Plus d'une trentaine d'agents de sécurité de l'entreprise de sécurité et protection 2SP, qui contrôle tous les sites gaziers qui se trouvent sur le territoire de la zone industrielle Hassi R'mel, observent depuis deux jours un mouvement de protestation sur leur lieu de travail. Les raisons de ce mouvement de protestation, selon eux, sont nombreuses, celle mise en avant est le refus de la hiérarchie de permettre l'installation d'un syndicat d'entreprise. Les travailleurs de cette entreprise s'interrogent : «Pourquoi 2SP, qui se présente comme le fleuron du marché de sécurité au Sud et l'une des filières de Sonatrach, ne tolère-t-elle pas l'installation d'un syndicat ?» Pourtant, à quelques encablures, DSP, une autre filière de Sonatrach vouée à la sécurité, a toléré la création d'une activité syndicale sans parler des avantages qu'elle accorde à ses travailleurs. Dans ce contexte, une lettre a été envoyée le 16 février par l'UGTA au directeur général de cette entreprise pour fixer, conjointement, les modalités du déclenchement d'une assemblée générale des travailleurs de Hassi R'mel afin de mettre en place une section syndicale. Selon les protestataires, le directeur n'a pas encore répondu à cette lettre. Pis encore, les agents de la société 2SP dénoncent la discrimination salariale, l'injustice sociale, les inégalités et le manque de sécurité, les mauvaises conditions de travail, le sous-paiement, le harcèlement moral et la répression administrative. Ils revendiquent également l'amélioration des conditions de travail conformément aux lois régissant le monde du travail en Algérie et aux normes de travail internationales, à savoir un alignement dans le cadre d'une nouvelle grille des salaires, récemment entrée en vigueur chez les sociétés de gardiennage. Tous les interlocuteurs déclarent qu'«il faut que les autorités concernées sachent ce qui se passe». «Il y a trop de magouilles, comment assurer un service tel que la sécurité, si on n'en a pas les moyens ?», s'interrogent-t-ils. Le spectre de Tiguentourine hante les travailleurs de Hassi R'mel qui déplorent le manque de moyens logistiques. En plus, les travailleurs réclament le paiement des heures supplémentaires et attendent toujours leur prime de risque et d'astreinte, la prime d'armement ainsi que celles de départ à la retraite et d'exercice. Signalons que ces derniers menacent de durcir leur mouvement si aucune suite n'est donnée à leurs revendications.