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«Les conditions ne sont pas réunies pour développer le e-commerce»
Amina Messaïd. Professeure des TIC et organisations à l'ENSM d'Alger et chercheure au CREAD
Publié dans El Watan le 04 - 03 - 2013

-Quelles sont les raisons qui font que le e-commerce peine à se développer en Algérie ?
D'abord, il est utile de replacer le e-commerce dans notre environnement socio-économique où l'utilisation du numérique n'est pas encore généralisée, que ce soit au niveau professionnel ou au niveau privé (nous attendons toujours la 3G), et ceci aussi bien pour des raisons socioculturelles que pour des raisons techniques. Le e-commerce suppose la modernisation du système bancaire et une législation autorisant les transactions en ligne pour le «B to B» ou le «B to C», il suppose également une mise en confiance du citoyen quant aux moyens électroniques de paiement et il suppose enfin de concevoir une stratégie de pénétration pour déterminer notamment les cibles.
En outre, le e-commerce peine à se développer pour trois raisons essentielles : la première renvoie au fait que nous devons d'abord développer et mettre en place les conditions techniques afin de créer des habitudes et des comportements nouveaux non seulement dans le domaine du e-commerce, mais dans les divers domaines de la vie économique et sociale, à commencer par le système éducatif (l'apprentissage à l'usage de l'informatique). Les investissements dans le domaine des TIC ne représentent que 5% du PIB.
Globalement, la situation mérite d'être améliorée dans la mesure où les dernières données indiquent un très faible taux de pénétration de l'ordinateur dans les ménages algériens, et beaucoup de citoyens expriment leur insatisfaction quant à la qualité (coupures et faible débit) et au prix de la connexion. La seconde est le manque de confiance qui est un sentiment que beaucoup d'algériens ont développé avec le temps relativement à la qualité de service médiocre dans certaines banques, services de l'administration publique, etc.
Qualité de service en rapport avec la circulation et l'échange de l'information. Le citoyen algérien peine à être informé de manière claire dès lors que l'information recherchée concerne différents organismes ou établissements, ces derniers n'ayant pas de système électronique fonctionnel et efficace d'échange d'information, cette dernière demeure fragmentée et dispersée. Cela dit, des efforts appréciables sont déployés à travers diverses actions telles que celles du Salon International sur les Technologies de l'Information (Med-IT), ainsi que les différentes rencontres scientifiques qui visent à promouvoir les TIC.
La troisième est le déficit en compétences dans le domaine du commerce électronique, il n'y a quasiment pas d'établissement qui assure des formations dans le domaine du e-commerce.
-Que dire des sites tels que Ouedkniss.com ?
Mais même si Ouedkniss ne renvoie pas au e-commerce, il a permis aux internautes algériens de se familiariser avec certains aspects du commerce électronique, et quelque part il a préparé les internautes algériens pour s'adapter au e-commerce et créé le besoin (la demande).
-Quelles sont les opportunités liées au développement du e-commerce sur le plan national aussi bien pour les individus et les organisations, y compris les entreprises ?
Les spécialistes de la question considèrent qu'il s'agit d'un marché vierge, compte tenu de plusieurs facteurs : la croissance du nombre des abonnés à Internet et l'augmentation de la demande pour l'acquisition d'ordinateurs, la familiarisation de la catégorie des jeunes (qui est la plus importante de la population algérienne) aux TIC grâce à l'ordinateur, le téléphone portable, etc. Le nombre important de diplômés qui sont à la recherche d'emploi et qui peuvent être employés dans ce cadre. En plus des avantages produits par ce type de commerce, en l'occurrence le gain de temps, la possibilité de commander et de recevoir à domicile et les prix plus bas que dans le commerce classique.
-Quelles sont les opportunités liées à l'utilisation des TIC en général par les organisations ?
C'est déjà de maîtriser l'ensemble de ses informations (en volume et en qualité) dans la mesure où ces dernières sont structurées et sont disponibles à tout moment sous différentes formes. Si au XXe siècle on considérait que «celui qui détient l'information, détient le pouvoir», ceci n'a plus cours au XXIe siècle dans la mesure où celui qui a la bonne information doit la faire circuler et l'échanger rapidement afin de saisir la ou les opportunités qui peuvent se présenter, ce qui améliorera la compétitivité d'une entreprise par exemple.L'administration publique gagnerait également à développer l'utilisation de l'outil informatique pour améliorer ses relations avec les usagers et les citoyens, l'exemple le plus frappant est celui des services de l'état civil, où un gain de temps appréciable pourrait être généré (temps d'attente, nombre d'erreurs dans la transcription...) grâce à l'utilisation de l'ordinateur.
-Quels sont les risques liés au recours aux TIC pour les organisations ?
Le principal risque est celui qui est lié à la sécurité de l'information ; il est déjà perceptible chez les internautes quels que soient leur âge et leur niveau d'instruction qui n'ont pas été sensibilisés sur ces questions. Néanmoins, les grandes entreprises sont actuellement suffisamment sensibles à ce problème et se dotent des moyens nécessaires. Mais le risque n'est jamais exclu, la preuve est le développement de la cybercriminalité qui est un autre problème qui commence à être pris en charge sérieusement dans notre pays. Plusieurs administrations publiques ont vu leur site bloqué à cause des attaques informatiques, ce qui signifie que le risque est permanent.
-Selon le rapport intitulé «Mesurer la société de l'information» publié par l'Union internationale des technologies (UIT), l'Algérie se positionne à la 104e place du classement mondial. Comment pouvez-vous expliquer le retard qu'accuse l'Algérie dans le domaine des TIC ?
En plus des raisons techniques que nous avons évoquées plus haut, il y a des raisons liées aux usages et aux comportements. Par exemple, le fait que les internautes algériens sont connus pour «surfer» beaucoup plus que pour «télécharger», la faiblesse du débit n'étant pas la seule cause bien sûr. Il y a dans ce cadre un travail important à mener dans le domaine de l'apprentissage afin de former des individus «actifs» et non pas «passifs» face au réseau.La société de l'information ne se construira qu'à condition de changer graduellement le rapport des individus à l'information et surtout à l'échange de l'information.
-Peut-on expliquer ce retard par les méthodes et les conditions d'enseignement qui n'encouragent pas l'usage des TIC ?
Les conditions d'enseignement sont un facteur explicatif important, mais il y a aussi les autres facteurs que nous avons cités plus haut ; en effet, si le citoyen algérien n'est pas préparé par le système éducatif (combien d'établissements scolaires utilisent les ordinateurs comme moyen didactique, combien d'établissements scolaires accordent de l'importance à l'enseignement de cette
matière ?) qui doit le doter de connaissances et capacités à évoluer dans une société de l'information, il sera en décalage par rapport à son environnement lorsqu'il se dirigera vers la vie professionnelle.


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