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Ces chibanis «très visibles»
Succès de la pièce invisibles de Nasser Djemaï
Publié dans El Watan le 06 - 08 - 2012

Le metteur en scène d'origine algérienne, Nasser Djemaï, a créé une belle surprise au Festival Off d'Avignon en propulsant sur les planches une histoire qu'on ne veut pas voir, celle des chibanis, qui, au terme d'une existence épuisante de labeur, traînent dans des foyers où l'exiguïté le dispute à la misère.
Avignon
De notre envoyé spécial
Qui aurait dit qu'Invisibles, titre de la pièce de Nasser Djemaï jouée à Avignon aurait rencontré un tel accueil du public ? Hasard d'une société où tout le monde se fout pas mal de ces vieux qui déambulent dans les jardins publics ou dans les magasins ou ploient sous le poids des ans et de la fatigue d'une vie laborieuse et qui se pressent pourtant dans un théâtre pour en voir la représentation ! Qu'est-ce que cela changera à leur sort ? Pas grand-chose en vérité. Les spectateurs, qui auront vu cette mise en scène réaliste au théâtre du Chêne noir d'Avignon, continueront leur vie. Peut-être seront-ils seulement plus sensibles aux manifestations de solidarité qui se font jour ici ou là comme en 2011, lorsqu'un soutien jamais vu avait vu le jour dans la région de Toulouse. La raison : pour toucher leur retraite complémentaire et les avantages comme les allocations familiales, les chibanis doivent séjourner au moins six mois en France, dans des conditions souvent aléatoires. Certains organismes leur avaient coupé les prestations en raison de séjours trop longs au bled.
La pièce n'en parle pas, mais on l'a en tête, en voyant ces immigrés qui ont passé toute leur vie en France sans constituer une famille en Algérie. Les années ont passé, et ils sont désormais seuls, abandonnés de tout. L'odeur du pays, pour traduire mot à mot une expression courante en Algérie, demeure pour eux vitale et ils s'y accrochent comme un rêve qui s'effiloche. Pour traiter de choses aussi dures, Nasser Djemaï donne la vie à un jeune Français, Martin, qui n'a jamais connu son père, qui, lui aussi ne sait même pas qu'il a un fils de son amourette française. Au moment de mourir, elle lui confie une boîte… Le jeune homme va ainsi se retrouver dans un foyer pour vieux immigrés. Ils vont l'accueillir, et peu à peu, après des péripéties que seul le théâtre permet, il va arriver à la source de sa vie : son père est prostré sur sa chaise, sans aucune réaction et que ses amis aident chaque jour pour sa toilette et son alimentation. Par ce biais sentimental, la pièce a conquis les cœurs des spectateurs, dans des salles toujours bondées qui ont, à chaque fois, applaudi à tout rompre.
D'abord, parce qu'on ressent au plus profond la vie de ces hommes en marge du monde. «Ce qui importe, c'est de voir vivre en direct ces chibanis, les voir se débrouiller avec leur quotidien, leurs petites habitudes, leurs manies, leurs phobies et tous ces réflexes conditionnés qui en disent long sur leur parcours. Ensuite, et plus en profondeur, il y a des fantômes, des voix qui rôdent autour», explique Nasser Djemaï. «Tout le monde ne connaît pas les joies, les petits bonheurs du quotidien, les amitiés tissées au fil du temps, l'attachement viscéral à la terre d'accueil et toutes ces aventures humaines positives qui ont transformé et modelé ces hommes. C'est dans ces paradoxes du quotidien et sans complaisance que la parole de ces invisibles doit surgir. Une parole audible. Sans concession, avec des corps, des visages, des voix, que nous n'avons pas l'habitude de voir ni d'entendre.»
Les centaines de spectateurs d'Avignon sauront mettre des émotions sur les détresses, mais pas seulement, ils comprendront avant tout la vie simple et le partage gratuit.


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