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le péril du recours aux mesures d'urgence
Le pouvoir face à la contestation des chômeurs du Sud
Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2013

Le recours aux mesures d'urgence pour faire face aux conjonctures contraignantes est devenu récurrent en Algérie depuis l'avènement de ce 21e siècle. Dans la foulée de la crise alimentaire qui a ébranlé les marchés mondiaux de produits de base durant la période 2007-2008, le gouvernement a décidé de relever d'une façon spectaculaire les subventions allouées aux exploitants agricoles spécialisés dans les produits de large consommation.
Les prix proposés par l'OAIC (Office des céréales et légumes secs) pour l'achat de blé auprès des céréaliculteurs ont plus que triplé, atteignant 4 500DA/q pour le blé dur et 3 500 DA/q pour le blé tendre. Une année après, les pouvoirs publics mettront en œuvre le Syrpalac, (système de régulation des produits agricoles de large consommation), allouant des subventions conséquentes pour le stockage durant les saisons de bonne récolte, et ce, afin de protéger les revenus des agriculteurs, en leur évitant des pertes dues à l'effondrement des prix.
Au lendemain des émeutes de janvier 2011, le gouvernement fera marche arrière devant les lobbies, qui ont fait main basse sur le commerce de gros en renonçant à l'application des mesures envisagées auparavant pour la lutte contre le commerce informel des produits agroalimentaires. Entre autres mesures, l'utilisation obligatoire du chèque pour le règlement de toute transaction supérieure à 500 000 dinars. Il y a eu également la validation massive de milliers de projets de création de micro-entreprises proposés par les jeunes chômeurs dans le cadre des dispositifs ANSEJ et CNAC.
Prudence
Depuis quelques mois, inquiets face à la grogne grandissante des populations du Sud, notamment les masses juvéniles prises en tenaille par la pandémie du chômage, les pouvoirs publics redoublent d'efforts et de mesures visant à étouffer dans l'œuf le mouvement de contestation et faire taire les voix discordantes venant de ces régions désertiques.
Dans cette recherche d'apaisement, le secteur agricole est présenté comme une panacée pour le développement des régions sahariennes. D'importantes potentialités y sont alors vantées dans le but d'orienter les milliers de jeunes chômeurs dans ces régions vers l'investissement agricole.
Ainsi, une série de nouvelles mesures viennent à nouveau d'être arrêtées par les pouvoirs publics afin d'accélérer les procédures de création de nouvelles exploitations agricoles dans les régions du Grand Sud. A cet égard, deux instructions interministérielles viennent d'être promulguées et portent des dispositions «exceptionnelles» pour le recadrage de l'accès au foncier dans ces régions. La première a pour objet «la redynamisation des dispositifs relatifs au foncier agricole dans les wilayas sahariennes» et signée en février dernier, conjointement par les ministres de l'Agriculture et du Développement rural, de l'Intérieur et celui des Finances.
Le texte dont l'objectif est d'«énoncer les mesures et dispositions à même de lever les contraintes constatées et de simplifier au maximum les mécanismes en vigueur tout en veillant à disposer en permanence de mécanismes opérationnels, adaptés aux nécessités et besoins exprimés sur le terrain en la matière», porte une série d'instructions destinées aux walis de Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, El Oued et Ghardaïa. Il y est relevé, en substance, que le dispositif de création de nouvelles exploitations agricoles, mis en œuvre depuis 2011, «enregistre un retard dans sa mise en œuvre, malgré l'engouement et l'enthousiasme qu'il a suscités auprès des jeunes chômeurs». Les walis de ces wilayas sont ainsi appelés à alléger au maximum les démarches en la matière.
La seconde instruction concerne la gestion du foncier agricole. Elle porte «allégement des procédures d'accès au foncier agricole, de création de nouvelles exploitations et d'emplois productifs dans les wilayas du Sud».Promulguée en mars dernier conjointement par les ministères de l'Agriculture, de l'Intérieur et celui des Ressources en eau, cette instruction rappelle aux walis et responsables des services agricoles, des forêts et hydrauliques des wilayas de Laghouat, Adrar, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla Illizi, Tindouf, El Oued et Ghardaïa que «la facilitation de l'accès au foncier agricole dans le cadre de la mise en valeur des terres, notamment dans les wilayas du Sud, constitue une préoccupation constante des pouvoirs publics, du fait des potentialités énormes que renferment ces régions en ressources hydriques et en terres à exploiter et à valoriser».
Le spectre du scandale de la Générale des concessions
En conséquence, cette instruction qui «a pour objectif non seulement d'alléger les procédures administratives, mais surtout à mettre en synergie tous les moyens à mobiliser impliquant, dès l'initiation des projets, les populations locales à travers les concessionnaires du Sud», se révèle prometteuse, en soulignant que «d'importants moyens humains, matériels et financiers seront mobilisés par tous les secteurs à travers leurs services déconcentrés au niveau des wilayas concernées». A travers cette instruction, les pouvoirs publics considèrent les régions du Sud comme «des gisements importants en matière d'emplois et de production agricole dont il convient de renforcer le développement et la valorisation».
D'emblée, l'instruction interministérielle en question requiert des responsables des wilayas concernées «l'accélération de la cadence de réalisation des programmes financés par l'Etat». A cet égard, «les opérations à engager concernent l'aménagement des périmètres notamment, les actions structurantes liées à la mobilisation de l'eau, l'énergie, le désenclavement, le drainage, la parcellisation des exploitations en 10 hectares au minimum et l'équipement en systèmes d'irrigation».
Telles sont donc les nouvelles dispositions que le gouvernement vient de prendre pour l'encouragement de l'investissement agricole dans les wilayas du Sud.Toutefois, intervenant dans un contexte marqué par la montée de la contestation populaire dans ces régions, la nouvelle démarche entreprise par les pouvoirs publics en la matière risque de s'avérer un coup d'épée dans l'eau. Il n'y a qu'à voir le fiasco qui a suivi toutes les mesures prises dans l'urgence ces dernières années. C'est le cas, par exemple, des mesures de facilitation décidées au profit des porteurs de projets ANSEJ et CNAC, juste pour estomper les émeutes qui ont éclaté en 2011. Moins de deux ans plus tard, une grande majorité des bénéficiaires de ces mesures ne sont autres que «des jeunes chômeurs endettés».
Des dizaines de milliards ont été dépensés dans le cadre de ces programmes d'aide à la création d'emplois, mais leurs bénéficiaires ont essuyé dans la plupart des cas un échec cuisant, faute de stratégie d'investissement et de compétences managériales. C'est dire que les mesures décidées dans l'urgence n'ont jamais été bénéfiques. A défaut d'instruments de contrôle efficients, les mesures d'allégement qui viennent d'être arrêtées pour encourager l'investissement agricole dans le Sud risquent de s'avérer un gouffre financier qui portera un énième préjudice au Trésor public, comme cela a été le cas des scandales de la Générale des concessions agricoles dans les wilayas du sud et autres.


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