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«L'ouverture d'universités privées doit être vue comme une nécessité»
Professeur Abderrezak Dourari. Docteur d'Etat à la Sorbonne (*)
Publié dans El Watan le 26 - 09 - 2012

- Quel état des lieux pouvons-nous faire de l'université algérienne, cinquante années après l'indépendance ?

L'université algérienne avant l'indépendance avait produit quelques prix Nobel. Au lendemain de notre indépendance, les questions scientifiques se sont peu à peu éclipsées au profit de postures identitaristes de plus en plus rétrogrades.
A partir des années 1970, la société a été violemment confrontée à la politique d'arabisation, qui n'a jamais été linguistique, mais visait l'instauration d'une posture conservatrice animée d'une haine antiscientifique de laquelle naîtra, encouragé qu'il était, l'islamisme qui gangrènera la société et la vie quotidienne. La langue arabe – comme toute langue – n'est ni théocratique ni démocratique. Elle a été le vecteur d'une très grande civilisation humaine et a véhiculé le savoir rationnel et son contraire. C'est ce dernier qui a été pris pour modèle dans cette épreuve de substitution linguistique.
Le savoir et ses porteurs étant contraints à la mutité et disqualifiés au profit des idéologues conservateurs, quelle que soit la langue, l'université algérienne ne peut que dégringoler et c'est à un véritable délabrement qu'on assiste aujourd'hui. La loi n'y est pas respectée, l'éthique encore moins. Il ne reste presque plus que des murs qui meublent les statistiques.

- Quelle est, selon vous, l'origine du mal qui ronge l'université algérienne ?

On est passé d'une élite francisante à une élite contrainte de baragouiner en arabe scolaire, et enfin à une élite qui ne maîtrise ni l'arabe ni le français.
Entre temps, la tradition universitaire n'a pu prendre forme et s'incruster dans les esprits. Le recours aux bibliothèques (rares et la documentation n'y est pas mise à jour) s'étiolait, notamment son absence en langue arabe, car rien ne s'y produit dans le monde arabe entier et la traduction est extrêmement faible.
Le leadership dans les universités, contrôlées par le pouvoir et organisées comme des partis monolithiques, est donné aux moins bons (plus dociles) en complète contradiction avec la réglementation exigeant que les plus anciens des plus gradés soient hissés à la tête des institutions. La gestion autoritaire en est une conséquence logique. L'essentiel était devenu d'obtenir un diplôme universitaire par n'importe quel moyen, et non pas le savoir scientifique équivalent. La société et l'économie ( ?) n'étant pas organisées autour du mérite, le reste vient de lui-même.

- Le chômage en Algérie touche en grande partie de jeunes diplômés, pour quelles raisons l'université algérienne peine-t-elle à adapter ses offres de formation à la réalité du marché de l'emploi ?

L'université algérienne ne peut pas avoir comme seule préoccupation de produire des professionnels ; ce n'est pas un centre de formation professionnelle. Et franchement, s'adapter à quel marché ? Quelle économie ? L'Algérie en a-t-elle ? Elle doit cependant diversifier et adapter ses formations. Mais le peut-elle ? Avec quels moyens ? Quand on fait le constat qu'elle est délabrée ? Qui va y réfléchir ? La multiplication des offres et des opérateurs de formation est nécessaire.
L'ouverture au privé doit être vue comme une nécessité. La mise en place d'une autorité d'évaluation et de régulation des formations supérieures est nécessaire. Elle ne doit pas dépendre du MESRS ou du MEN. Le marché algérien ne recrute ni les meilleurs ni le reste et c'est là le problème : l'absence d'une économie productive.

- Pensez-vous que la création d'universités privées puisse régler les nombreux problèmes qui tourmentent l'université algérienne ?

Je sais que des universités étrangères ont émis le vœu de s'installer en Algérie. Des institutions de formation en ligne aussi. Quels ont été les blocages ? Je sais au moins qu'un opérateur privé national a aussi demandé de s'installer. L'absence d'une autorité autonome de régulation et d'évaluation des offres de formation ne permet pas de savoir où se trouve le mal.

- Est-ce une question idéologique ?

Comme le refus d'avoir sur le sol algérien des opérateurs qui montreraient par leur excellence la médiocrité de nos institutions de formation et nous obligeraient au changement en changeant la règle du jeu sociétal : l'avancement dans la hiérarchie sociale par le mérite et l'effort, et non pas par la cooptation et la docilité.

(*) Professeur des sciences du langage (université Alger 2) et directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight


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