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«Tamanrasset paye le prix fort de la guerre au Mali»
Ahmed Edabir. Amenokal de Tamanrasset
Publié dans El Watan le 31 - 03 - 2013

- Vous avez regroupé les chefs de tribu et les notabilités de l'Ahaggar, mais aussi les jeunes...

J'ai réuni les notables à leur demande et à la demande des jeunes de la région qui vivent des problèmes de marginalisation et d'exclusion. Ici tout le monde est d'accord sur la nécessité de discuter des problèmes dans le calme et la sérénité. Nous voulons éviter les situations de désordre en posant un cadre adéquat à la prise en charge des préoccupations de la population pour les remettre aux autorités. Nous ne souhaitons pas que demain les Touareg soient accusés de violence ou de tout acte de destruction, auquel certaines personnes malintentionnées appellent. Le but est également de couper l'herbe sous le pied de ceux qui depuis quelque temps se sont autoproclamés porte-parole des Touareg de l'Ahaggar.

- Qui visez-vous ?

Je préfère ne pas citer de nom. Les chefs de tribu et les jeunes de Tamanrasset sont revenus aux structures traditionnelles pour les représenter à travers la mise en place d'une formation qui prendra en charge toutes leurs préoccupations afin de les remettre à qui de droit et faire en sorte qu'elles puissent trouver une solution dans le calme. En ma qualité d'amenokal, avec les chefs de tribu qui m'ont plébiscité, nous ne voulons pas que des parties occultes manipulent nos jeunes et les incitent à la violence. Nous voulons que notre linge sale se lave entre nous. La rue n'a jamais réglé les crises. Bien au contraire, elle crée des situations incontrôlables. Il y a quelques jours, quelqu'un, dont je tairais le nom, a déclaré que les Touareg allaient mettre le feu à Tamanrasset. Moi, je lui ai répondu : «Non, les Touareg ne sont pas des pyromanes.» Bien au contraire, ils seront toujours là, pour éteindre le feu que les irresponsables tenteront d'allumer pour brûler notre maison. Nos jeunes aiment leur région. Malgré les problèmes de chômage, ils n'ont jamais erré dans les autres wilayas pour aller chercher du travail. Ils veulent des postes d'emploi pour vivre dans la dignité. Ils tiennent beaucoup à leurs traditions et à leur culture. D'ailleurs, ce sont eux qui ont revendiqué l'institutionnalisation de la langue amazighe, pour qu'elle soit enseignée dans leur région en tifinagh. Ils veulent avoir les mêmes chances d'accès aux postes de responsabilité et à la prise de décision, que celles dont bénéficient les jeunes du Nord.

- Il est quand même étrange de voir des jeunes revenir à des structures traditionnelles érigées en représentant légitime. Est-ce l'échec des partis politiques ou un retour naturel vers ces structures ancestrales ?

En fait, je dirais plutôt que nos jeunes n'ont pas perdu confiance en leur organisation traditionnelle. Les jeunes d'aujourd'hui sont très conscients. Ils vivent des problèmes sérieux et n'attendent que ceux qui leur apportent les solutions concrètes. Si nous ne faisons rien pour eux, ils iront chercher ce dont ils ont besoin ailleurs. Nous avons longuement discuté avec certains de leurs représentants et compris que si nous ne les accompagnons pas, ils nous fileront entre les doigts. Nous avons décelé une grande maturité dans leur manière de poser leurs problèmes. Ils ont toujours confiance en leurs aînés et en les impliquant dans les réunions avec les notables et les chefs de tribu, le débat a été très fructueux. La plateforme de revendications adressée aux autorités a été rédigée en grande partie par ces jeunes. Ces derniers ont vu que seuls leurs représentants ancestraux, qui font partie de l'histoire de leur région, peuvent imposer le changement et améliorer leur quotidien. Ils sont convaincus que la voie que nous suivons est celle léguée par nos aïeux, mais aussi celle qu'ils hériteront et qu'ils sont appelés à préserver.

- Vos revendications interviennent au moment où une batterie de mesures a été annoncée en faveur du Sud. Pensez-vous réellement pouvoir concrétiser certaines d'entre elles, sachant qu'elles ont de tout temps été réclamées sans pour autant être arrachées ?

Effectivement, ces mesures ont déjà fait l'objet d'un programme lancé par Ahmed Ouyahia, en tant que chef de gouvernement, mais il n'a pas été réalisé. A la différence, qu'aujourd'hui la population est unanime à les réclamer. Moi-même j'ai abandonné ma casquette d'élu, pour être le représentant de toute ma communauté et éviter ainsi toute confusion.
La situation vécue par les pays frontaliers m'a poussé à choisir entre le pays et le mandat électoral. Je voulais être le plus proche possible de mes concitoyens. La décision que j'ai prise a été très appréciée non seulement par les chefs de tribu mais aussi par les jeunes. J'ai changé la place de député contre celle de la patrie, d'autant que depuis les événements au Mali, la situation est devenue plus difficile à vivre.

- Justement, avez-vous des nouvelles de nos compatriotes qui vivent au nord du Mali ? Surtout quel est l'impact de cette guerre menée par la France dans cette région ?

Tamanrasset est la région qui paye le prix fort de cette guerre. Elle reçoit les réfugiés, avec tous les problèmes que cela suppose. La situation sécuritaire n'est pas du tout rassurante, et les jeunes sont de plus en plus exigeants. Nous avons posé tous nos problèmes au gouvernement, qui doit impérativement se pencher sur ces questions. Notre plateforme de revendications illustre parfaitement tous ces besoins. Nous espérons qu'elle soit prise en compte le plus rapidement possible. Il y va de la stabilité de la région, qui constitue aujourd'hui le bouclier qui défend le pays de toutes les menaces de ce bourbier qu'est la région du Sahel.

- Vous avez annoncé la création d'un conseil consultatif des tribus, notables et jeunes de l'Ahaggar. Est-ce une manière d'impliquer tout le monde dans la gestion de la cité ?

La cité a un wali pour la gérer. Nous voulons juste être consultés pour tout ce qui est en relation avec cette gestion. En tant que notabilités et jeunes de la région, il y a des choses que nous connaissons et dont ils ne peuvent pas être au courant. Nous pourrons aider les autorités à trouver les solutions adéquates pour résoudre énormément de problèmes et éviter à notre communauté les frustrations, la marginalisation et l'exclusion, les fléaux qui suscitent les comportements les plus violents et les plus incontrôlables.


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