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Familles des victimes du terrorisme
Emotion et larmes étaient au rendez-vous
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2006

Beaucoup d'émotion et de colère se lisaient, hier, sur les visages des manifestants venus soutenir les familles des victimes du terrorisme rassemblées devant le Palais du gouvernement, pour dénoncer les libérations massives des terroristes.
Sous le slogan « Chaque dimanche pour hanter les consciences », cette manifestation, la troisième en l'espace d'un mois, draine de plus en plus de monde. Hier, des militants du Mouvement démocratique et social (MDS) et du Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) ainsi que des membres d'associations de femmes se sont joints au rassemblement. Arborant des banderoles et brandissant des portraits des victimes assassinées, les manifestants ont crié pendant des heures leur mécontentement face à ce qu'ils ont qualifié de trahison. La soixantaine largement dépassée, Slimane Belkeffani est là depuis 9h. Retiré dans un coin de la rue, il scrute les veuves et les mères éplorées et ne s'empêche pas d'essuyer ses yeux cachés par une paire de lunettes. « Les terroristes ont détruit ma maison située à Ouled Allel, en 1995. Ils ont mis une bombe à côté de l'entrée, parce qu'aucun de mes enfants n'a voulu les suivre. J'ai tout abandonné là-bas, pour construire un gourbi sur une des rives de Oued El Harrach et y vivre avec mes dix enfants. Les cinq filles se sont mariées, mais les garçons sont avec moi. A ce jour, je n'ai rien reçu. J'aurais dû laisser mes enfants rejoindre les terroristes, ils auraient pu aujourd'hui revenir avec un pactole. J'ai été spolié de mes biens deux fois dans ma vie. La première en 1958 par l'armée française et la seconde fois en 1995, par les terroristes. Si je ne suis pas un Algérien, qu'ils me le disent. Comment des criminels peuvent-ils être indemnisés ? », dit-il en larmes. A côté, Boubetra, l'homme qui a perdu son unique fils à la rue Bouzrina, est lui aussi terrassé par la douleur. Il prend part à toutes les manifestations des familles des victimes du terrorisme pour extérioriser sa douleur. Reconnaissant le commandant Azzedine et Abdelhak Brerhi, membres du CCDR, il s'approche d'eux et raconte en détail près l'horreur que son fils a endurée avant d'être assassiné par ses bourreaux. « Comment pourrais-je aujourd'hui accepter d'oublier ce qui s'est passé ? Comment faire comprendre à ma femme, paralysée depuis la mort de mon fils, qu'il faut pardonner aux auteurs ? Comment peut-on oublier toutes ces tueries d'un seul coup ? », dit-il avant d'éclater en sanglot. Des propos qui ont fait fondre le commandant Azeddine et Brerhi au point de pleurer. La foule est devenue compacte vers 11h. Les manifestants nombreux débordent sur la chaussée. Les policiers réagissent rapidement et les repoussent vers le trottoir. Pour eux, il n'est pas question de bloquer la circulation automobile. Pourtant, Hadda, sexagénaire brandissant les photos de ses deux enfants assassinés, une fille et un garçon âgés à peine de 18 et 20 ans, force le bouclier des CRS, se met à même la chaussée, et crie de toutes ses forces, obligeant toutes les femmes à la rejoindre. Les propos qu'elle tient laissent les policiers impuissants. Certains n'ont pu retenir leurs larmes. « Ya Bouteflika, rends-moi mes deux enfants. » « Ya Lamari, pourquoi n'as-tu pas défendu mes deux enfants ? » « Rendez-moi mes enfants pour que je puisse les enterrer dignement. » « J'ai envie de leur mettre un linceul et leur lire la fatiha. » « Ya Bouteflika, Kartali qui a enlevé mes enfants n'a pas payé ses crimes. » « Ya Bouteflika, pourquoi as-tu trahi nos morts ? » « Ya Bouteflika, nous ne te pardonnerons jamais. » Ces phrases, entrecoupées par des sanglots, n'ont laissé personne insensible, y compris les policiers. L'un d'eux a tenté de la calmer en la prenant dans ses bras, mais Hadda est inconsolable. Ses deux enfants, Samia et Salah, ont été enlevés, à un mois d'intervalle, par un groupe de terroristes qui agissait sous la coupe de Kartali, à Larbaâ, en 1995, et à ce jour elle ne sait toujours pas où ils ont été enterrés. Fatima se rappelle de son fils, elle aussi. Il était radariste chez les parachutistes. Elle exhibe sa photo, en tenue de combat embrassant l'emblème national. « Cette photo a été prise la veille de sa mort. Il avait toujours le drapeau dans ses affaires. Il a été tué à Sidi Bel Abbès, alors qu'il était en opération contre le groupe de Kada Benchiha. Regardez-le comment il embrasse le drapeau, ce même drapeau que Bouteflika a remis aux terroristes. Il nous a trahis. Il doit se retourner dans sa tombe en sachant que ses tueurs sont en liberté », dit-elle en se laissant aller aux larmes. Fatima est interrompue par Abdelilah, dont le frère, père de deux enfants, a été tué dans l'explosion d'une voiture piégée à El Biar, en 1997. « Comment peut-on accepter que ceux qui violaient des femmes, massacraient la population, assassinaient par dizaines les policiers et les militaires se retrouvent en liberté, et avec comme récompense des pensions ? Que se passe-t-il dans ce pays ? Où est la justice ? De quel droit peut-on accepter que la mémoire de nos morts soit ainsi violée ? Il faut que justice soit faite et que le sacrifice de nos morts soit respecté », lui lance-t-il avant que d'autres femmes ne viennent faire part de leur douleur elles aussi. Elles ont dénoncé l'absence à leurs côtés des militants des partis politiques, notamment du RCD, du FFS et du RND, « ceux qui se disent démocrates et qui se sont toujours engagés pour défendre notre cause ». Après plus de deux heures de regroupement, les familles se sont dispersées en se donnant rendez-vous dimanche prochain au même endroit.

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