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à bord, les drames de l'Afrique
Le film la pirogue de Moussa Touré projeté à Alger
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2012

La pirogue, du sénégalais Moussa Touré, est un film vrai sur les douleurs du continent riche et l'espoir retardé de la jeunesse africaine.
Traverser l'Atlantique pour retrouver l'espoir est le pari fou de jeunes désespérés de Dakar. Cela est une fiction dans le film La pirogue, le dernier film de Moussa Touré, projeté mardi soir à la salle Ibn Zeydoun à Alger, à la faveur du 2e Festival international du cinéma d'Alger (FICA) et des journées du film engagé. Mais, la réalité terrible de l'Afrique d'aujourd'hui dépasse largement cette fiction. Baye Laye (Souleymane Seye Ndiaye), un pêcheur dakarois, est un capitaine de pirogue. Son frère, un jeune qui connaît bien son siècle en écoutant de la musique sur Iphone, veut partir, retrouver, peut-être, une autre forme de vie. Baye Laye hésite. Son épouse tente de le retenir, mais lui suggère d'aller… en Chine. «L'Europe, c'est la crise», lui dit-elle.
On l'oublie : les couleurs du rêve européen deviennent de plus en plus fades. Les grecs et les espagnols en savent déjà un bout ! Ce jour-là, ils sont une trentaine à vouloir tenter l'aventure à bord d'une pirogue en bois. Les vagues océanes ? Les tempêtes ? Aucune force ne peut les dissuader. Le désespoir a une terrible énergie. C'est même «un microbe sous la peau», comme le suggère Moussa Touré. A bord de l'embarcation, «la vie» s'organise. On découvre la présence d'une fille. «Le chef» du groupe veut la balancer par-dessus bord. «Tu dois payer !», lui ordonne-t-il.
Les passeurs sont également des affairistes. Leur commerce ? La misère des gens. La fille résiste. Les autres la protègent. La pirogue transporte des hommes de plusieurs ethnies : Wolofs, Toucouleurs, peuls… Un guinéen a peur, crie. Face au destin, face à l'avenir inconnu, l'homme d'Afrique, qui continue de subir toutes les injustices, développe des craintes. Et puis, la tempête passe. La pirogue résiste, pas les passagers. Dans l'immensité océane, l'être humain n'est presque rien. La dérive est inévitable, la mort certaine. Dans le film de Moussa Touré, l'océan est un personnage. Partout présent.
Autant que la pirogue elle-même et cette poule ramenée par le guinéen peureux, comme pour rappeler «les petites choses» de la vie. Le danger partagé ne fait pas oublier aux boat-people leurs rancunes. Des conflits, des différends, des discussions animées…Tout compte fait, Moussa Touré a embarqué l'Afrique et ses déchirements à bord de sa pirogue en un huis clos mouvant. L'Afrique qui ne sort pas des guerres, des coups d'Etat, de la corruption, des manipulations, du pillage, des intrigues… Au lieu d'être un facteur intense d'enrichissement mutuel, la pluralité ethnique contribue à la déstabilisation du continent, savamment exploitée par les chercheurs d'or des temps modernes.
«Moi, je dis aux hommes politiques que l'homme africain est entré dans l'Histoire», crie «le chef» de la pirogue à un moment donné de la traversée. Le film prend donc une allure politique. Le cinéaste sénégalais répond à sa manière au fameux discours de l'ex-président français Nicolas Sarkozy prononcé à Dakar, dans lequel il prétendait, à tort, que l'homme africain n'était pas «entré dans l'histoire», une autre manière de dire que l'africain est «un sous-homme». «Durant le règne de l'ex-président du Sénégal, Abdoulay Wade, les renseignements généraux étaient partout. Nous ne pouvions pas ouvrir la bouche. Quand Sarko, on l'appelle ainsi pour ‘‘sarcophage'', était venu chez nous prononcer son discours. Personne n'a pas lui répondre sauf les maliens. J'ai juré alors de le faire dès que l'occasion cinématographique se présenterait. Mon producteur français ne m'a jamais parlé de cette scène. Et quand le film est allé à Cannes, j'ai dit ça c'est une belle réponse !», a expliqué Moussa Touré, après la projection de son film.
La Pirogue a été sélectionné dans la section «Un certain regard» au dernier festival de Cannes. En regardant cette fiction intense, on se rappelle le long métrage Harragas de Merzak Allouache, qui traite du même sujet. Et on constate vite le grand décalage entre les deux films. La pirogue est une fiction bâtie sur un scénario solide, une psychologie de personnages assez bien maîtrisée et des images fortement réalistes. Le tout donne une valeur dramatique au long métrage et suscite l'émotion. Malgré la contrainte de l'espace, le cinéaste a su faire bouger sa caméra, rendant compte de cet emprisonnement à ciel ouvert, de cette détresse mobile.
«Il y a des regards qui divergent. J'ai vu le film de Merzak Allouache. J'ai constaté que la mer n'était pas un acteur. Mais, je pense qu'il y a une certaine complémentarité entre nos deux films», a relevé Moussa Touré. La pirogue a obtenu le Tanit d'or aux dernières journées cinématographiques de Carthage en Tunisie. Ces dernières années, plus de 30 000 jeunes ont quitté la côte atlantique de l'Afrique de l'Ouest vers les îles Canaries. Plus de 5000 n'ont jamais atteint ces terres espagnoles. Ils ont perdu la vie en cours de route… Au nord, les jeunes algériens partent aussi vers l'Europe. A quoi sert d'avoir un pays riche ?


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