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L'Algérie a-t-elle perdu son thon ?
Assemblée ordinaire de l'Iccat à Agadir (Maroc)
Publié dans El Watan le 15 - 11 - 2012

On promet en haut lieu d'user de tous les ressorts de l'Etat, y compris diplomatiques, pour restituer au pays le quota perdu.
Pari difficile pour la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat) organisation de 48 pays traversée par des courants divers, taraudée par des lobbies politiques, décriée par les ONG, critiquée par les scientifiques et vilipendée par les professionnels de la pêche. Quoique pour cette année, l'on pronostique une réunion plus paisible après les derniers avis des scientifiques qui parlent d'une espèce qui semble mieux se porter. «Il ne faut cependant pas baisser la garde», préviennent les scientifiques à l'origine de la prise de conscience des ravages qui menacent de disparition pure et simple de cette espèce emblématique de la Mare Nostrum. Les thons rouges sont pêchés en Méditerranée depuis plus de 7000 ans, mais en 30 ans, leur nombre a diminué de plus de 80%. A la pêche artisanale qui s'est maintenue jusqu'aux années 1970 pour approvisionner un marché local s'est progressivement substituée la pêche à la senne, un long filet circulaire qui permet d'encercler des bancs entiers et de prendre jusqu'à 100 tonnes d'un seul coup. La sonnette d'alarme a été tirée il y a une dizaine d'années, après les excès des années 1990 où les pêches autorisées en Méditerranée ont atteint 52 000 tonnes/an, alors que les scientifiques avaient fixé le plafond à 20 000 tonnes. En 2008, le quota était encore de 28 500 tonnes, puis est passé à 22 000 tonnes en 2009, à 13 500 tonnes l'année suivante, avant de descendre à 12 900 tonnes en 2011 et 2012. Les décennies 1990 et 2000 ont été fastes pour l'Algérie qui bénéficiait de quota annuel exceptionnel, atteignant 2000 tonnes/an en 1999.
INTERÊTS OCULTES ET PARTISANS
Depuis, il n'a cessé de diminuer et n'est plus aujourd'hui que de 138 tonnes. La réduction du TAC Méditerranée n'en est pas la seule cause. Confiée au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH), cette activité a été mise au service d'intérêts particuliers occultes et partisans. Jusqu'en juin 2009, date à laquelle la supercherie des pêches virtuelles a été à demi dévoilée dans l'affaire de Annaba où des armateurs turcs et algériens ont été pris en flagrant délit de «pêche frauduleuse», l'Algérie, par le biais du MPRH, inscrivait à l'Iccat des thoniers alors qu'elle n'en avait pas un seul. Elle bénéficiait ainsi de son quota qui s'échangeait ensuite au prix fort sous forme de documents (quotas papier) avec de vrais thoniers (généralement turcs) qui avaient réellement pêché, mais sans y être autorisés. Des pilleurs en quelque sorte, qui obtenaient ainsi la possibilité de débarquer et de vendre leurs prises illicites. L'année suivante, en 2010, l'Algérie avait encore aligné 17 faux thoniers pour échanger les 684 tonnes du quota, mais il n'y a pas eu de pêche entre le 15 mai et le 15 juin car l'une des conditions imposées cette année-là par l'Iccat était d'embarquer un observateur indépendant.
Attendue de pied ferme à Paris, à l'assemblée générale de novembre pour s'expliquer, l'Algérie va jouer les chaises vides. Le consulat de France n'aurait pas délivré les visas pour les membres de la délégation algérienne, selon le MPRH. Le consulat s'en défend et le bruit court dans les coulisses de l'AG de l'Iccat qu'affairistes algériens, libyens et turcs ont manœuvré pour qu'il en soit ainsi, car cette absence va permettre à 4 pays – la Libye qui fonde son argumentation sur les thoniers fantômes de l'Algérie, la Turquie, la Croatie et l'Egypte – de partager la drastique diminution du quota algérien qui passe de 684 à 138 tonnes. C'est le branle-bas à Alger, mais ce n'est que de la gesticulation de circonstance. On promet en haut lieu d'user de tous les ressorts de l'Etat pour récupérer les pertes et laver l'affront. Des propos pour rasséréner les armateurs, qui se sont lancés dans l'acquisition de thoniers avec l'argent des plans de relance. Des embarcations toujours otages des chantiers navals turcs pour de sombres affaires de ristourne. Ils vont devoir se partager des broutilles, «pas même de quoi payer le carburant», avaient-ils commenté à l'époque. En novembre 2011 à Istanbul, l'Iccat reste insensible aux jérémiades et justifications de la délégation algérienne, qui a usé de toute son énergie et a dû subir assez durement la fermeté et l'intransigeance de certains de ses membres.
PREMICES DE REPRISES
En 2012, grâce aux 4 seuls et vrais thoniers algériens dignes de ce nom – dont deux acquis sur fonds propres, réceptionnés depuis 2009 mais sciemment immobilisés dans les ports et leurs propriétaires malmenés dans les tribunaux pour des motifs insondables – l'Algérie a pu enfin réellement mené une campagne de pêche réglementaire. L'un des deux armateurs «a sauvé in extremis le quota national» en pêchant 68 tonnes, le second n'a pu faire qu'un baroud d'honneur parce que retardé par une avalanche d'embûches bureaucratiques. Que se passera-t-il cette semaine à Agadir ? Selon des observateurs à l'Iccat, le fait qu'enfin des bateaux algériens aient été présents pour pêcher en «réel» est un point très important et permet à l'Algérie de ne plus être le «grand absent» des campagnes de pêche et l'acteur talentueux des «quotas papier» devenus impossibles maintenant. Une augmentation du quota national est envisageable pour 2013, parce que, ajoute notre source, tout est possible avec un rapport de force favorable et de la diplomatie bien comprise pour introduire et défendre le dossier Algérie, avec l'objectif principal pour notre pays de ne pas rester dans la catégorie des éternels insatisfaits.
La seule stratégie en conformité avec les règlements de l'Iccat et ne pouvant être entravée par les autres parties membres (Etats) est d'exiger l'affectation de 50% du quota de 2009 non pêché – quelque 450 tonnes – qui devait être échelonné sur les 3 années suivantes. Ce qui n'a pas été fait dans les délais impartis par le MPRH, braqué sur la réduction du quota. «Mais tout n'est pas perdu», ajoutent nos sources, «car tout en gardant à l'esprit qu'il est difficile de réclamer une augmentation du quota avec un Taux admissible de capture (TAC) de 12 900 tonnes, il vaut mieux mettre intelligemment à profit la réglementation de l'Iccat et trouver des soutiens au lieu de s'entêter maladroitement sur une idée fixe».


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