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Le cinéma est le premier à réagir aux événements politiques
Hiba Tawadji. Chanteuse et cineaste libanaise
Publié dans El Watan le 12 - 04 - 2013

Hiba Tawaji est une jeune chanteuse, cinéaste et comédienne. Son étoile brille dans le ciel de l'Orient et sa voix a déjà traversé les frontières du Liban, son pays. El Watan Week-end a rencontré l'artiste au Maroc. Une véritable découverte.
Cette participation au Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan vous permet de visiter le Maghreb pour la première fois, n'est-ce pas ?
Oui. C'est ma première visite dans la région. Et c'est la première fois que mon film,La corde, est projeté en dehors du Liban. J'ai beaucoup apprécié ce voyage au Maroc et les belles découvertes que j'ai faites. Mon court métrage raconte (en 20 mm) l'histoire d'un épicier qui voit sa vie changer en raison d'un incident. Cet incident va devenir la source de son malheur et de son bonheur. C'est mon premier court métrage. Je viens de terminer mes études en cinéma à Beyrouth (à l'université Saint Joseph, ndlr). J'espère réaliser, un jour, mon premier long métrage. J'ai plusieurs idées mais je n'ai pas écrit un scénario.

Et comment trouvez-vous le cinéma libanais actuellement ?
Il y a de beaux films et de beaux projets qui sont présentés. Il y a un intérêt grandissant pour le cinéma, mais le public n'est pas tout le temps au rendez-vous au Liban et même dans le monde arabe. C'est un public qui préfère le cinéma occidental et qui n'a pas confiance en ses propres artistes. Il est en doute. Nous avons pourtant des artistes talentueux. Ils ne peuvent qu'avoir la confiance du public. Je constate que dans le cinéma libanais on se répète, mais ce n'est pas important. L'important est comment traiter le sujet et le montrer. Le cinéma permet de critiquer notre vécu et aborder autrement les problèmes sociaux et politiques. Le public a besoin de films qui «parlent» de lui, de ses faiblesses, de ses droits, de ses libertés, de personnages auxquels il peut s'identifier… Je regarde les films produits dans d'autres pays arabes et je trouve qu'il y a un bon niveau, surtout pour les films marocains, algériens et égyptiens.

Les jeunes cinéastes libanais sont-ils combatifs ou se laissent-ils dominer par les schémas établis ?
Les jeunes cinéastes sont assez bien cultivés et ont du talent. Il faut leur donner leurs chances. Ils ont besoin d'un certain encouragement de l'Etat. L'Etat libanais n'encourage malheureusement pas le 7e art. Il semble avoir d'autres priorités sur les plans politique et social. Peut-être qu'avec l'amélioration de la situation politique, cet Etat va-t-il s'intéresser à la culture ! On peut l'espérer.

Les changements politiques majeurs dans la région arabe vont-ils «révolutionner» la création artistique ?
Bien sûr ! Peuvent en témoigner les derniers films produits dans les pays arabes. Le cinéma est toujours le premier art à réagir aux événements politiques. Ces derniers changements vont encore être pris en charge par le cinéma dans les années à venir. Le plus important est d'aller vers le meilleur et de limiter les dégâts. La situation actuelle est très complexe. On ne peut pas savoir encore. Il faut attendre.

Que représente le cinéma pour vous par rapport à la musique ?
Il y a des ressemblances entre les deux expressions artistiques. Réunies, elles peuvent donner quelque chose d'extraordinaire. Une rencontre bien faite entre son et image, cela peut provoquer une grande émotion. Les deux arts se complètent.

Racontez-nous votre histoire avec la musique et le chant ?
La musique est ma première passion, ma première expression. Je peux dire que j'ai de la chance. Professionnellement, j'ai commencé il y a six ans lorsque j'ai rencontré Oussama Rahbani, mon producteur et compositeur. Oussama est le fils du grand Mansour Rahbani. Cette rencontre m'a ouvert la voie vers beaucoup de projets. Nous avons produit plusieurs comédies musicales dont la première fut Le retour du phénix en 2008. Elle a été présentée au Festival international de Byblos (Byblos ou Jbeil en arabe, qui est parmi les plus anciennes villes au monde, se trouve à 37 km au nord de Beyrouth. C'est un site archéologique connu aussi par ses imposants monuments datant du Moyen-âge, ndlr). Par la suite, j'ai participé à la comédie musicale, L'été 840 de Mansour Rahbani, présentée au même festival. C'est un hommage à Mansour Rahbani qui nous avait quittés à cette même période. A Qatar, j'ai pris part à une autre comédie musicale, Moulouk al tawaef. En 2011, j'ai interprété le rôle principal féminin dans la comédie musicale Don Quichotte. Jusqu'à maintenant, je n'ai produit qu'un seul album, La bidyaa ou la nihaya (ni début ni fin) qui comporte une douzaine de chansons avec des thèmes variés. La musique est un mélange entre l'oriental et le jazz. L'album est sorti en 2011, mais n'a pas été distribué dans tous les pays arabes compte tenu de la situation politique (chute des dictatures en Tunisie, en Egypte et en Libye, nldr). J'espère que le deuxième album sera mieux distribué dans les prochains mois.

Vous allez garder la même tonalité pour le prochain album ?
L'essence sera la même, mais nous allons essayer d'autres sons, faire quelque chose de nouveau. Le public a adoré le premier album. Au Liban, l'album est resté pendant trois semaines numéro 1 du hit-parade. En Algérie, au Maroc et en Tunisie, le public a aimé les chansons de l'album. Il a senti peut-être que cet album lui parle. J'ai fait beaucoup de concerts, le dernier était à Abu Dhabi, aux Emirats. L'enregistrement de mon dernier concert au Palais des Congrès à Beyrouth va bientôt sortir en CD et DVD. J'ai de l'inter action avec le public lorsque je suis sur scène. Les gens aiment que je chante en live. J'espère chanter en Algérie. Les gens semblent apprécier ma manière d'interpréter les paroles. Je vis la chanson complètement. Les gens réagissent aux textes que je chante.

Certains disent déjà que Hiba Tawaji sera la prochaine Fairuz !
Personne ne sera la prochaine Fairuz. Fairuz est la diva absolue. Nous sommes très petits… Fairuz représente de grandes idées, de grands principes. Elle représente tout un pays, beaucoup de choses et d'émotions. Elle est toujours dans notre quotidien. C'est notre ambassadeur au monde. J'aime énormément les chants de Warda El Djazaïria et Oum Kalthoum aussi.

Vous n'écrivez pas vos chansons.
Je n'ai pas ce talent malheureusement ! Je travaille avec Ghadi Rahbani, qui est le frère de Oussama. Il a écrit la plupart de mes chansons. Leur père Mansour m'a écrit deux titres. Ce rapport avec les Rahbani me donne beaucoup d'expérience et d'encouragement. Ça me différencie des autres et ça m'apporte beaucoup sur les plans professionnel et humain. Les Rahbani sont des gens cultivés avec qui on peut réellement grandir, apprendre.

Que vous apportent les comédies musicales sur le plan professionnel ?
De la satisfaction surtout. La comédie musicale est un art qui regroupe plusieurs arts : l'actorat, le chant, la danse… Cela m'aide à mûrir sur plusieurs niveaux.

En écoutant la chanson arabe d'aujourd'hui, la jeel music par exemple, vous en pensez quoi ?
Ce qui est triste, c'est que les médias ne donnent de l'importance qu'à un seul genre de chansos. Des chansons à verser dans le registre commercial. Les textes sont de moins en moins présents dans les chansons. Des textes dépourvus de poésie et d'images (…). Il faut évoluer et essayer d'expérimenter d'autres choses du point de vue sons. Il est nécessaire aussi d'améliorer les textes et faire preuve de plus de créativité et d'imagination. Je n'ai rien contre les reprises de chansons, à condition qu'elles soient meilleures. On doit apporter un plus à une chanson reprise, surtout s'il s'agit d'un titre qui a marqué les gens. Pour une chanson qui a remporté moins de succès, il est plus facile de faire une reprise sans grand risque. Il faut être intelligent dans les choix. Quand je regarde les clips diffusés par les télés arabes, je me dis qu'il faut aller davantage vers la simplicité. On met d'immenses budgets pour la réalisation des vidéos clips, donc il n'y a plus qu'à être simple et produire une belle image qui respecte les gens et respecte l'artiste. Il faut servir d'abord la chanson dans le clip. Parfois, on a l'impression de voir des images qui n'ont rien à voir avec le texte mis en musique.


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