Des fellahs de la wilaya de Tipasa avaient été conviés au siège de la Chambre de l'agriculture de la wilaya (CAW), en présence des responsables de la BADR et de la CNMA, pour tenter de trouver des solutions à leurs problèmes, notamment en matière de financement. Ce n'est pas la disponibilité de l'argent qui pose problème pour les fellahs à présent, mais l'impossibilité d'obtenir des crédits auprès de la BADR, à cause du blocage des dossiers qui aura été à l'origine de cette rencontre. «Je regrette que nous ne soyons pas représentés au niveau de vos commissions, déclare un agriculteur, car nous ignorons les raisons du rejet de nos dossiers auprès de la banque, ajoute-t-il, il faut être clair, l'UNPA ne représente pas tous les fellahs algériens», dit-il. Un autre intervenant a tenu à préciser aux responsables de la BADR : «Ce n'est pas vous qui nous donnez de l'argent, c'est l'Etat qui vous a donné des instructions pour soutenir les fellahs, dit-il, chaque dossier de fellah devra faire l'objet d'une étude par la BADR et par le véritable représentant des agriculteurs.» Lors de cette rencontre, le problème du financement triangulaire a été évoqué. D'ailleurs, les fellahs ont préconisé la création d'un guichet unique. Durant le débat, l'administration des impôts a été mise à l'index par tous les intervenants. Compte tenu des incompréhensions des intervenants d'une part, et les interprétations des textes selon les parties prenantes dans le financement agricole d'autre part, l'idée d'organiser une journée thématique sur l'IRG avec les responsables de la direction des impôts et les fellahs avait été proposée par les responsables de la CAW de Tipasa. Contrainte de se soumettre à l'application de la réglementation et de s'assurer des garanties, la BADR continue d'exiger la situation fiscale à chaque fellah quand celui-ci constitue son dossier pour l'obtention du crédit. En plus de la situation fiscale, la situation parafiscale et l'affiliation de l'agriculteur, autant de chapitres qui avaient fait l'objet d'interventions et d'explications. Bien entendu, le responsable de la BADR a reconnu que ses agences ne peuvent pas s'engager avec des agriculteurs qui n'ont pas d'acte de propriété de leur terre. C'est un dialogue de sourds qui s'est installé. Les fellahs demandent la simplification des procédures afin de leur épargner les lourdeurs bureaucratiques et la perte de temps. Les responsables de la BADR de Tipasa se sont montrés disposés à faciliter la tâche aux fellahs dans le respect des lois. La direction des impôts de la wilaya souhaite être conviée à ce genre de débat avec les fellahs en toute transparence. Des rencontres similaires avec les agriculteurs figurent dans le plan de charge de la CAW de Tipasa. Les fellahs, quant à eux, insistent sur la concrétisation des discours officiels et des engagements des responsables afin de se mobiliser dans leurs tâches sans se soucier des impondérables.
