Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rendu visite, hier, au président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, blessé le 13 octobre par un tir «accidentel» de son armée et hospitalisé à Paris, a rapporté hier l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle). La visite de M. Le Drian à M. Aziz, qui est depuis le 14 octobre soigné à l'hôpital militaire de Percy-Clamart, près de Paris, «a permis au responsable français de se rassurer sur l'état de santé» du président «et de lui présenter ses vœux de prompt rétablissement», selon l'AMI. Cette rencontre confirme l'amélioration de l'état de santé du chef de l'Etat mauritanien, selon l'agence, qui ne précise toutefois pas quand il rentrera à Nouakchott. Le président Aziz a été blessé par balle le 13 octobre au soir à une quarantaine de kilomètres de Nouakchott, alors qu'il rentrait par la route d'un voyage en province. Selon la version officielle, il s'agit d'une erreur de tir d'une unité mobile de l'armée assurant la sécurité autour de la capitale. M. Aziz avait été opéré «avec succès» dans un hôpital militaire de Nouakchott, avant d'être évacué le 14 octobre en France où il a été admis à l'hôpital de Percy-Clamart. La version officielle de l'incident a suscité des questions en Mauritanie, pays à l'histoire jalonnée de coups d'Etat militaires - le président Aziz est lui-même arrivé au pouvoir en août 2008 par un putsch - alors que le chef de l'Etat s'est lancé depuis son élection en 2009 dans une lutte sans merci contre Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), qui l'a menacé de mort. Mais selon des experts en sécurité qui connaissent bien les habitudes du président et ses multiples excursions en solitaire au nord de Nouakchott, où circulent des unités mobiles de l'armée, la thèse du «tir accidentel» semble difficilement contestable.