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sur les terres arides de la haine
Avant-première de Yema de Djamila Sahraoui hier à Alger
Publié dans El Watan le 15 - 11 - 2012

Yéma, de Djamila Sahraoui, raconte l'histoire d'une famille déchirée en raison d'une violence extérieure.
Elle traîne un brancard. Le chemin est escarpé, la terre aride. Plus en bas, un olivier solitaire. Et plus loin encore, la maison. Une maison en tuiles rouges en pleine montagne, quelque part en Algérie. La vieille femme ramène son fils, Tarik, un militaire tué par des hommes armés, le lave et l'enterre. Une autre Antigone ? Cette première scène de Yema, nouveau film de Djamila
Sahraoui, projeté hier à la salle Ibn Zeydoun à Alger, dévoile toute la tragédie de cette histoire. Une tragédie qui pourrait être algérienne. On apprend plus tard que l'officier assassiné a été victime d'un groupe terroriste composé des amis de Ali, le frère.
Ce frère jaloux qui enlève l'épouse du mort et la force au «mariage viol» au maquis. A-t-on fait un jour, dans un pays soumis au silence par la fausse réconciliation, le bilan des filles violées par les islamistes armés et autres hommes sortis des entrailles de la
nuit ? A-t-on pensé aux enfants nés sous les arbres ? Ali (Ali Zaref) a chargé Taha (Samir Yahia) de surveiller ou de garder sa mère (Djamila Sahraoui). Celle-ci le déteste, lui reproche d'avoir tué son frère. Pire, elle n'a aucune pitié pour lui lorsqu'il revient blessé par une balle à la jambe. Elle lui ferme la porte au nez. Pas de pardon ! La haine absolue. Mais, elle accepte de s'occuper d'un
bébé. «C'est mon fils !», lance Ali. «Ce n'est pas ton fils», réplique sèchement la mère. Qui est le père ? Ambiguïté. Ali et Tarik ont-ils eux-mêmes connu leur père ? Enigme.
Le bébé symbolise un certain retour à la vie de Ouardia. Dès qu'il rentre à la maison, elle commence à mettre des habits aux couleurs vives à chanter. Elle sort doucement de sa grisaille interne. Les lumières dorées du jour - bien travaillées par le directeur photo - de cette campagne presque féerique sont là pour lui rappeler que le désespoir n'est jamais définitif. Les décors naturels sont bien méditerranéens. Pour croire plus à la possibilité du bonheur, Ouardia creuse la terre, plante des légumes, ravive un arbre mort à côté de la tombe de son fils, arrose ses cultures. La terre ? Cette terre si cruelle, gorgée de sang et de larmes. Comme dans une tragédie grecque. Djamila Sahraoui s'en est beaucoup inspirée pour raconter le drame de cette famille. Elle a laissé les images tout dire, réduisant les dialogues à leur expression minimale. Pas besoin de trop se parler.
Tout est dans le regard. Avec le jeune gardien, qui ne quitte jamais son pistolet-mitrailleur, Ouardia entretient un rapport soupçonneux qui, au fil des saisons, devient plus cordial. Le gardien manchot n'est qu'une autre victime happée par les fourches de la violence. Lui-même est en quête d'une certaine protection, d'un fol espoir d'existence simple. Parfois, le corps des comédiens devient une forme expressive nette grâce à un cadrage étudié. Dans le film de Djamila Sahraoui, la musique est évacuée, remplacée par «les sonorités» naturelles de la montagne : un vent intrigant, un bourdonnement insistant de mouches et un gazouillement sinistre des oiseaux. Un travail minutieux. C'est probablement une manière esthétique de rester dans la crudité de l'histoire.
C'est simple : c'est l'échec d'une mère. D'une nation ? Ouardia pleure sans pleurer. Elle sent à peine sa faillite. Les frères qui s'entretuent, n'est-ce pas là la ligne maximale de la tragédie ? Sans lieu, sans date, Yéma est un film à voir sous plusieurs angles. Au fond, il y a l'être humain dans toute sa laideur ; à côté, il y a la nature dans toute sa générosité, et à la périphérie, il y a la vie et ses tourments. Djamila Sahraoui, qui a raconté son histoire dans un huis clos ouvert, n'a pas la prétention de mener son spectateur vers un seul chemin. Grâce au scénario, au jeu naturel des comédiens et à l'esthétique des images, le film Yéma force le respect.
Une fiction qui revient avec philosophie sur l'histoire déchirante du l'Algérie contemporaine, suscitant exprès l'incompréhension. Yéma, ma mère, n'est-elle pas, finalement, la patrie ? A-t-on tout compris à cette Algérie passant d'une tragédie à un autre sans
trêve ? «Je n'ai pas envie de donner des clefs trop lourdes. Il y a peu d'explications. Tout est radical, évoque la tragédie. Nous avons, à l'intérieur de la maison, utilisé les lumières de bougies. Manière d'exprimer la dureté et la chaleur. La musique n'est pas là pour dire qu'on n'est pas dans la gentillesse. Mais, dans les moments les plus extrêmes, il y a toujours quelque chose pour s'accrocher à la vie», a déclaré Djamila Sahraoui, après la projection presse.
Elle a reconnu avoir eu la tâche rude en étant comédienne et réalisatrice à la fois. «Je ne regrette pas. J'ai cherché parmi les comédiennes. Je trouvais que quelque chose n'allait pas. En écrivant le scénario, je pensais en fait à moi-même, la ténacité, la détermination. Ouardia est comme sa terre…», a-t-elle dit. Produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), Les films de l'Olivier et Néon Production, Yéma est sélectionné dans plusieurs festivals à l'étranger, notamment en Suède, en France, au Liban et en Australie. Le long métrage a déjà décroché plusieurs prix, notamment à Moscou et à Namur.


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