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cinq ans après l'assassinat de Guermah Massinissa
Quel printemps pour la Kabylie ?
Publié dans El Watan le 19 - 04 - 2006

Cinq années après avoir enterré ses enfants assassinés à la fleur de l'âge, et 26 ans après avoir ouvert la voie au combat démocratique, la Kabylie est-elle prête à se regarder en face et à faire le bilan de toutes ses années de lutte ?
D'un printemps à l'autre, la région renoue avec ses divisions, ses fractures, ses malheurs et au lieu de se projeter vers l'avenir elle fait une fixation sur son passé. Un passé fait de contestations, de sacrifices et d'opposition à un pouvoir toujours prêt à sortir le bâton pour amener le citoyen à plier l'échine et à rentrer dans les rangs. Cinq ans après l'assassinat de Massinissa Guermah, la population locale est allée de déception en déception. Son combat, sa mobilisation, ses sacrifices semblent aujourd'hui vains. Des assassinats aux émeutes, de la répression féroce au pourrissement, le pouvoir a su jouer sur l'usure. La formidable mobilisation des citoyens de Kabylie aux premières heures de la crise s'est effilochée au fil des mois, laissant place à une lutte d'intérêt entre les différents acteurs locaux, à savoir les partis politiques traditionnels et le mouvement des archs. Les uns et les autres se sont adonnés à une guerre sans merci, réduisant de fait la force de contestation et de mobilisation de la région. L'insécurité, la violence, le chômage, la délinquance, les retards immenses dans le développement, sont aujourd'hui les phénomènes qui font la particularité de cette région. Lorsqu'en novembre 2005, les élections partielles ont révélé le retour du FLN et du RND et le recul des deux partis traditionnels, personne n'a osé se dire que si des citoyens ont voté pour les partis du pouvoir c'est que quelque part le FFS et le RCD ont failli, déçu. Mais comme en Kabylie, lorsque quelque chose ne marche pas, c'est la faute au pouvoir, on continue à tourner en rond. Aux côtés des deux structures politiques sociologiquement influentes, les archs tentent de garder un semblant de place sur l'échiquier local, déniant à tout le monde le droit de parler au nom de la Kabylie. Lorsque quelqu'un se sent fort, il tente de brimer l'autre, de lui interdire toute forme d'expression, parce que dans cette région aux avant-gardes du combat démocratique, toute personne qui ose contredire le discours ambiant est taxée d'être à la solde du pouvoir. Après avoir été le lieu de tous les débats avant-gardistes, certains acteurs dans cette Kabylie de 2006, nouveaux pour la plupart, ne tolèrent plus aucune voix discordante. Les archs accusent les partis de jouer le jeu du pouvoir. Les partis, quant à eux, considèrent les archs comme des agents du pouvoir. Et entre les deux, le citoyen attend, espère et désespère de voir un jour toutes ces années de lutte donner ses fruits. Avec les nouvelles assemblées locales, les deux partis traditionnels se sont alliés chacun de son côté au FLN ou au RND, alors que les archs, qui voient le RCD et le FFS comme des ennemis mortels, sont ballottés entre les promesses et les rendez-vous ratés avec Ouyahia. Au lieu de s'allier avec le frère pour combattre l'adversaire commun, on s'allie avec l'ennemi pour affaiblir le frère. Aujourd'hui, on ne parle plus de la plate-forme d'El Kseur, du jugement des assassins. Au moment où les islamistes réoccupent doucement le terrain et les partis du pouvoir multiplient les sorties et les actions de proximité, les partis d'opposition se font discrets, alors que les archs cherchent à moraliser une société déstructurée en s'attaquant aux lieux de débauche. Marches, rassemblements, meetings, conférences-débat et colloques se succèdent pour marquer ce printemps kabyle, mais après le 20 avril on attendra l'année prochaine pour venir réoccuper la scène et répéter le même discours en rendant hommage à ceux qui ont marqué l'histoire de cette région et de son combat pour l'identité amazighe et la démocratie.

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