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insécurité et commerce informel en maîtres des lieux
El Djamila perd de sa splendeur d'antan
Publié dans El Watan le 17 - 04 - 2012

Naguère lieu très prisé des touristes et des familles voulant déguster du bon poisson et les fruits de mer, El Djamila a perdu de sa superbe. le port de pêche et ses environs sont devenus en quelques années le lieu privilégié de voyous qui menacent la sécurité des citoyens.
La Guinguette, Dar Essalem, Djemila, Aquarium : plusieurs bars-restaurants, dancings et dépôts de la Madrague ont fermé pour non-renouvellement d'agrément. Deux autres établissements de cette station balnéaire de Aïn Benian ont été destinataires, il y a plus d'une dizaine de jours, d'arrêtés de fermeture : le Rancho et le Grisbi.
«Le Rancho a déjà fermé ses portes. Le Grisbi devra fermer quand le gérant aura fini d'écouler tout son stock. Les autorités ont dû lui laisser un peu de temps», fait remarquer un gérant d'un dépôt de vins et liqueurs à la Madrague depuis près de 12 ans. Sur la rue du 24 Février de la station d'El Djamila, où se concentre une partie des débits et restaurants de la station, au moins cinq établissements ont mis la clef sous le paillasson depuis la promulgation du décret 2005 fixant les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissements et de spectacles.
Les autorités ont fermé une dizaine d'établissements, entre bars, restaurants, dancings et cabarets. Peu ont eu l'autorisation d'exploitation. Des établissements ne sont que des blocs fermés. Sur la route du 24-Février, on découvre des façades muettes aux volets et aux portes fermés, mais aussi des établissements complètement dégradés. L'Hippocampe, géré par un privé, a été complètement saccagé. La porte de ce qui fut une terrasse a été forcée. A la hache. A l'intérieur, des canettes de bière et des tessons de verre jonchent le sol, noircis par les feux allumés par des jeunes qui squattent les lieux. Une partie d'un couloir est encombrée par des canapés cassés par des intrus.
Le propriétaire des lieux a abandonné son établissement depuis plus de 3 ans, après le refus des autorités de lui renouveler l'agrément et un imbroglio juridique, soutiennent les voisins. «Le propriétaire de l'Hippocampe a fermé il y a trois ans suite au décès d'un client qui a eu un malaise à l'intérieur du restaurant. Les employés du gérant ont essayé de secourir le malheureux client, mais en vain, ce dernier a rendu l'âme. Le bar, ou ce qu'il en reste, n'est plus sécurisé. Le gérant, qui n'a sûrement pas des entrées dans l'administration de wilaya, a dû partir et abandonner son établissement réputé. Des jeunes sont venus le squatter impunément et personne ne bouge le petit doigt.
Les autorités parlent d'assainir le secteur. C'est tout le contraire qui se passe sous nos yeux. Après la fermeture de ces établissements qu'elles avaient tout le loisir de contrôler, des jeunes malabars débarquent et organisent des beuveries chaque soir. Le bien d'un particulier est saccagé et transformé en ‘‘diki'' (lieu de débauche, ndlr)», s'indigne un habitué des lieu, sexagénaire. Ce Guyotvillois pure laine ne reconnaît plus sa station : des établissements prestigieux ont fermé. Pour longtemps. A jamais. «Les autorités parlent d'assainir les lieux. Moi, je ne crois plus à ce qu'ils disent. L'insécurité qu'ils disent combattre s'est installée et pour longtemps», ajoute le sexagénaire qui assure ne plus pouvoir marcher seul dans les ruelles de la station où tout ou presque s'est dégradé sous l'effet du temps et de la bêtise humaine. Même l'APC ne prend plus soin de ses établissements dont elle a cédé la gestion à des particuliers.
«Le San Rémo est un bien de l'Etat. Le locataire n'a pas pu renouveler son agrément et a été obligé, après d'incessantes et harassantes tentatives, de fermer. L'APC, propriétaire du bien, aurait pu louer les espaces ou du moins murer les portes. L'équipe de l'APC, d'obédience FLN, ne voudrait pas s'occuper des locaux qui peuvent rapporter gros», s'indigne le Guyotvillois. Le phénomène qui dérange les habitants qui se plaignent de la dégradation des lieux, malgré la loi de 2005, c'est l'insécurité. Depuis l'assassinat, en septembre dernier, d'un jeune de la localité, rien n'a vraiment changé.
Les revendeurs informels s'installent !
Des revendeurs informels occupent l'espace laissé vide par les commerçants légaux. Les dépôts et les quelques bars rôtisseries ferment à 20h pour des raisons de sécurité. Au-delà de cette heure, c'est une autre faune de vendeurs qui prend possession des lieux. Des marchands ambulants la nuit proposent aux habitués toutes sortes de produits : de la bière, des vins et des liqueurs. «A partir de 20h, des jeunes, constate un vendeur, s'installent sur les lieux. Ils abordent les passants qui viennent des localités voisines. Ils se regroupent à la placette d'El Djamila, au seuil de leur maison et même derrière la mosquée. Ici, c'est l'anarchie: comment peut-on fermer à des gens légaux et tolérer des revendeurs ? Ces gens-là ne paient pas d'impôts et peuvent écouler des boissons frelatées.
La bière que nous cédons à 120 DA est vendue à 250 DA, voire plus. Nous ne pouvons pas rester ouverts au-delà de 20h, alors que la loi nous permet de rester jusqu'à 22h. J'envisage de fermer et faire comme eux. Je gagnerai plus de pèze.» Des démarches ont été entreprises auprès des autorités locales. Sans résultat. «Les policiers nous disent que le procureur abandonne les charges contre les jeunes fraudeurs qui reprennent aussitôt leur négoce. Dans des localités de l'intérieur du pays, toute vente illégale de boissons est passible d'une peine de prison. Pourquoi pas chez nous ? La police nous répond que la loi n'est pas appliquée de la même façon que l'on soit à l'intérieur ou dans des régions du littoral comme la Madrague. Mais ce qui nous intrigue, c'est que la police surveille de près les marchands légaux», s'étonne le commerçant qui affirme avoir eu maille à partir avec des revendeurs informels.
Selon le vendeur, lui-même habitant du quartier, les revendeurs «n'ont plus peur de rien». «Un voisin a fait du tapage, il vendait au noir et dérangeait ses voisins. Des policiers sont venus l'arrêter. Il est monté sur la terrasse de sa maison et leur a jeté des bouteilles. Les policiers, pourtant nombreux, sont repartis sans attraper le jeune. Un des frères de ce délinquant multirécidiviste est l'un des meneurs du mouvement de protestation qui a suivi l'assassinat du jeune en septembre dernier. Ici, c'est la division des tâches. L'un vend de l'alcool et l'autre veut en interdire la vente», enrage le propriétaire d'un dépôt. La méfiance s'est installée dans la station. «Depuis 3 ou 4 ans, un nouveau commissaire a été installé, mais personne ne le connaît. Son collègue prenait la peine de venir ici et rassurer les gens. Il y a toujours des agressions au port. Il y a quelques jours, une famille a été malmenée et n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un agent. La police, présente sur le port, n'a pas trouvé mieux que de fermer à la circulation la rue. Il n'était plus possible d'entrer des deux côtés de la rue du 24 Février », signale le gérant.
A la Madrague, les autorités sont «mal vues». «Le wali délégué de Chéraga (Aïn Benian est rattachée à la circonscription de Chéraga, ndlr) ferme comme il veut, mais ne s'occupe pas de la sécurité des commerçants. La décision de rouvrir l'établissement est entre les mains du wali d'Alger et personne d'autre. Lui seul peut décider qu'un établissement peut continuer son activité ou pas. Mais les commerçants légaux ne se sentent plus en sécurité, ni même les habitués des lieux, le commissariat de la plage a été transformé en club de plongée», signale un autre gérant d'un dépôt de vins et liqueurs.


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