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La terre a tremblé lundi soir
Béjaïa Le village Laâlam sinistré
Publié dans El Watan le 22 - 03 - 2006

Le grondement parti vers 20h45, dans la nuit de lundi dernier, des montagnes rocheuses d'Enkeb, dans la chaîne des Babors, s'est propagé en onde qui a ébranlé une grande partie du territoire de la wilaya de Béjaïa.
L'épicentre du séisme, d'une magnitude de 5,8 sur l'échelle de Richter, selon les estimations du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), est localisé à près d'un kilomètre au nord-est de Kherrata, soit quelque part dans cette zone encaissée et déshéritée, où s'agrippent les villages d'Iaâmarène et de Laâlam, dans la commune de Tameridjt, aux confins des deux wilayas de Jijel et Sétif. Le tremblement de terre a secoué également toutes les localités de la bande côtière et a été ressenti dans plusieurs agglomérations de la vallée de la Soummam, en passant par la ville de Béjaïa. Le dernier bilan communiqué, hier, faisait état de la mort de quatre personnes, dont deux enfants. Quatre-vingt blessés sont, par ailleurs, à déplorer, selon un décompte de la Protection civile, soixante, selon les structures de santé. Cinq parmi eux, souffrant de divers traumatismes ont dû être transférés vers l'hôpital de Béjaïa, dont l'encadrement médical dit devoir opérer deux souffrant de fractures. Les autres blessés, dont plusieurs personnes choquées, ont été pris en charge à la polyclinique de Souk El Ténine, la soirée même du sinistre avant de regagner leurs domiciles pour la plupart. Les décédés et les blessés sont pratiquement tous issus du village Laâlam (70 km de Béjaïa), localité où se sont, par ailleurs, concentrés les dégâts matériels. Dans les localités limitrophes, les habitants ont subi de grands moments de frayeur, qui les ont pour poussés à quitter leurs maisons dans la précipitation et se résoudre à passer la nuit dehors. Le jeune Boufkhed Meziane, 11 ans, fouillait dans ses cahiers d'écolier lorsqu'un pan de la bâtisse familiale s'est écroulé. Il sera dégagé sans vie des décombres dans la soirée, raconte son oncle, qui apprend que ses frères Hicham et Younès, des jumeaux de 14 ans qui étaient avec lui dans la pièce, s'en sont tirés avec des blessures.
Une région déshéritée
Deux autres pièces alignées de la maison, ont résisté au choc et ne présentent que des fissures superficielles. Dans un autre pâté planté sur l'un des innombrables gradins du village, Bettit N., une jeune femme de 26 ans, Bettit K. et une fillette de 5 ans, ont péri sous les décombres. Le jeune Laâkab Mounir, 13 ans, est également mort, à des maisonnettes plus loin. Seules les maisons vétustes portées par des murs de pierres et de terre semblent avoir cédé à la secousse. Ailleurs, les ossatures de béton et de ferraille ont majoritairement tenu le coup. Une cinquantaine de maisons, toutes anciennes, se sont effondrées ou déclarées inhabitables, selon le bilan préliminaire établi par la cellule de crise installée au niveau de la wilaya. Un décompte recoupé par des informations recueillies sur place. L'école primaire du village a été par ailleurs endommagée et nécessite des travaux de réfection avant la reprise des cours. Les villageois, qui partagent un espace éclaté et tout en escarpements ont bien entendu passé la nuit dehors. L'on continue à parler de l'épais grondement venu de la montagne, et d'étincelles sans doute provoquées par l'éboulement de quartiers de roches qui ont déferlé dans l'oued en bas. Des lézardes profondes striant le sol du côté le plus haut du village, témoignent de la puissance de la secousse. L'arrivée « prompte » des secours, comme on tient à témoigner, semble avoir quelque peu aidé à amortir le choc psychologique. « Aussi loin que l'on remonte dans la mémoire, l'on n'a pas souvenance d'une tel séisme », affirme Amer Allout, qui dit ne devoir son salut qu'au fait qu'il ait quitté la vieille pièce effondrée pour chercher un effet à l'extérieur. Son vieux voisin affirme à son tour avoir échappé de justesse à la mort après la chute de la lourde solive qui étayait le toit de sa vieille maison. M. K. Lounis a dû quitter le village d'Iaâmarène, comme une vingtaine d'autres familles du village, aujourd'hui abandonné, pour fuir le terrorisme sur recommandation de l'armée vers la deuxième moitié des années 1990, témoigne-t-il. La masure qu'il a louée par ici, dans l'attente d'être relogé, vient de s'effondrer en grande partie. « On a inscrit nos noms ce matin sur des fiches puis les agents sont repartis », dit il. L'homme préoccupé par le sort de sa fille blessée la veille et évacuée vers la polyclinique de Souk El Ténine, dit n'avoir rien reçu comme aide. La présence, certes forte, de la part des autorités et des secours, semblait se limiter jusqu'à hier en milieu de journée à l'appui psychologique que peut conférer leur déplacement sur les lieux. Des familles entières restaient encore regroupées sur les quelques bancs dégagés et à bonne distance des habitations ébranlées. Aucune tente n'était en vue. L'acheminement des denrées et autres aides matérielles devait s'amorcer dans l'après-midi, du moins tel que promis par les autorités de wilaya.


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