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Juste un mot : Fetouma par Fetouma
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Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2013

Fetouma sur les planches et à l'écran nous manque, les films de Bouamari aussi. Nous avons heureusement retrouvé une longue interview de cette immense comédienne au journal français Le Monde en date du 22-08-1975, interview publiée à la Une. Nous sommes encore aujourd'hui frappés, impressionnés par les mots justes, courageux et prémonitoires de notre amie. Nous nous permettons de reprendre quelques extraits : «Je suis née à Alger, fille de la Casbah, d'un père docker et d'une mère ouvrière et fille de la révolution. J'étais adolescente pendant la guerre de Libération nationale et grandi au milieu de la bataille d'Alger.
Dans ces conditions, pas question de faire des études pour devenir comédienne, de parcourir les conservatoires, mes parents n'avaient pas les moyens de me permettre de continuer l'école, mon père, sur le port, ne rapportait pas des jetons tous les jours, j'ai voulu trouver du travail pour aider mes parents et aussi pour voir plus clair. Et pour ne pas rester à la maison, pour ne pas devenir une femme ‘‘traditionnelle'', j'ai commencé comme dactylo mais dès mon enfance, mon but était de faire du théâtre… C'est au théâtre que je me suis formée culturellement, politiquement. Le TNA m'a permis de continuer à apprendre. Quand j'ai voulu être comédienne, mes parents étaient contre, ils étaient contre le cinéma qu'on projetait à l'époque, avec ses conventions, ses scènes de danse du ventre. Moi, je voulais faire du théâtre pour vivre et parvenir un jour à traduire la lutte, l'âme, la sensibilité, la grandeur de mon peuple.
La fonction du comédien est liée à la lutte du peuple. Pour qu'un acteur joue bien, il faut qu'il connaisse bien son peuple, ce qu'on appelle le talent ne suffit pas. Pour jouer dans le Charbonnier, mon premier rôle au cinéma, j'ai tenté d'accomplir un travail à la hauteur de la responsabilité dont je me sentais investie. J'ai cherché à faire un travail d'information, j'ai vu les femmes de la région où on allait tourner, j'ai discuté avec elles, pour être sûre de la justesse de mon personnage, j'ai voulu savoir comment on fabriquait de la poterie, par exemple, puisque dans le film j'en fabriquais.
La femme du fou, dans l'Héritage, est un symbole, le symbole d'une idée de la femme. J'ai étudié les gestes et les comportements des tribus avec lesquelles on tournait, leur manière d'agir, afin de m'y adapter. Et, petit à petit, malgré ce qui nous séparait, les modes de vie, les traditions, elles sont parvenues à accepter mon personnage : toutes les femmes étaient pour moi, les hommes parfois étaient plus divisés, mais alors les femmes prenaient position pour la femme. Les débats dont je vais parler ont suivi le Charbonnier. Ce sont surtout les hommes qui parlaient et critiquaient la femme parce qu'elle avait enlevé son voile. Moi, je leur répondais que ce n'est pas le voile qui fait la femme…
Ainsi, la femme doit pouvoir discuter avec l'homme d'égal à égal et, malheureusement dans le Charbonnier, lorsque je tente de le faire avec mon mari, il me répond : «Tais-toi» ; j'éclate et réponds : «J'en ai marre de me taire.» C'est devenu, aujourd'hui, une revendication majeure de la femme algérienne. Ce que nous faisons aujourd'hui fait partie de la lutte que mène notre peuple et il en est conscient. J'ai préféré la voie progressiste à la dimension populiste des artistes de l'ancien cinéma, la voie que j'ai choisie est plus difficile mais plus juste.
Le public est habitué à un autre cinéma et le nôtre est naissant. Mais les spectateurs voient la différence et ça leur donne à réfléchir. Ils se voient dans notre cinéma comme dans un miroir, ce n'est pas toujours agréable, un travail d'explication, de sensibilisation est nécessaire. Il faut faire des débats, il faudrait qu'il y ait des salles de cinéma partout et encore des débats et des débats, pour que le public se forme à notre cinéma d'aujourd'hui. Nous ne devons pas reculer, l'artiste doit se situer à la fois dans le peuple et dans son avant-garde». Pour notre part, il nous faut dire merci à Fetouma et avec les mots du poète, il nous faut aussi dire aux femmes, à toutes les femmes, ne cachez pas votre beauté, car c'est votre fatalité et d'ailleurs pouvons-nous cacher une fleur ?


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