Chawki Amari a échoué, jeudi dernier, à la librairie Chihab internationale, sise à Bab El Oued (Alger). Son apparition correspond à la parution chez l'éditeur du même nom d'un recueil de « textes, chroniques et nouvelles d'aujourd'hui », intitulé Lunes impaires. Chawki Amari déboule dans la rencontre, casse tout, jusqu'à son éditeur, invite les journalistes à sortir, s'assied dans un lieu où personne n'est à sa place, et fait comme si... L'onde est telle que l'assistance chavire sans secours, comme pour fuire, dans un débat cosmique au sujet du livre et de l'édition. Faire paraître Lunes impaires répond, a-t-il avoué, à un égo qui a phagocyté gentillement ses vis-à-vis lors de la rencontre. Ce même égo l'a mis à d'autres moments en case silence, en marge d'un univers que sa parole est faite pour démonter de toute manière. A la limite de l'agression. Asthmatique à cause de ses courtes chroniques quotidiennes « Point zéro », qui décorent les jours de semaine la dernière page d'El Watan, Chawki Amari apprend difficilement à souffler sur un autre support. « Pour 300 DA, c'est pas trop l'arnaque, y a du 50/50 », lâche-t-il, entre ce qui est neuf et inédit et ce qui l'est moins, des chroniques passées et remastérisées pour les besoins de l'édition en livre. Des textes courts et des nouvelles, le format répond, selon lui, à une réalité algérienne qui ne souffre pas des visions globalisantes. L'obsession de cet homme au stylo psychopathe c'est que « des Algériens écrivent pour des Algériens » à la recherche d'un « effet miroir ». « Génie à fragmentation », Chawki Amari fort de son ironie sombre dans une nature algérienne non encore identifiée, et demeure pour cela l'auteur le plus indiscipliné de la place. Reste que le bilan de son raid à la librairie Chihab a été maigre : 4 livres vendus, quelques disparus, le reste laissé sur le billard. Chawki Amari Lunes impaires Textes, chroniques et nouvelles d'aujourd'hui Chihab Edition - 300 DA
