l'exercer comme depuis septembre 1958 ou même un peu avant, après la sortie du CCE à l'extérieur, ce qui a constitué déjà une faute grave. Je ne sais si vous avez fait l'expérience du combat dans le maquis de l'une ou l'autre des six Wilayas d'Algérie de 1954 à 1962 autant que l'exercice diplomatique et plus tard politique ?
Qu'à cela ne tienne !
A la question de savoir si les contestations provenaient seulement de la Wilaya IV, vous parlez de «crise interne, de gens qui n'étaient pas contents, ce qui a donné lieu à la réunion des colonels vers la fin 1959 et qui a duré 94 jours». Vous occultez un pan entier de l'histoire de la guerre de Libération nationale et déformez les événements. Il y a de l'amnésie. Après la création des COM Est et Ouest en avril 1958 et celle du GPRA en septembre 1958, la contestation, la vraie, celle qui compte, a été celle des colonels de l'intérieur (Hadj Lakhdar de la W I, Amirouche de la W III, Si M'hamed de la W IV et Si Haouès de la W VI qui se sont rencontrés en décembre 1958 à El Milia dans le nord constantinois (en l'absence du représentant de cette Wilaya, faut-il le signaler) et non celle des colonels de l'extérieur, comme vous le soutenez. Une année les sépare, et puis... 94 jours ! bonté divine. Si M'hamed, présent à cette réunion de décembre 58, écrivait dans une lettre : «des instructions importantes ont été prises dans l'intérêt supérieur de la Nation. Fini les histoires de cloches» (il est facile de comprendre de qui traite Si M'hamed). Si M'hamed décède en septembre 1959, Amirouche et Haouès, qui devaient se rendre à Tunis rencontrer les types du GPRA, tombent dans une embuscade, ce qui arrivera d'ailleurs à Si Salah à M'Chedellah en juillet 1961, se rendant lui aussi à Tunis. Méandres et hasards de la route menant au gouvernement provisoire... ? Pendant que l'ALN se faisait exterminer, le FLN se renforçait et l'EMG est créé en janvier 1959. S'agissait-il de la réponse du FLN à l'ALN ?
A la question de savoir s'il y a eu des contacts secrets, Rédha Malek répond : «Pas avec le général de Gaulle». Pour rappel et confirmation, la rencontre secrète du 10 juin 1960 s'est faite entre la W IV (Si Salah, Si Mohamed et Si Lakhdar) et le président de la république française, le général de Gaulle en l'occurrence. Pourquoi l'occulter ? Cette rencontre s'est tenue à un niveau politique élevé et ne peut être banalisée comme vous le faites lorsque vous annoncez que «de Gaulle avait jeté son hameçon et Si Salah y a mordu». Vous êtes, une fois de plus, méprisant à l'égard de quelqu'un que vous n'avez pas rencontré sur le champ de bataille et pour ne pas avoir partagé les mêmes souffrances et enduré les mêmes sacrifices. En vous lisant, j'ai eu la sensation que vous cherchiez à faire plaisir à la partie adverse, d'autant que vous rapportez Michel Debré qui (vous) aurait dit qu'il n'y avait d'autre solution que de négocier avec le GPRA.
La différence entre les maquisards et les «politicards» est, je crois, là. A-t-on besoin d'entendre Debré pour se convaincre d'une réalité ou d'une évidence ou d'une règle de combat, de serment ?
Lorsque les représentants de la Wilaya IV se sont rendus à l'Elysée, Si Salah avait demandé à rencontrer les 5 prisonniers algériens, tout comme il avait affirmé à De Gaulle que la négociation de cessez-le-feu ne pouvait se faire qu'avec les représentants du FLN. La rencontre secrète de la W IV avec le Président français s'inscrit dans le cadre du discours sur l'autodétermination de septembre 1959. Pour l'histoire, il est bon, monsieur, de rappeler trois dates : la rencontre a eu lieu le 10 juin 1960 ; le 14 juin 60, de Gaulle lance un nouvel appel au GPRA et... le 20 juin 60 (voyez vous-même, c'est très très court) le GPRA, par la voix de Ferhat Abbes, répond favorablement à l'appel et annonce la constitution d'une délégation conduite par le président du GPRA chargée des négociations en vue d'un cessez-le-feu.
Ces dates ainsi que les propos tenus devant de Gaulle montrent, à l'évidence, que Si Salah ne voulait pas se substituer au FLN pour la négociation du cessez-le-feu. Le GPRA avait, par contre, très peur que les négociations de cessez-le-feu lui échappent, d'où sa précipitation à répondre favorablement et à dépêcher une délégation officielle. Le FLN prend peur, il se sent acculé, lui qui a traîné, tergiversé ...
A signaler que les représentants de la Wilaya IV sont revenus au maquis. Par ailleurs, il faut indiquer que des contacts avec les autres Wilayas étaient engagés et que l'adhésion à la démarche était acquise.
Il faut préciser et mettre l'accent sur le fait que c'est cette opération de la Wilaya IV auprès de la présidence française qui a fait avancer l'avènement de l'indépendance de l'Algérie. Pas besoin de s'étaler, aujourd'hui ici, sur les déclarations de ministres du GPRA qui parlaient, en 1960 et 1961, d'un effort permettant de tenir 10 ans de guerre encore.
Monsieur Rédha Malek, qu'est-ce qui vous fait dire que Si Salah «était un homme brave et courageux» ?
La précipitation du GPRA à s'engouffrer dans la négociation permet de dire que Si Salah, à travers cette audacieuse et salutaire démarche, a donné un coup de pied dans la fourmilière, à l'extérieur.
Elle a, par ailleurs, provoqué d'énormes remous en France tout comme elle est à l'origine des événements insurrectionnels des militaires français contre leur hiérarchie et autorité. Les généraux français se sont sentis floués. Comment se fait-il que le président de la République reçoit des types qui n'ont à ses yeux aucune considération, réduits d'ailleurs à l'extermination ? C'est, à bien des égards, celui-ci qui s'est fait piéger par celui-là.
Parlant de Si Salah, vous annoncez qu'il reprochait au GPRA une «certaine mollesse qui, faut-il le préciser, n'était que le fruit de propagande française».
C'est faire preuve de mépris, de mésestime et de médisance que de tenir de tels propos.
Soit vous ne savez pas les reproches que Si Salah faisait au GPRA et à l'EMG, soit vous déformez volontairement la réalité, vous manipulez l'histoire et vous occultez la vérité, comme pour faire plaisir à la partie adverse. Si Salah, qui s'est rendu au Maroc et en Tunisie (mi-1957 à mi-1958) pour exposer la situation des maquis, envoyer des armes, des munitions, des hommes et des médicaments à l'intérieur n'a pas vu une certaine mollesse mais gabegie et incurie du luxe des «seigneurs de palaces».
On lui a proposé le poste d'adjoint de chef d'état- major de l'Ouest, le poste de chef d'antenne de la W IV à l'Est, qu'il a refusés. De retour, traversant la ligne électrifiée, accompagné, entre autres, de Rahmouni, Aït Idir, Benbatouche (accroché par les fils barbelés électrifiés), en W4, il écrit «la joie du retour». Son action et parcours étaient (et sont toujours) forts de sens et d'engagement, de lucidité, d'intelligence, de conviction et de fidélité aux idéaux de Novembre... et pas seulement de bravoure et courage.
Monsieur Ferhat Abbès, président du GPRA, me disait en avril 1984, que Si Salah lui avait écrit, en février 1960, une longue lettre: «La
Wilaya IV mettait en accusation l'état-major. Elle lui reprochait de stocker armes, munitions et argent pour son usage personnel plutôt que de les lui faire parvenir. Elle lui reprochait de ravitailler certaines Wilayas au détriment d'autres. Enfin, Si Salah, s'adressant directement à moi, me demande de trouver à tout prix le moyen de négocier et d'arrêter la guerre». Pendant que les maquisards se faisaient exterminer par l'ennemi, les politiques algériens, à l'extérieur, réfléchissaient à l'avenir, à l'après-guerre, à une société dans laquelle l'armée des frontières serait un instrument au service du pouvoir politique. Alors, pour la «mollesse», relisez le courrier de la W IV au GPRA. Dans son rapport, la Wilaya IV a traité le FLN de trahison, qualifiant ceux qui exercent leurs activités hors du territoire national de «ramassis d'aventuriers, d'ambitieux ignares, de monstres criminels» animés du seul désir de domination. Non, monsieur Rédha Malek, ne traitez pas l'histoire avec autant de légèreté et encore moins les chouhada. Dans son courrier au GPRA, Si Salah écrivait aussi : «Nos grands martyrs... ont forgé la conscience du peuple algérien. Une conscience, un esprit assoiffés d'une liberté véritable que ne pourrait aliéner... la dictature des ambitions, de ceux qui, sous couvert de vagues nécessités ethniques, idéologiques ou religieuses, se servent de notre combat pour asseoir ou préserver des privilèges».


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